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mardi 3 décembre 2013

Poème mystique persan

Poème mystique persan

Quel est celui qui à la fois m'écoute et parle avec mon souffle ?
Quel est celui qui me regarde avec mes yeux et dont la vie est ma vie ?
C'est Toi, Seigneur ; mon âme, c'est Toi.
Tu es là, je Te trouve.
Plus de repos pour moi, ma voix ne pourra plus se taire.
Guide-moi, montre-moi le chemin de Ta demeure,
Je veux goûter l'ivresse de l'Union.
Si tu devais me l'interdire, je briserais tout !
Ma prière n'est pas une prière, Seigneur.
Si mon âme ne te voit face à face,
Quand retenti l'appel, si, tourné vers la Ka'ba je prie,
C'est vers Toi seul, pour Ta seule beauté.
Je prie, gestes vains, paroles inutiles,
Prière d'hypocrite, inerte et monotone.
J'ai honte de ma prière.
Seigneur, j'ai honte.
Je n'ose plus lever les yeux vers Toi.
Pour oser la prière, il faudrait être un ange.
Mais je suis en exil, déchu et perverti.
Silence donc, silence à ma prière,
Seigneur, elle ne peut T'atteindre.
Mais je prie, je le dois, car il faut que je dise
Le tourment de mon cœur s'il est privé de Toi.
Seigneur au regard de pitié,
Pitié pour moi,
Regarde-moi.

in L'Orient par lui-même, Anthologie rassemblée
par Baldoon Dhingra, Paris, Éd. Victor Attinger.

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