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samedi 31 octobre 2009

31 octobre 2009

Il est huit heures, je me lève. Il y a du soleil, le ciel est bleu pâle, les tilleuls devant chez moi perdent leurs feuilles, d'un jaune-or, pâle lui aussi. Samuel dort dans le salon ... il ronfle aussi, bruyamment. Cela me fait sourire. J'essaye, quant à moi, de ne faire aucun bruit, pour ne pas le déranger.

La terrasse du Randaxhe est un peu vide, ce matin, et je trouve le chauffage prématuré. Donc, j'ai bu mon café et mangé mon piccolo-beurre-fromage. Puis, j'ai été finalement lire mon journal sur un banc, face au fleuve, sans chauffage, avec les joggeurs qui passent.

Cette journée qui aurait pu être sombre dans mon coeur ne l'a pas été à cause de deux rencontres "positives".

D'abord, R., devant ma librairie de quartier "L'échappée belle". Je ne l'aurais jamais connu sans G. Ce garçon, au look un peu "bad boy", doit être un extraordinaire professeur dans le secondaire. J'ai aimé ce qu'il m'a dit en tout cas de ses cours d'histoire, de religion et de géo ... et même de math! Il semble heureux, après un passage difficile où l'université lui a, alors qu'il était doctorant en archéologie, indiqué la porte de sortie. Il parle à ses élèves des Balkans, qu'il connaît bien; de ce lieu qui brasse nationalités, religions, langues, traditions. En dialogue avec ses élèves, en majorité musulmans, il n'hésite pas à leur dire: "Mais, vous me parlez tout le temps de préceptes, d'obligations ... vous ne me parlez jamais de Dieu". Et le plus étonnant est que ça marche.

L'occasion était trop belle, je suis bien entendu entré dans la librairie. Or, je ne peux pas entrer dans une librairie, sans en sortir avec un livre entre les mains. Les éditions Plon/Fayard ont créé une collection qui ne m'a jamais déçu: celle des dictionnaires amoureux. J'ai acheté aujourd'hui de J. Attali, Le dictionnaire amoureux du judaïsme, 2009. Ce n'était que justice, ayant beaucoup aimé Le dictionnaire amoureux de l'Islam, de M. Chebel, en 2004.










Un peu plus tard, au GB, j'ai revu L. (son prénom veut dire joie, mais elle est aussi lumière). Elle vit avec son handicap, dans une totale lucidité. Elle ne pouvait plus faire les courses seule. Elle ne marchait plus. Elle remarche. Elle m'a dit qu'elle a 28 ans maintenant. Je l'ai connue à l'époque où elle était une enfant, lors de ces week-ends bibliques, à Wavreumont, auxquels Sam et Ben participaient aussi, et d'autres ... que je retrouve aujourd'hui dans des manifestations universitaires. Ah, si pouviez rencontrer L, un jour! En un instant, tous vos repères basculeraient.
 
Bonheur aussi de la présence de Sam, le révolté, au bon coeur.

Et puis, c'est à cela que sert une librairie. Très bel ouvrage sur l'oeuvre de Nicolas de Staël. Si vous n'avez aucune idée de cadeau pour mon anniversaire ...



Hazan, 14 octobre 2009, 248 p.

Une oeuvre où je puis m'attarder longuement, parce que je me sens, depuis longtemps, en connivence très étroite avec l'artiste. Comme aurait dit, mon irrévérencieuse tante: "il n'y a rien à jeter chez cet homme!".




jeudi 29 octobre 2009

29 octobre 2009

Etrange sentiment: je ne vis pas dans le même espace-temps que les autres. Quand ma faculté me demande de me faire suppléer pour le dernier cours qui me restait, ce n'est pas mon incompétence qui est avancée, ni mes médiocres qualités pédagogiques, mais le fait que je suis imprévisible en termes d'horaire et de présence. Cela est, il est vrai, extrêmement préoccupant. Au palais de justice, on parlerait tout naturellement de remise. Il est fort rare qu'un médecin qui a fixé un rendez-vous soit là à l'heure. Il faut quand même être clair sur mon imprévisibilité: il ne s'agit jamais d'un caprice. Et, en termes de cours donné, je ne suis pas plus absent que d'autres. Et, si j'en crois, ce que des étudiants me disent, ils n'estiment pas avoir été mal formés par moi.
.
Je pourrais en nourrir une grande amertume. Cela n'est  pas le cas, et je vais expliquer pourquoi. Car, je médite beaucoup à ce propos.

Si mon employeur était une société privée, je me serais peut-être déjà suicidé sur mon lieu de travail ou j'aurais été licencié. Je remercie donc l'Université de me permettre de survivre.

J.P. m'explique qu'il peut faire face à un agenda de marathonien, parce que sa fonction comporte des responsabilités et qu'il les assume. Cela ne peut pas être la seule explication. Il est, à mon avis, impossible de vouer toute sa vie à des responsabilités que l'on assume. De plus, ce n'est pas ma vocation à moi, mon charisme. Ma vocation, à moi, n'est pas d'agir, mais d'être, et d'échanger avec d'autres un peu de cet être. Cela n'est pas très rentable, j'en conviens. Mais cela a été plus d'une fois utile.

J'essaye de cultiver seulement deux vertus: l'honnêteté et la sincérité. On ne peut pas être vertueux en tout. Mais, quand on reçoit la charge de la formation de jeunes gens, leur apprendre et leur donner l'exemple de ces deux vertus me paraît plus important que tout (loin avant l'efficacité). Et chaque étudiant qui m'a été confié a toujours été pour moi le principal objet de ma profession. Les deux pieds dedans!

Il n'y a pas si longtemps, on expliquait encore que le propre de l'université était que l'enseignement y était nourri par la recherche. Et, comme le soulignait un jour mon collègue Michel Pâques, qu'est ce que la recherche en droit, sinon la tentative de connaître un corps vivant en quotidienne mutation? D'y déceler, après contemplation, des voies de réflexion. Depuis une dizaine d'années, un nouveau paradigme a été peu à peu imposé: l'enseignement du droit doit se nourrir de la pratique (on ne dit plus de la recherche, c'est-à-dire la réflexion). On a, dans la foulée, engagé comme enseignant des praticiens (un peu comme à HEC); aux autres, on a fortement recommandé d'avoir au moins un pied  dans la pratique et l'autre à l'université. Comme mes collègues plus jeunes sont des "surhommes", ils sont même capables de beaucoup plus que cela. A croire qu'ils ont trois pieds. Ils doivent être des "tripodes", alors que moi je ne suis que bipède.

"Si on l'a dit, on le fait". Il m'a bluffé, M. Il est venu, malgré le rendez-vous très matinal. C'est un garçon fort attachant, intéressant, un peu insaisissable. Nous avons passé deux heures de conversation fort agréables. Quand nous nous sommes quittés, il m'a demandé s'il y aurait d'autres conversations comme celle-là. Comment dire: non?

Bientôt, un nouveau projet de spectacle Balis ... peut-être n'aurai-je pas le droit d'y être actif?

En avant-première, en tout cas:





Bientôt au Portugal ....


mardi 27 octobre 2009

27 octobre 2009

Heureux ou pas heureux? Cela dépend des jours et même des instants.

Il est un milieu, que je trouve de plus en plus détestable: on n'y dit pas ce qu'on pense; on n'y pense pas ce qu'on dit; on n'y fait pas ce qu'on dit; on n'y dit pas ce qu'on fait. Le monde juridique/judiciaire/politique présente de nombreux points communs avec un autre milieu jadis, lui aussi, de "robe". Ma mission d'enseignant en droit consisterait-elle à apprendre les quatre aptitudes évoquées? Si oui, je suis parfaitement incompétent.

La quête que j'ai menée, pour moi ... qui a peut-être été, à une époque, une quête de la Vérité, est devenue celle de ma vérité profonde; voilà la seule chose que j'aie encore envie de partager. La vie n'a pas fait de moi un géniteur. Mais éveiller à la vie .... c'est une mission que je revendique encore!




Plus de 55 ans de mariage et de vie en commun sous le label de l'amour fusionnel, est-ce bien raisonnable? Je suis triste qu'au terme d'un tel parcours, mes parents, à la fin de leur vie, se déchirent. Sam, en vivant chez eux une partie de la semaine, est un énorme facteur d'apaisement.






lundi 26 octobre 2009

26 octobre 2009

Connaissez-vous Angela Lansburry?



Sans doute, mais pas autant que moi! Si délicieusement british, et donc capable d'être fantasque et parfaitement décalée. Bref, je l'adore. Il me semble qu'en sa présence, j'aurais toujours le sourire aux lèvres. Mon éternelle âme d'enfant a vibré en la revoyant, samedi soir, dans "L'apprentie sorcière", une espèce de remake de Mary Poppins (avec d'ailleurs des acteurs communs aux deux films) (1971, film de Robert Stevenson). Un film pour enfants, invraisemblable, dans des décors écossais en carton pâte et des nazis d'opérette. Et puis, elle incarne aussi pour moi, et définitivement, la série policière anglaise. Enfin, comment l'oublier dans Mort sur le Nil, en lady poivrotte (1978, film de John Guillemin, avec une distribution éblouissante)?

http://fr.wikipedia.org/wiki/Angela_Lansbury

Hier, mon ami J.P. m'invite, à la dernière minute, au concert "Happy birthday, Mr. Purcell" à l'OPL. Il est fortiche mon ami pour sortir l'ours mal léché que je suis de sa tanière un dimanche après-midi. Bien sûr, je ne l'ai pas regretté. D'abord à cause de sir Henry, mais aussi grâce à ses interprètes. D'abord, Philippe Pierlot et le Ricercar Consort. Puis, les voix: Carlos Mena et Daniel Guillon. La classification des voix est chose ardue et je ne suis pas compétent. Les deux chanteurs sont présentés l'un et l'autre comme contre-ténor. Il est vrai que leurs voix s'épousent parfois parfaitement, mais ils n'ont pas du tout la même voix. Ceci n'engage que moi. Carlos Mena a la voix la plus homogène. Je veux dire par là qu'on ne sent pas les changements de registre. Mais la voix m'a paru parfois un peu en retrait. Daniel Guillon manifeste souvent plus d'ampleur et le grave sonne très bien, mais c'est au prix de parties de sa tessiture plus ternes, voire un peu atones. Je le répète, je ne suis pas un spécialiste du tout de la question. D'ailleurs, je ne suis spécialiste de rien.

Cela dit, l'oeuvre de Purcell n'atteint sa plénitude, à mon humble estime, que quand il y associe les voix.

Dernière information du week-end: "Shoes or no shoes" .... un étonnant musée de la chaussure en Flandre, à Kruishoutem plus exactement. Il faut absolument que je m'y rende un jour.

http://postcards.shoesornoshoes.com/

Comme Anne-Marie Lizin a fait son grand retour sur les plateaux télé, coupant la parole à tout le monde et s'arrangeant pour toujours avoir le dernier mot, dans une démonstration féministe assez datée, j'ai dû aller calmer mon pauvre père le soir, lui, dont l'obsession actuelle est ... le féminisme qui aurait dévoyé ma mère, dans les années 80!

samedi 24 octobre 2009

24 octobre 2009 - bis

Je m'intéresse, depuis quelques jours, à nouveau à vrai dire, à l'oeuvre d'Albert Dubout (1905-1976).

http://www.dubout.fr/ (site officiel)

Les livres qu'il a  illustrés s'arrachent aujourd'hui à prix d'or par les collectionneurs, ses dessins et caricatures aussi.

Ce dessinateur de grand talent anticipait la réalité ... c'est en cela qu'il est génial.

Voulez-vous un exemple?









Il est capital qu'on rende aux étudiants de droit fiscal le Code des impôts auquel ils ont droit.











24 octobre 2009

Dès ses premiers livres, il m'a touché au plus profond. Parce que ses livres sont totalement sincères. Je les ai découverts juste après la fin d'une des plus belles relations d'amitié et d'amour que ma vie ait comptées. Il m'a  fait comprendre énormément de choses.

Je veux parler ici d'Abdellah Taïa ( né en 1973, à Salé).











Il a écrit - et j'ai lu:
- Mon Maroc, Séguier, 2000;
- Le Rouge du tarbouche, Séguier, 2005;
- L'armée du salut, Seuil, 2006
- Un certain regard (avec Frédéric Mitterrand), Actes Sud, 2007;
- Une mélancolie arabe, Seuil, 2008.




Ce dernier ouvrage se termine par un très beau texte, intitulé "Jeux cruels", d'un poète arabe du VIIIème siècle, Bachar Ibn Bourd:

Je pleure sur ceux
qui m'ont fait goûter la saveur
de leur affection,
puis, dès qu'ils m'eurent éveillé au désir,
se sont assoupis.


Ils m'ont engagé à me tenir debout,
et lorsque je me fus levé,
portant avec courage le fardeau
que leur affection m'avait imposé,
ils se sont empressés de s'asseoir.


Je sortirai donc de ce monde, 
et de votre amour,
toujours vivant, dans cette poitrine, 
sous mes côtes décharnées,
personne jamais ne sentira la présence.


Entre la tristesse et moi-même,
j'ai noué de longues relations,
qui ne cesseront plus jamais,
à moins que ne cesse un jour
l'éternité.


Après avoir lu Une mélancolie arabe, j'ai écrit à Abdellah. Je tenais à lui écrire et à le remercier pour son livre. J'ai conseillé à Az. de le lire. Il n'était pas sûr de trouver l'ouvrage en librairie, là-bas, au Maroc. Il l'a trouvé à Casablanca. Il a aimé. Cela m'a rendu heureux.

Avec beaucoup de gentillesse, Abdellah m'a répondu en me faisant cadeau - chose très touchante - d'un texte alors inédit "L'homme blessé".

Depuis, en avril 2009, Abdellah a publié dans la presse marocaine une lettre ouverte, qui a fait grand bruit: "L'homosexualité expliquée à ma mère". 

Il vient de coordonner un ouvrage collectif Lettres à un jeune marocain, avec notamment Tahar ben Jelloun, Rachid O. (Seuil, octobre 2009).



Le magazine Têtu propose dans son numéro 149 (novembre 2009) une longue interview et de belles photos.








vendredi 23 octobre 2009

23 octobre 2009 - bis

J'ai toujours adoré les chapeaux, pour autant que ce soient d'autres que moi qui les portent ...



23 octobre 2009

Un nouveau lieu existe, depuis mardi soir, à Liège. Il s'appelle la "Médiacité". Je n'y suis pas encore allé, mais j'irai, ne fût-ce qu'une fois, pour mesurer l'architecture. Je ne suis pas sûr que j'y remettrai les pieds après.

Mon ami J.P., qui est de toutes les inaugurations ..., a publié sur son blog quelques belles photos. Je lui emprunte, en toute amitié, trois de ses photos.




Pour le moment, on ne peut pas dire qu'il s'agisse exactement d'une cité des media ... Quant au "pôle loisir" (patinoire et cinémas ...) rien n'est fait. Mais, s'agit-il seulement d'une cité? C'est-à-dire d'une ville où l'on vit?

Le concept de "shopping center", de centre commercial, temple voué au consumérisme nous vient d'Outre-Atlantique. Mais il eût été lapon que ça n'aurait pas changé grand chose à ma façon de voir. Bref, je n'aime pas les centres commerciaux. J'en ai visité seulement deux dans ma vie. Celui de Woluwe Saint Lambert et celui de Belle-Ile à Liège. J'étouffe dans ce genre d'endroit et j'imagine qu'il y a pire.

Quand il me prend l'idée de "magaziner", j'aime partir à pied, dans les rues, avec le ciel au dessus de la tête; la pluie qui peut tomber à tout moment; une ruelle ancienne qui s'entrouvre; un vieux platane, qui résiste à toutes les pollutions (je suis solidaire, mon vieux platane!); un banc où s'asseoir, la cathédrale qui veille; le soleil qui joue à cache-cache avec les nuages, sans lumière artificielle, sans musique "d'ascenseur" imposée à tous (pire des chants de Noël à partir du 15 novembre!), sans gardiens de sécurité ... Je ne suis pas un nostalgique du passé. Pas du tout. Simplement, je n'aime pas ce modèle-là, aussi belle soit l'architecture qu'on lui consacre.

Je n'ose même pas imaginer l'idée de prendre ma voiture pour aller en un tel endroit, garer celle-ci dans un parking couvert (mais payant), aller au cinéma, puis reprendre cette même voiture pour la garer ensuite dans le parking couvert de mon immeuble. Mon fils B., oui.

mercredi 21 octobre 2009

21 octobre 2009

Une émission sur l'adoption a été diffusée sur Fr3, lundi dernier (19/10/2009), à 20h35.

Elle a ravivé en moi bien des souvenirs et surtout suscité un profond malaise, qu'il m'est difficile de partager. Et pourtant, je vais tenter de le faire. Une fois encore, je vais partager des émotions, des sentiments. Je ne me prononce pas ici pour ou contre l'adoption.

La première chose que je citerai, c'est la séquence d'un couple français en Lettonie (je crois), dans un orphelinat, venus là sans intermédiaire, en vue de l'adoption d'une fratrie (3 enfants). Chaque enfant réagit selon ce qu'il est. L'aînée de la fratrie ne voulait pas trop de ces parents sortis de nulle part. L'enfant plus jeune est peut-être plus malléable. Pour avoir vécu à peu près la même chose au Brésil, j'étais choqué, mais vraiment choqué, par l'absence de discrétion entourant cette rencontre. La directrice, les nounous, la télé,  trois enfants en pâture ... et tous les autres enfants, là, qui devaient se demander pourquoi on leur accordait si peu d'attention à eux.  Et ces parents ... qui, alors qu'ils auraient dû vivre une aventure des plus intimes, acceptaient d'être filmés. On aurait dit qu'ils jouaient à être parents.

Deuxième impression: le côté - passez-moi l'expression - "nunuche", et des spécialistes de l'adoption, et des parents adoptifs. On est dans un monde de bébés, de dames patronnesses, de minauderies. On ne dit rien de ces enfants adoptés, une fois devenus grands et adultes. On n'en parle même pas aux parents. Des spécialistes ont, lors d'une commission, choisi tels parents, parmi plusieurs candidats, pour tel enfant. Je n'ai pas entendu beaucoup parler d'amour, ni d'avenir.

Troisième impression: rien n'est dit de ces couples. De leur motivation réelle. De leur vie affective et sexuelle. Les pères adoptants avaient parfois l'air plus "en manque" que les mères. Ce n'était pas le sujet du reportage, il est vrai. Il prétendait ne décrire que le point de vue de l'enfant adopté. Mais celui-ci a-t-il seulement été exprimé?

Au risque de paraître dur, je voudrais énoncer quatre réflexions:
- l'adoption AU GRAND JAMAIS ne doit être utilisée comme un moyen pour conforter un couple bancal (quelle qu'en soit la raison);
- pour mener à bien un projet d'adoption, il ne suffit pas, mais vraiment pas, d'avoir un désir d'enfant ou de la générosité à revendre. Ce ne sont pas de bons motifs. A certains moments, même l'amour ne suffit pas;
- l'adoption, c'est une mise en danger autant pour l'enfant que pour les parents. Il arrive qu'on en sorte brisé matériellement et psychiquement;
- aux candidats qui se présentent pour adopter de jeunes enfants, il faut dire que, quand les enfants seront grands et poseront parfois des problèmes bien plus graves que simplement ceux de l'adolescence, par exemple, il n'y aura plus personne pour vous aider dans les organismes d'adoption.

Dieu sait pourtant si j'éprouve du bonheur avec les petits enfants.

Ce matin, je croisais dans le hall d'entrée un couple de jeunes voisins. Ils sont bizarrement assortis, mais bon. Disons que le papa est très féminin, doux, un peu maniéré et la maman plutôt du style énergique, un peu cheftaine scoute. Ils ont un petit garçon de 17 mois. Adorable. Ils étaient chargés. Je tiens la porte. Et puis la maman dit à son petit: "Allez, M., tu viens!". J'ai offert ma main au petit garçon "Tu viens, M., on va rejoindre papa et maman?". Il a pris ma main en toute confiance. Je vous assure qu'à ce moment-là je me suis senti TRES heureux.

20 octobre 2009






Je ne sais pas qui tu peux être
Je ne sais pas qui tu espères
Je cherche toujours à te connaître
Et ton silence trouble mon silence
Je ne sais pas d'où vient le mensonge
Est-ce de ta voix qui se tait
Les mondes où malgré moi je plonge
Sont comme un tunnel qui m'effraie
De ta distance à la mienne
On se perd bien trop souvent
Et chercher à te comprendre
C'est courir après le vent
Je ne sais pas pourquoi je reste
Dans une mer où je me noie
Je ne sais pas pourquoi je reste
Dans un air qui m'étouffera
Tu es le sang de ma blessure
Tu es le feu de ma brûlure
Tu es ma question sans réponse
Mon cri muet et mon silence

"La question", Françoise Hardy

dimanche 18 octobre 2009

18 octobre 2009

J'aurais aimé commencer cette journée en beauté.





Ne vous méprenez pas sur cette image. C'est bien moi, il y a quelques années ...mais l'outrage des ans.

J'ai envie d'évoquer aujourd'hui un collaborateur du journal Le Soir. Il a été un de mes étudiants et il a été assistant en droit commercial. "Le droit mène à tout", dit-on dans les bonnes familles. Pour les cas désespérés, il y a toujours eu l'armée et les ordres monastiques (je parle toujours ici des bonnes familles). Ce que Bernard Demonty écrit, pour le Soir, me convient parfaitement; il exprime souvent très justement ce que je pense moi-même, sans fioritures et sans détours. Lisez-le lui aussi.

Je suis un peu déçu par le boulevard Saucy en fête ...  Un peu flop! L'initiative était sympathique et faire de ce boulevard, pendant un week-end, une grande place arborée, sans voitures, où les gens se rencontrent, avec des bancs de conversation, des terrasses, des haies et des vasques de fleurs que les habitants eux-mêmes pourraient entretenir, je trouve ça bien. L'année prochaine, en été?

Cela dit, chouette concert de musique cubaine (ambiance baba "très" cool et fumette). Je ne pouvais pas rester en place, trop envie de danser ou au moins de bouger. J'ai attendu l'épisode suivant. Du tout électrique: deux guitaristes, une guitare basse, un percussionniste et une chanteuse. Il a fallu une heure et quart (!) pour régler les micros, trop de basses ici, pas assez de mediums, le retour n'est pas bon, on ne s'entend pas, "as-tu un gate?", l'équilibre n'est pas top, je ne m'entends pas assez ... j'ai fait trois promenades pendant ce temps-là. Quand enfin tout était super-top, la chanteuse n'était pas prête. Elle avait dû aller faire pipi, je ne sais pas. Nouvelle attente. Puis elle arrive, une haïtienne arrivée en Belgique, il y a quelques années, pour chanter de la musique haïtienne. Une bonne voix mais totalement déformée par la sono et couverte par trop de basses, pas assez d'aigu: une grosse soupe juste un peu rythmée. Dieu sait pourtant si les musiques du monde m'intéressent.

Je croise alors M.,  sa copine et deux autres de ses copains/copines et j'ai encore dû faire le vieux grincheux. J'ai fait remarquer qu'un orchestre philharmonique de 80 musiciens arrive sur scène; le hautbois donne le "la" et, en une minute, ils sont accordés et prêts à jouer. La "balance" va dépendre d'eux. Pour avoir longtemps chanté dans différents ensembles, il m'est arrivé de chanter dans des acoustiques pas possible ... parfois, cela sonnait "petit", mais l'habitude de chanter ensemble, de s'écouter, de s'adapter ne dépendait pas d'un pauvre ingénieur du son soumis aux caprices et desiderata de quatre musiciens, pendant une heure et quart, et devant le public. La prestation en plus était moyenne, moins bonne en tout cas que celle du groupe précédent. Sans doute se prenaient-ils un peu trop au sérieux pour que cela soit vraiment du sérieux.

Je suis rentré chez moi. J'ai écouté pour la nième fois Philip Glass et Ravi Shankar (Passages, 1990).

Compte tenu des engagements que j'ai pris il y a quelques jours, je ne parlerai pas des débats télévisés (RTL/TVI et RTBF) sur le budget 2010-2011, ni du sieur Mestrallet. Tout cela ne touche que mon indignation, pas mon coeur.

samedi 17 octobre 2009

17 octobre 2009 - bis

Je les aime plus que tout. Mes deux fils. Ils se sentent parfois abandonnés. C'est bien qu'ils puissent me le dire. Si je dois me battre demain, ce sera pour eux. Et rien ne sera jamais plus important qu'eux. On va se débrouiller ....

17 octobre 2009

Il suffit parfois de quelques mots à peine, dans un article, pour tout comprendre: se situer soi et situer un certain nombre d'autres. "Ce qui les meut? L'argent, le prestige et le goût du pouvoir ... Il est de bon ton, quand on appartient à l'élite, de ne rien refuser". On cumule ainsi les fonctions, les titres, les mandats, les responsabilités, les présidences, les conférences, les livres, les articles, les débats télévisés, les prises de position, les réseaux ... Je vous laisse découvrir ce monde dans lequel je ne me reconnais en rien (Les rois du cumul,  Dossier, Nouvel Observateur 15-21 octobre 2009 et les réf.). Les "cumulards" se montrent partout. Ils ont des agendas de dingue qu'ils n'honorent parfois qu'en partie. Ils sont capables de faire bien (voire excellemment, j'ai peine à le croire) plusieurs choses en même temps (le plus souvent, ils délèguent toutefois à d'autres: des hommes de l'ombre). Les cumulards s'aiment et se haïssent entre eux et, quand ils font des enfants, ils en font même parfois des enfants "cumulards". Non décidément, je n'ai rien à voir avec ce milieu-là.

L'excellence, c'est autre chose. Cela relève de l'artisanat (de l'art?). Le goût d'un travail bien fait, peaufiné; le même,  remis cent fois sur le métier. Le plus célèbre luthier de Crémone a consacré toute sa vie à une seule chose: réaliser le violon le plus parfait. Cela n'a pas de prix. Et son oeuvre est encore là aujourd'hui. Ce qu'il avait appris auprès d'anciens maîtres luthiers, il l'a développé et ses disciples ont continué. Aujourd'hui, de jeunes "blancs becs" croient tout savoir, ou mieux, que leurs aînés. Je vais tenir des propos de vieux: ils se trompent souvent, et sur leur savoir, et sur eux-mêmes.

Un roman évoque la figure de Stradivarius et son époque: Jean Diwo, Les violons du roi,  Denoël, 1990, aussi dans la collection Folio.





Le Boulevard Saucy est "en fête" ce week-end. Pour le moment, c'est encore ... très calme. Contact très sympathique cependant, avec quelques étudiants de l'athénée, faisant la promotion de leur voyage de rhéto en Irlande (ils ont, en effet, choisi l'option "immersion anglais"). Il ne devait pas y avoir un seul belge de souche parmi eux.




Et puis, un garçon et une fille qui faisaient de beaux dessins sur la chaussée. Je les interroge. Le garçon ne pouvait pas nier qu'il venait de la "Belle province". Art éphémère.  Compte tenu des consignes de police, ils espèrent qu'il pleuvra avant dimanche soir, sinon ils devront tout nettoyer au Karsher, avant lundi 6 heures du mat!

J'aime voir mon quartier pris en main par des jeunes. Bon, cela manque un peu de coordination, mais leur vision est une belle vision de la vie ensemble. Je ne voudrais pas habiter à ... Neuilly, par exemple, ceci, pour ne vexer personne.

Michel Tremblay est un écrivain qui m'a, un jour, touché au coeur. Il est donc normal que j'en parle.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Tremblay

Dans des circonstances qui ne pouvaient relever du pur hasard, un de ses livres m'a été offert: Le coeur découvert, Actes Sud, Babel, 1996. Il a bouleversé ma vie.




"La drague. Au cas où la grande chose se produirait, le grand choc, le grand frisson, la rencontre définitive, galvanisante, à laquelle aspire tout dragueur, même le plus aguerri, en sachant très bien qu'elle ne se produira jamais, ce cercle le plus vicieux de tous, cause de tant de perte de temps, d'énergie, de vies" (M. Tremblay, 44 minutes, 44 secondes, 1997).

vendredi 16 octobre 2009

16 octobre 2009

J'ai donc quitté Facebook et je ne m'en porte pas plus mal. Il est vrai: contrairement à mon ami Jean-Pierre, cela n'a jamais été pour moi un outil professionnel. Un dérivatif plutôt. Mais n'ayant jamais aimé la légèreté ou la superficialité, je me suis vite lassé, car ce n'est pas un lieu pour atteindre l'intimité. Bien sûr, il m'est arrivé de rire ou de découvrir des choses que je ne connaissais pas et qui m'étaient partagées (livres, musiques, vidéos). Si je devais regretter quelque chose, c'est que cela m'a permis, avec certain(e)s étudiant(e)s, ou ancien(nes), de rompre un peu la distance. Je ne suis pas sûr cependant que cela soit apprécié de tous mes collègues. Mais ces étudiant(e)s doivent savoir que je ne suis pas vraiment quelqu'un d'inaccessible, même si je ne fréquente pas le bal du droit ou l'élection de Miss Droit.

Il m'a semblé que m'exprimer sur un blog me convenait mieux. Il y s'agit moins d'éblouir, d'avoir la réplique qui fuse, le trait d'esprit qui fera mouche. Je n'y ferai pas savoir à tout le monde quel est mon score sur le plus grand quizz de France. Je ne parlerai que de ce qui me paraît digne d'intérêt. Et me lira qui veut. Même si je ne suis pas lu, cela ne changera rien à ma décision.


Cet exercice-là cependant - même cet exercice-là - devient suspect. Il faut surveiller tout ce qu'on dit ... La mésaventure que mon ami Jean-Pierre explique, sur son blog, dans un post tout récent (c'est-à-dire aujourd'hui même, fin de journée), intitulé Amalgame en dit long.

http://rousseaumusique.blog.com/


Donc, après avoir quitté Facebook, je viens de prendre une seconde décision.

Sur le monde politique, le monde des affaires, l'université, le milieu judiciaire, je ne trouve plus grand chose à dire de neuf. Ma capacité d'indignation reste intacte pourtant, mais j'ai déjà formulé tellement de suggestions, de propositions, de réflexions que personne n'a jamais voulu entendre. Une fois de plus, la lassitude me gagne. Ils savent de toute façon mieux que moi.

Je ne partagerai plus que les choses qui me touchent au coeur.

Et je continuerai à creuser au plus profond, toujours.

J'aurai peut-être le regard triste ou plus dense.








"Qui fut-il, sinon un homme tenté, un homme du désir, tourné vers l'infini mais n'ayant pas pour autant détourné le regard des bas-fonds de l'âme au coeur desquels veillent des anges à la beauté du diable?  Un explorateur des nuits intérieures, qui oscilla entre le salut et l'abîme, entre le spirituel et le sensuel qui forment les deux branches d'une croix", F. Matthijs, à propos de Julien Green.




Rassurez-vous: je n'aime pas que les vieillards!








jeudi 15 octobre 2009

15 octobre 2009 - bis

Je dois absolument vous parler d'un "jeune" (il est vrai, ... il a maintenant 40 ans) auteur, qui m'a toujours beaucoup touché. Il n'y a aucune photo de lui disponible, mais, pour l'avoir croisé, je puis vous dire que ... il ne me laissait pas indifférent.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Guillaume_Le_Touze

Guillaume Le Touze poursuit une double carrière littéraire: pour la jeunesse et pour les adultes. Cela n'est pas banal. Cette distinction est toutefois superficielle. Je connais des adultes qui ont adoré ses livres pour la jeunesse. J'en fais partie, alors que je n'étais plus jeune.

Il y a deux livres, dont je voudrais parler (mais il y a tous les autres).

Comme ton père, Editions de l'Olivier, 1994, Prix Renaudot.




Ce livre est fascinant pour deux raisons:
- il aborde la relation père-fils, où l'un ou l'autre est à la recherche de l'autre;
- le récit comporte une distance dans le temps et, pour l'écrivain, c'est l'occasion  d'un exercice de style entre l'une et l'autre époque. C'est remarquable.

Le deuxième livre, celui que je préfère (mais il y en a d'autres) est:

Dis-moi quelque chose, Actes Sud, 2001

Un jeune homme, dans une relation où l'amour est énormément présent, sans qu'on puisse le qualifier,  retrouve près d'une dame âgée ses repères affectifs après un drame familial.




J'aime ce livre, parce qu'il explore une dimension de la relation amoureuse entre quelqu'un de jeune et quelqu'un de plus âgé, d'une grande intensité et d'une profonde retenue.

15 octobre 2009

Avant de réagir, il vaut toujours mieux réféchir:

- J.L. Dehaene ( président de Dexia) avait prévenu: si on impose une contribution aux banques, ce sont les clients qui paieront (voy. un de mes précédents post);

- D. Reynders explique aujourd'hui, que bien évidemment la baisse de la T.V.A. à 12 %, dans l'HORECA, ne se traduira pas par une baisse des prix pour les consommateurs (il n'y a que Sarko pour  faire croire des choses pareilles!), mais par la création de 18.000 emplois (!), et l'on contrôlera le niveau d'emploi dans le secteur (avec quels contrôleurs? ... il n'y aura déjà plus assez de gardiens de prison), afin d'évaluer la mesure. En fonction d'une évolution positive de l'emploi, dans le secteur, une baisse à 6 % pourrait être envisagée.

http://www.lesoir.be/actualite/belgique/2009-10-15/reynders-prix-horeca-baisseront-732619.shtml

N'oubliez pas ceci, citoyens:
- le prix de l'électricité ne baissera pas ... et personne n'a exclu qu'il puisse augmenter;
- le prix des restaurants donc ne baissera pas non plus ;
- si vous avez une voiture roulant au diesel, vous paierez plus;
- si vous avez un compte en banque, soit le taux d'intérêt risque encore de diminuer, soit votre banque vous facturera des frais;
- la société qui  vous emploie ne s'empêchera pas de vous licencier, malgré les intérêts notionnels qu'on lui accorde, à tort ou à raison; plus particulièrement, s'il s'agit d'une société avec des capitaux étrangers que cette seule perspective aura conduite en ce pays de cocagne ...  mais pas pour tous.

"Il n'y aura pas d'impôts nouveaux ... Et il ne sera touché ni au pouvoir d'achat, ni à l'épargne". Ce n'est pas moi qui ai déclaré cela dans la presse, il y a quelques jours

BASTA DE TOUT CELA!

A l'occasion, hier, du rangement de quelques livres et documents, j'ai relu, avec émotion, ce texte:

Combien de gens croient être amoureux, alors qu'ils n'aiment que l'image d'eux-mêmes que l'autre leur renvoie et sont prêts à tricher pour l'obtenir? Combien de gens croient aimer alors que tout ce qu'ils veulent, c'est qu'on les aime, qu'on les prenne en charge ou qu'on les mette sur un piédestal? Combien prennent sans donner, ou ne donnent qu'en fonction de leurs besoins à eux, sans se préoccuper de ceux de l'autre? Combien ne s'intéressent qu'à une image idéalisée, pour rejeter celui en qui ils la projettent, dès qu'il ne s'y avère plus conforme. Combien acceptent de  partager, autrement dit de ne pas être tout pour l'autre, même s'il est tout pour soi, et de le laisser libre?
Aimer l'autre pour ce qu'il est  et non pour ce qu'on voudrait qu'il soit, implique beaucoup de discernement, de générosité, d'effacement, de détachement. Quand on atteint ce degré élevé d'amour, alors on peut aimer "pour deux". Qu'il y ait ou non réciprocité est presque secondaire. L'important est d'éprouver authentiquement: c'est sans prix, sans fin".

J'ai beaucoup d'admiration pour celle qui a tenu ces propos, lors d'une interview, il y a quelques années déjà: Françoise Hardy.



mercredi 14 octobre 2009

14 octobre 2009

Ils sont venus, ils étaient tous là. Certains plus cernés que d'autres après ces nuits sans guère de sommeil. Il paraît que l'ambiance, à Val Duchesse, était conviviale, sereine et consensuelle. Ils affichaient donc tous un sourire satisfait. "IL" était là aussi forcément. Raide et sphynx. Il devait parler au nom de tous les autres.




Bonne nouvelle: il n'y a plus de trou! Du moins, temporairement, c'est-à-dire jusqu'en 2011! Ils ont donc réussi, en quelques jours, et en mettant les querelles communautaires de côté, pour une fois, à s'entendre - selon une règle bien belge des "trois tiers"- sur: un tiers d'économies dans les dépenses publiques, un tiers dans la sécurité sociale, un tiers dans la fiscalité. Je ne parlerai que de ce que je connais un peu: les mesures fiscales. Il n'empêche! Depuis le temps qu'on fait des économies dans les dépenses publiques (cela doit bien faire vingt ans!)  je me demande où ils vont encore en chercher. Pour faire passer le tout, quelques mesures phares: une aide aux agriculteurs, un soutien aux jeunes non diplômés à la recherche d'un emploi et un statu quo dans les soins de santé.

Parlons donc des mesures fiscales.

Nous avions été prévenus: il n'y a pas d'impôt nouveau; il y a même de nouveaux cadeaux fiscaux!

Donc, point:
- de taxe carbone;
- de taxe sur les billets d'avions;
- de taxe sur le kérozène;
- de taxe sur les opérations spéculatives;
- de taxe sur les transactions financières "taxe Tobin".

Mais:
- un prolongement de 3 mois de la mesure prévoyant une T.V.A. réduite dans l'immobilier;
- une T.V.A. de 12 % (au lieu de 6 %) dans l'HORECA, sans engagement en contrepartie des professionnels du secteur.

En outre,
- une augmentation "indolore" des accises sur le diesel de 4 cents au litre;
- une possible hausse, elle aussi "indolore", des recettes, en ce qui concerne les accises sur le tabac, en raison d'une décision européenne d'une plus grande liberté des prix à la hausse ...

Il n'est pas touché aux intérêts notionnels quant à leur principe et à leur organisation (c'est-à-dire, par conséquent, aussi à toutes les incorrections maintes fois dénoncées de ce curieux régime): on rabote le taux (au lieu de 4,1 %, ce sera 3,8 %). Ce cadeau en moins pour les sociétés en général permettra de financer le cadeau à l'HORECA. Comme ça le D.R., il ne perd pas tout à fait la face. Elle rit de plus en plus jaune, la face, un peu comme l'Ombre jaune, dans les Bob Morane, de mon adolescence, vous ne trouvez pas?

Rien sur le tax shelter, c'est-à-dire la culture.

Trois mesures emblématiques:

- on luttera plus efficacement encore, et plus que jamais, et toujours mieux, contre la fraude fiscale et sociale. Les paradis fiscaux ont été évoqués. Malgré les amnisties accordées, les régularisations négociées, il semblerait qu'il y ait encore des capitaux en balade. Je crains qu'ils le restent encore longtemps ...;

- toutes les banques vont contribuer! Il ne s'agit pas d'un impôt, dit-on, mais d'une prime de risque versée à l'Etat, qui garantit leur survie en cas de problème. Ceci mériterait de plus amples développements. Il est cependant acquis  - les banques l'ont annoncé - que cette contribution sera mise à charge des clients. Je vais faire simple, une fois de plus, pour faire comprendre: quand tout va bien pour les banques, elles se font du pognon sur la tête de leurs clients; quand cela va mal, à cause de leurs mauvais comportements, elles appellent l'Etat (c'est-à-dire leurs clients) à la rescousse et, quand ça va mieux, l'Etat leur fait payer une contribution, pour le cas où ça irait mal, qu'elles vont faire payer à leurs clients. C'est simple, non?

- on va encore maintenir les vieilles centrales nucléaires sur le devant de la scène. Il est vrai qu'il y a encore moyen de se faire de la tune avec les vieilles gloires. Songez à Line Renaud. Seulement comme elles sont amorties (voire amplement amorties), elles sont source d'une rente! Oui mais, quand je regarde Line Renaud, la rente, ce n'est pas la première chose qui me vient à l'esprit; par contre, quand je contemple la centrale nucléaire de Tihange et que, dans les vapeurs d'eau, je vois apparaître sournoisement les traits d'Anne-Marie Lizin .... je pense derechef à la rente! Il faut la taxer celle-là! Bref, on va taxer la rente nucléaire. Et, pour la première fois dans l'histoire, les dirigeants d'une entreprise (des français, les dirigeants ... comme quoi, il n'y a pas que des gens bien chez les français), qui ont racheté les centrales, Lizin et les vapeurs d'eau ... ont été proféré des menaces chez l'ambassadeur de Belgique en France. On ne paiera même pas moins cher l'électricité.

Mais la face, elle, se marre. Vous voyez que tout se tient.

Je trouve cet exposé un peu aride, donc j'ai décidé de l'illustrer.

Les centrales nucléaires. de la première génération.







L'ombre jaune ...

































Et puis, moi, bien sûr ...




mardi 13 octobre 2009

13 octobre 2009

C'est mon avis et il est de plus en plus partagé, je pense. Que de temps perdu sur Facebook! C'est un peu l'endroit où il convient d'être vu et de se faire voir. S'y échangent des propos d'une totale vacuité ou des vannes à deux balles; c'est le lieu où quelques esprits jouent à être artificiellement brillants, étincelants, mais aussi dans le même temps vains et même fats. Certes, il arrive que quelqu'un vous fasse découvrir une musique inconnue; mais, même à ce jeu-là, le partage sur Facebook n'est jamais exempt d'une certaine afféterie. Je ne juge pas, mais j'ai le droit de ne pas aimer l'ambiance des "salons", comme je n'aime pas davantage les buvettes de foot après un match.

J'abandonne donc Facebook, mais je continuerai à écrire mon blog. Le seul exercice que je trouve utile, voire salutaire. Le temps que j'y consacre est plus essentiel, c'est-à-dire moins superficiel.

Vanité, vacuité, fatuité ... Je vais encore me faire mal voir.


Je ne  sais pas si les étudiants étaient satisfaits ... mais j'ai eu l'impression d'avoir donné un bon cours cet après-midi. J'y ai trouvé un sursaut d'énergie. J'ai réalisé, à ce jour, plus de cent dias PPT que je peaufine comme des tableaux pour les aider à comprendre. On entend une mouche voler.

Quand j'étais petit, il y avait, à l'école, un petit noir: quand on mettait une pièce dans son écuelle, il hochait la tête pour dire merci. Enfant, cela me fascinait.






D'autres noirs ont pris le relais, ils ne sont pas moins fascinants.

 
 Cela faisait déjà un petit temps que j'avais un doute ...





"Le monde idéal, c'est un monde où les femmes feraient des filles et où les hommes feraient des fils". Il faut ABSOLUMENT lire cette interview de Françoise Héritier, dans le Nouvel Observateur du 8-14 octobre 2009, sous le titre "Les batailles du corps".  Je dis bien ABSOLUMENT.