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lundi 31 août 2009

31 août 2009

J'ai peur de perdre mon innocence, à force de lire des choses comme celles-ci.

L'Echo de la Bourse du 28 août 2009: "l'inflation, en août, négative pour le 4ème mois consécutif, sur base annuelle, est remontée pour la première fois". Je ne puis que me réjouir, car je ne puis vivre sans inflation. L'inflation négative me déprime. Je devrais pourtant être habitué à ce genre d'incongruité, puisqu'un jour un attaché de cabinet a suggéré au ministre des Finances un système de "majorations négatives" dans le domaine des impôts sur le revenu (cette étrange suggestion est devenue loi!). Avec un graphique, c'est naturellement beaucoup plus clair.

Ce que je redoute, c'est que cette affirmation, destinée à nous rassurer, puisse être invalidée en calculant sur une autre base qu'annuelle. Alors quand le même journal annonce que "le chômage a reculé en août". Je me dis qu'en septembre, par rapport à mars, il se pourrait qu'il ait augmenté, tout en ayant reculé!

Je vais donc essayer de faire comprendre pourquoi l'inflation négative progresse quand même de manière positive. Je cite toujours le même journal, en l'espèce. Et je vais essayer d'en tirer des conclusions simples. Depuis un an, grâce à la libéralisation, et aux Chinois, qui consomment de plus en plus, vous payez de plus en plus cher votre énergie (le gaz, l'essence, le mazout, l'électricité). Il y en a que ça doit arranger au passage, soit dit en passant. Pendant ce temps-là, sur une base annuelle toujours, le prix des fruits a diminué de 2,7 % et le prix des légumes de 12,2%! Et les tracteurs des agriculteurs arnaqués s'invitent de plus en plus aux fêtes. Les enfants d'aujourd'hui boivent plus de Coca Cola que de lait! Conclusion: c'est le moment de manger des légumes (mais vérifiez quand même leur provenance), le moment de rouler à vélo, de ne plus prendre l'avion et d'arrêter d'avoir peur d'avoir froid au moindre coup de vent!



J'ai acheté trois tire-bouchons en 10 jours ... made in China (ai-je finalement découvert). Aucun n'a résisté plus de 3 jours. C'est un comble, alors que je vis dans une ville dont le nom est associé - sans qu'elle ait demandé quoi que ce soit, dans le fond - au bouchon. Il faut dire qu'un individu, âpre au gain, inonde le marché de bouchons synthétiques, qui ne valent pas tripette et sont une injure au vrai vin. J'aime encore mieux les bonnes vieilles capsules.

Je sens que la rentrée fiscale va être fertile, pas intellectuellement, mais politiquement; en France et en Belgique. Comme ils s'entendent comme cul et chemise, à Bercy et chez Reynders, ils se refilent l'un l'autre leurs trucs et ficelles. Des vieux trucs, des vieilles ficelles, qui ne convainquent plus personne. Ainsi, la France va aussi, après Berlusconi et Reynders, organiser une procédure de régularisation fiscale, limitée dans le temps, pour 3.000 résidents français, titulaires d'un compte en banque en Suisse ... ce qui n'aurait normalement jamais dû se savoir! Et les autres?

http://www.liberation.fr/economie/0101587984-fraude-fiscale-une-toute-petite-partie-de-l-iceberg
http://www.liberation.fr/politiques/0101587843-fraude-fiscale-le-ps-denonce-une-amnistie-deguisee
http://www.liberation.fr/politiques/0101587844-le-snui-souligne-l-ampleur-de-la fraude-fiscale-internationale
http://www.lefigaro.fr/impots/2009/08/30/05003-20090830ARTFIG00034-bercy-detient-une-liste-de-3000-evades-fiscaux-.php

Une nouvelle quand même: la section Huy-Waremme de la FGTB (le syndicat socialiste belge) veut remettre au goût du jour les "Maisons du peuple" (comme dans Don Camillo) et des magasins du peuple, sur une base coopérative, vendant au prix les plus bas des produits locaux. Une alternative à Carrefour, à la chaîne bio pour bobos et aux Restos du Coeur, qui n'est peut-être pas si idiote que cela.

http://www.lalibre.be/actu/gazette-de-liege/article/525666/les-magasins-du-peuple-arrivent.html

Mon père, à côté de son principal emploi, a été actif dans le milieu pharmaceutique, à une époque où les génériques n'existaient pas encore, mais où cohabitaient des sociétés coopératives avec un réseau de pharmacies, offrant aux coopérants une ristourne ... Maintenant, même chez Delhaize, on a une carte donnant droit à des points, et des cadeaux ou des bons de réduction. Mais, il est évident que les dirigeants de Delhaize ne sont pas animés du tout par les mêmes idéaux que les Pharmacies populaires, où mon père a donné de son temps au conseil d'administration.

La question est de savoir si on peut gérer l'Etat (l'Université, la Poste, etc.) comme une entreprise.

http://www.lemonde.fr/opinions/chronique/2009/08/31/peut-on-gerer-l-etat-comme-une-entreprise_1233527_3232.html

Tout ceci n'est pas très amusant, j'en conviens.

dimanche 30 août 2009

30-31 août 2009

Il me faut revenir sur l'article de la LLB que je dénonçais, dans mon dernier post. Il oppose, pour justifier ses développements, d'une part, "une condamnation morale sans nuance" et, d'autre part, "l'esprit économique rationnel". On dirait du Bruno Colmant.

Essayons d'y voir clair. Il y a donc, d'une part, l'administration fiscale et les défenseurs d'une certaine conception de l'Etat, qui sont des moralisateurs sans nuance et dépourvus de raison, et, d'autre part, des esprits économiques rationnels.

L'absence de nuance appartient aux premiers, mais épargne apparemment les seconds. C'est tellement gros que même Weight Watchers n'y pourrait rien.

Seuls les seconds sont capables de faire preuve d'esprit et de raison, les premiers étant englués dans leurs conceptions morales. Ceci est fort intéressant. Cela signifie aussi que l' "esprit économique rationnel" n'a pas de morale. Il sert des intérêts particuliers, parfois contre l'intérêt général, parce qu'il y trouve simplement un return. D'une certaine manière, l'esprit économique rationnel est toujours un courtisan. L'esprit économique rationnel n'as pas de vision; il est servile.

Comment doit-on qualifier celui qui permet, moyennant rétribution, à un autre de s'enrichir sur le dos de la collectivité (c'est-à-dire des autres)? Il n'y a que la morale, sans doute, pour qualifier ce genre de personnage? Il se trouve, nous explique l'article qui suscite mon ire, qu'il s'agit souvent de juristes. Pauvres juristes.



samedi 29 août 2009

30 août 2009

Frédéric Janssen et Etienne Viatour, du cabinet d'avocats Bailleux & Causin, ne sont certainement pas soufis. Ils co-signent, dans la LLB du 29 août 2009, un article assez sidérant, que la rédaction met en exergue par la citation suivante: "L'observateur attentif peut ainsi relever une condamnation tranquille et unanime de la fraude fiscale proprement dite mais également de la démarche d'évitement de l'impôt". Ce qui est sidérant, dans la bouche de ces deux auteurs, c'est qu'ils s'offusquent de cette condamnation, se livrant à un plaidoyer douteux de l'évasion fiscale (légale, il va de soi). Loin de moi l'idée de réfuter le principe de légalité, mais je frémis en lisant ceci: "l'émotion publique générée par la crise financière est telle que sous les propos des politiques pointent souvent une dénonciation ferme et une condamnation morale sans nuance d'un élément subjectif pourtant solidement enraciné au tréfonds de tout esprit économique rationnel, à savoir l'intention délibérée de réduire au mieux la pression, préoccupation naturelle de tout agent économique soucieux de la bonne marche de ses affaires ou de la bonne tenue de son patrimoine" ... et plus loin "dans cet esprit, les montages et les produits de l'ingénierie fiscale sont, de propos délibérés, présentés comme visant par nature à éluder l'impôt. C'est l'imagination et la créativité juridiques qui sont ainsi mises au pilori. On regrette à haute voix qu'elle ne servent que ceux qui sont capables d'en supporter le caractère onéreux, c'est-à-dire les plus nantis, on accable ces derniers de tous les reproches et, pour mieux les atteindre, on encourage à ignorer les effets des constructions juridiques plus ou moins savantes, plus ou moins perfectionnées, élaborées par les milieux spécialisés". Rien de moins.

Réflexions:
- quand l'impôt est juste, on le paie parce qu'on pense qu'il est juste; on ne cherche pas à l'éviter, on y consent. S'il n'est pas juste ...
- pour considérer qu'un impôt est juste, et pour créer un impôt juste, il faut faire preuve de moralité; apparemment, ce n'est pas à la portée du premier venu;
- tant que les intérêts particuliers passeront avant le bien commun, l'impôt sera sans doute longtemps encore injuste aux yeux de certains;
- professeur de droit, et qui plus est de droit fiscal, je ressentirais comme une atteinte à mon honnêteté, et à mon intégrité, l'idée de former des étudiants en vue d'exercer plus tard la fonction que les auteurs de l'article décrivent et défendent. Pourquoi? Toute règle de droit (notamment la règle fiscale) exprime (fût-ce fictivement) un consensus social à un moment donné. Est-ce le rôle de juristes de se faire rémunérer (souvent grassement) pour permettre à certains de se situer en dehors du consensus social, afin de satisfaire leurs intérêts particuliers? La créativité, dont parlent les auteurs de l'article, est-elle bien employée, si elle se solde par une espèce de jeu "du plus fort" entre certains contribuables et l'Etat. Que de temps perdu! Que d'énergie pour "juste une poignée de dollars"!
- le droit peut être source de satisfactions. Je pense, de moins en moins, qu'il peut en être de même de certains juristes. Cela est pour moi une grande question. Qui touche aux valeurs que l'on estime pouvoir partager.


vendredi 28 août 2009

29 août 2009

Il s'agit d'un sujet qui me dépasse, mais il y a urgence. Il faut à tout prix définir un nouvel ordre économique mondial, et sur des bases complètement différentes. Faut-il compter sur les économistes pour cela? J'en doute de plus en plus. Aujourd'hui, ils se divisent sur la question de savoir si le petit sursaut de reprise constaté depuis quelques semaines, au niveau mondial, signifie que la crise est finie ou est l'indice du sommet d'une courbe prête à plonger ... Il nous faut des visionnaires, et, plus que cela, des visionnaires à l'échelle planétaire, pas de ces économistes de cabinets qui conseillent les politiques ou les financiers dans le seul but de les flatter ou de leur offrir un argument de campagne.

Bien entendu, on invoque la "crise" (et pas assez les responsables de la crise), qui crée la panique chez tous les ministres du budget de France et de Navarre: chute radicale des recettes fiscales! Le temps de la schizophrénie est advenu: les Sarko, Reynders, et compagnie ... doivent maintenant expliquer comment, sans augmenter les impôts (et même les avoir diminués pour certains), et maintenir les avantages dont ils se sont portés garants pour asseoir leur élection (réduction du taux de T.V.A. dans l'Horeca, par exemple), ils vont équilibrer leur budget. On parle ainsi de "taxe carbone", selon le principe du pollueur-payeur. Ce sont les compagnies aériennes et les transporteurs routiers qui vont être contents. On reparle d'une "taxe tobim" sur les transactions financières mondiales ... non plus dans le but que les pays riches aident les pays pauvres, mais dans le but que les pays riches s'aident eux-mêmes. Ayant aidé leurs banques en déroute, ce ne serait qu'un juste retour des choses. Une certaine France s'émeut face aux propositions d'Eric Woerth, le ministre du Budget, de revenir sur quelques niches fiscales (86 sur 346, judicieusement choisies, j'imagine). Cela dit, comme le remarquait un lecteur dans un forum, ce n'est quand même pas très écologique tous ces gens qui prennent l'avion pour aller se foutre sur une plage en plein soleil, manger et sortir en discothèque.

En Belgique, c'est pire encore, on s'évade des prisons et il est impossible de surveiller les 44 entrées/sorties du mégalomane palais de justice de Bruxelles; il n'y a plus de profs pour enseigner dans les écoles et il y a, à trois jours de la rentrée, quelques centaines d'élèves dont aucune école ne veut. Depuis qu'il est sous l'enseigne Carrefour, la clientèle fuit mon ancien "GB d'Outremeuse". Certes, la mondialisation a permis à L. de voyager partout en Europe ..., mais, pour revenir à mon ancien "GB d'Outremeuse", il est clair que pas grand monde n'est intéressé à acheter des figues fraîches, surtout quand il constate que les haricots verts, en pleine saison, viennent du Kenya, pour un prix qui ne les rend pas moins chers pour autant.

On rêve alors de s'évader. Depuis fort longtemps, je suis attiré par le soufisme. Mais Az., à l'époque de notre vie commune, n'arrêtait pas de me dire qu'il s'agissait de "déviants". Je lui avais offert, comme cadeau de Noël et d'anniversaire (puisqu'il est né le 25 décembre), un recueil de contes soufis. Je suis sûr qu'il ne les a jamais lus. Il s'y trouvait pourtant une profonde sagesse. Quand je contemple des derviches tourneurs ... tourner, il est évident qu'une communion avec l'univers s'opère, dans laquelle la musique joue un grand rôle. Je pense sincèrement que cette voie-là est bien plus féconde que l'autre. "- Et s'il nous faut tourner, c'est bien en toge, monsieur le Doyen? - En toge, bien entendu!".





Malek Chebel a écrit ceci: "... le mysticisme soufi est l'un des rares pans de l'islam qui trouve grâce aux yeux des occidentaux, car ils y projettent leur propre vision des choses, leur goût pour l'ineffable et pour l'invisible et leur sens du merveilleux. Le Grand Tout, l'anéantissement, l'abandon, l'amour absolu de Dieu ..." (Dictionnaire amoureux de l'Islam, Plon, 2004, 573). Il convient de souligner qu'à côté de la plus connue - parce que la plus médiatique, expression du soufisme: les derviches tourneurs (et même hurleurs) de Turquie - il existe une autre tradition, plus intéressante encore, rurale, locale, particulièrement au Maroc.

http://www.emarrakech.info/Festival-de-Fes-de-la-musique-soufie-Une-palette-d-artistes-reunis_a19669.html

http://www.youtube.com/watch?v=kvWn0kli9ls

28-29 août 2009

J'aime bien ce texte:

L'homme est composé d'un nombre infini de mots,
le mot, d'un nombre fini de lignes,
la ligne, d'un nombre infini de points,
le plan, d'un nombre infini de lignes,
l'espace, d'un nombre infini de plans,
l'hyperespace, d'un nombre infini d'espaces

Je viens de faire la découverte de Eric Van Hove, suite à un article dans la LLB Arts, 28 août 2009 et, puis ensuite, à travers son site internet http://www.transcri.be/francais1.html. Il me touche particulièrement. Il est beaucoup question, ces jours-ci, de son projet "Métragrammes": rejoindre en un moment unique et privilégié ce centre du monde que représente à ses yeux le nombril d'une femme qu'il recouvre d'encre noire. Expo jusqu'au 27 septembre 2009, à la galerie Rossicontemporary, Chaussée de Waterloo, 690, à 1180-Bruxelles.


Métragrammes


J'aime aussi ces quelques photos de Jordanie et d'ailleurs:


Comment voulez-vous que je n'apprécie pas quelqu'un qui cite Maeterlinck: "Nous voici devant l'abîme. Il est vide de tous les songes dont l'avaient peuplé nos pères. Ils croyaient savoir ce qui s'y trouve ; nous savons seulement ce qui ne s'y trouve point. Il s'est étendu de tout ce que nous avons appris à ignorer. En attendant qu'une certitude scientifique y interrompe les ténèbres - car l'homme à le droit d'espérer ce qu'il ne conçoit pas encore,- le seul point qui nous intéresse, parce qu'il se trouve dans le petit cercle que trace au plus noir de la nuit notre intelligence actuelle, est de savoir si l'inconnu où nous allons nous sera oui ou non redoutable." Maurice Maeterlinck, L'anéantissement, in La Mort, Bibliothèque Charpentier, Fasquelle Éd., Paris, 1953, page 33.

28 août 2009

C'est quand même dans le Nouvel Observateur que je trouve les choses les plus intéressantes à lire, chaque semaine.

J'adore, par exemple, cette citation de Patrick Besson: "Bien sûr, je reconnais les erreurs du socialisme, mais on n'a pas tellement d'autres modèles" .... (à propos de son dernier ouvrage "Mais le fleuve tuera l'homme blanc", dans le numéro n° 2338 du 27 août).

Je viens aussi d'apprendre que Charles Aznavour est l'auteur de la chanson la plus connue de Sylvie Vartan "La plus belle pour aller danser". Il devait avoir besoin d'argent à ce moment-là.

Au Bristol (le palace à Paris), "... les femmes sont rares mais belles. Et les mâles en costume sombre savourent parfois le plaisir de croiser une bombe" ... (dommage qu'elle n'explosent pas plus souvent). Sarko a toujours aimé y prendre son plat favori, après son jogging: les macaronis fourrés artichaut, truffes et foie gras, gratinés au vieux parmesan (82 euros, à la carte, ce qui au prix du macaroni est vraiment surfait), d'autant que, paraît-il, il engloutit son plat en 30 secondes (ce n'est pas étonnant, ce mec ne peut pas être un gourmet; il n'en a pas le temps).

L'école souffre de bien des maux, en France comme en Belgique (voir Les débats de l'Obs, n° 2338 du 27 août 2009; mais aussi les propos fort désabusés de quelques enseignants, dans LLB, 28 août 2009). Deux maux, à mon humble estime, s'imposent à l'attention de qui veut bien regarder:
- on ne peut pas à la fois parler d'une pédagogie de la réussite, de l'éveil, de l'émancipation, de l'épanouissement ... et, dans le même temps, utiliser l'évaluation qui s'en suit dans un but de sélection, à moins d'être schizophrène. Or, c'est bien de cela qu'il s'agit toujours, en fin de compte, de l'école fondamentale à l'université: définir sur quelques critères les meilleurs et les moins bons, voire les franchement mauvais;
- les experts en pédagogie, qui ont acquis une certaine reconnaissance universitaire, ont fait plus de mal que de bien à l'enseignement. Ils ne s'en doutent même pas et ce n'est pas le moins inquiétant. Il y a toujours eu de bons (et même d'excellents) maîtres avant eux et il y en aura encore après, cela n'a jamais été (et ce ne sera jamais) grâce à eux. Qu'il se taisent alors.

Enfin, une bonne nouvelle:

mercredi 26 août 2009

26 août 2009

De plus en plus, j'aime les bébés. Je dois devenir un peu gâteux. Mais, des bébés dans des préservatifs, ça, je n'avais encore jamais vu!


J'aime la couleur et voudrais, comme les oiseaux, voir encore plus de nuances que celles que je ne vois. De toute évidence, certaines couleurs sont faites pour vivre ensemble. Elles inspirent en tout cas des artistes très divers.





Oeuvres de Josiane Mambourg, découverte, ce dimanche, Place de la Cathédrale, à l'occasion d'une expo d'artistes, où le pire côtoyait le plus intéressant.


Moi, je ne ferai jamais que relayer l'artiste, mais j'avais photographié ceci, au Grand Hornu, avec Luis.


Je me sens heureux. Sam a un travail qui l'enthousiasme.

Luis m'écrit et me dit que notre relation est une relation qui compte et comptera.

Ben se secoue.

Des photos de Luis, je ne vous en montrerai qu'une; comme si nous avions une sensibilité identique.




Et puis, patatra, voici ce que la presse nous offre en pâture. Le nouveau couple de l'année. Qui est qui? Et dire que dans les compétitions sportives, on s'interroge sur l'identité sexuelle de certain(e)s, sous peine de disqualification. Qui est le jeune quinqua, à la chemise entrouverte, à côté de la statue de Bernard Kouchner au musée Grévin?


Et puis, cette photo. Je trouve qu'elle est très réussie et le garçon à droite est un des meilleurs amis de Ben. Il m'appelle: "Mon papa". J'aime bien cela.



mardi 25 août 2009

25 août 2009

Je commencerai par une réflexion sur le temps, le temps qui passe. Apparemment, le temps ne s'écoule pas pour tous à la même vitesse. Mais qu'est-ce que le temps, comme dirait l'autre, au regard de l'éternité?

Ainsi, ma chère mère anticipe sans cesse le temps, tandis que mon cher père se complaît dans le passé. Qui a raison? Aucun des deux évidemment, puisque, dans l'un et l'autre cas, cela empoisonne la vie de tout le monde. Il faut donc apprendre à vivre le présent. C'est à cela que sert le temps: à définir un instant présent qui, sinon, n'existerait pas.

Merci à Salion L. d'avoir partagé cette pensée très juste de R. Polanski: "Il est aussi absurde de regretter le passé que d'organiser le futur".

Un exemple (vous commencez à me connaître, je risque de forcer le trait; mais c'est pour mieux faire comprendre).
Samedi:
- Et quand Sam mange-t-il chez nous? Mardi ou mercredi? Il faut que je sache, pour m'organiser ...
- Maman, je ne sais pas; il faut lui demander;
- Oui, mais je dois savoir!
Dimanche:
- Il ne répond pas sur son gsm; as-tu des nouvelles?
- Maman, je ne saurais pas te donner des nouvelles que je n'ai pas.
Lundi (premier jour de travail pour Sam):
- Tu te rends compte, nous sommes sans nouvelle depuis au moins une semaine. Je dois savoir s'il vient manger, quand même, pour m'organiser;
- Maman, ce n'est pas vrai. Je suis précisément en train de téléphoner pour donner des nouvelles et il était vendredi chez vous. Ca se passe bien au niveau de son nouveau boulot.
- Oui, mais est-ce qu'il va venir mardi soir, comme avant? Il faut que je sache. C'est quand même incroyable que chez sa mère, on ne se demande même pas où il va vivre avec son nouveau travail. Et, il ne peut pas aller à vélo comme ça. Que va-t-il faire, s'il pleut? Et puis, il y a des risques quand on roule à vélo ...
Mardi (deuxième jour de travail pour Sam)
- Maman, Sam est chez moi. Il est fatigué par sa journée de travail. Il prend une douche et, demain, il doit être là à 4 heures du matin ...
- Il vient souper quand même, parce que je me suis organisée;
- Oui, oui. Il sera là à 19 heures;
- 18h40: Samuel est-il toujours chez toi? Parce que le souper est prêt! Et il n'est même pas encore en route! Tout est prêt depuis hier! Il a une chambre ici, tandis que chez toi, il campe. Quant à sa mère ...

HELP!

J'ai donc envie, après cela, de vous parler de choses légères!

Hermès (vous savez, les foulards ...) fait maintenant dans l'écolo durable avec un vélo en bambou.


Le maire de Knokke-le-Zoute cherche le meilleur moyen de massacrer les mouettes qui, selon lui, nuisent au tourisme dans son élégante station.



Sarko invente le bonus-malus pour les rémunérations des traders (j'aimerais surtout, pour ma part, qu'on instaure une responsabilité financière pour tous les élus, à propos de la manière dont ils gèrent l'argent public, dans le cadre de leur mandat ...).


Et pendant ce temps, les femmes, en Afghanistan, sauf quelques héroïnes, n'ont pas osé quitter leurs foyers, à l'occasion de ces élections de tous les dangers.



Réjouissante interview, hier, à Rabat: "Connaissez-vous Kylie Minogue?" - "Non, c'est qui?". Il aura fallu 20 interpellations pour obtenir une bonne réponse. La population de Rabat a fait preuve, en cette circonstance, de sagesse. Il s'agissait pourtant d'un festival de grande ampleur: le festival MAWAZINE, rythmes du monde.


Dans la programmation, il y avait bien mieux que la dite Kylie ... Notamment un gigantesque guitariste, joueur de flamenco ... Juan Carmona. Je vous invite à le découvrir.


Je dois avouer que j'ai deux bonnes raisons de me sentir bien pour le moment:
- L.;
- et puis, G., avec qui j'ai passé une excellente soirée hier, bien qu'entrecoupée de quelques gouttes de pluie. G. est extraordinaire, parce qu'il a une culture des vieilles chansons, des standards de jazz et des chanteuses kitch, sans limite ... ce qui faisait beaucoup rire le couple assis à la table à côté de nous.








samedi 22 août 2009

22 août 2009

Il y a des jours où, plus que d'autres, on est heureux de lire le Monde. Aujourd'hui, on peut y lire ce qui suit: "Il faut comprendre que beaucoup d'hommes affectés de pannes sexuelles ne sont pas des impuissants chroniques pour autant. En vieillissant par exemple, la plupart connaissent un allongement du temps de latence entre deux érections. A 25 ans, ce sera quelques minutes. Une demi-heure après 35. Une heure après 45. Une journée après 55. Plusieurs jours après 65. Une semaine après 70 ans. Si, passé la quarantaine, certains s'inquiètent de ne plus se redresser aussitôt, s'ils dépriment devant leur mollesse passagère, ils risquent de développer un blocage psychologique et finissent par se croire impuissants. Mais non, ils vieillissent. Philippe Brenot :"L'érection, ce n'est pas tout ou rien, pas toujours une performance. Ils ne devraient pas s'angoisser autant, car un homme est équipé pour faire l'amour jusqu'à 80 ans et plus. Un vieil homme en forme, désirant, bande encore. Les personnes âgées cessent leur activité sexuelle à cause des maladies, le cœur, les artères, le diabète, le surpoids, pas à cause de leur âge. Or aujourd'hui, même un vieil homme fatigué peut bander s'il est bien traité". Je me sens tout ragaillardi tout à coup. Comme quoi, il suffit d'un rien, parfois.

http://www.lemonde.fr/le-monde-2/article/2009/08/21/l-impuissance-masculine-c-est-fini_1230406_1004868.html

Un garçon, que j'aime bien, sans le connaître vraiment, m'a mis d'une certaine manière face à moi-même. Sa phrase était plus ou moins la suivante: "Et tu mets du vieux pain sur ton balcon pour attirer les moineaux ou les pigeons, en attendant qu'ils viennent". Il m'a dit qu'il ne voulait pas me blesser. Je le crois. Et je sais qu'il a, d'une certaine manière, raison. Un autre ami ne m'avait-il pas dit, un peu auparavant, que je n'étais pas assez "pro-actif". J'ai déjà un peu de peine avec la distinction actif/passif ... si, en plus, il faut être pro-actif ou pro-passif!

Je suis cependant serein. Les choses vécues hier - je veux dire: les choses importantes - restent vivaces et ceux qui m'ont permis de les vivre toujours là, loin ou au bout d'un temps.

Aujourd'hui, le Ramadan vient de commencer. C'est une période importante pour les musulmans par conviction et par tradition, parfois plus que pour la religion. Comme mon boucher marocain me souhaite toujours une bonne fête de Pâques (c'est vrai qu'il vend beaucoup de gigots d'agneau ce jour-là!), je lui ai souhaité un bon ramadan et lui ai dit que, si moi je ne le faisais pas, je le soutiendrai en pensée. Il m'a dit alors: comme ça, on fera chacun la moitié de l'effort. J'ai bien aimé ce qu'il m'a dit.

Ma grand-mère, dont j'ai hérité le goût pour les maximes, les citations et les pensées édifiantes, m'avait écrit celle-ci sur un signet. Elle serait de Saint Augustin. Je cite ici de mémoire: "Dieu n'attend rien de nous, surtout rien qui dépasserait nos possibilités. Il enverrait plutôt un ange". Semsettin Ugurlu est le président de l'exécutif des musulmans de Belgique. Je ne le connais pas. Mais, à propos des obligations du Ramadan, il dit ceci (LLB, 22-23 août 2009, p. 8): "Dieu ne nous oblige jamais à accomplir ce dont nous ne sommes pas capables". On dirait ma grand-mère. J'aime moins l'idée selon laquelle la défaillance doit être rachetée par une aumône ou un jour de jeûne en plus. Je préfère de loin le pardon. La loi ne pourra jamais - je dis bien jamais - se situer au niveau du coeur. La loi, qu'elle soit garante de l'ordre religieux, politique, économique ou social, est toujours une "pauvre" loi. Et le seul critère de jugement devrait être celui du coeur. Par quoi sont motivés tes actes, tes gestes, tes décisions: toi ou l'autre? Au classement général, je ne suis pas sûr que le palmarès serait identique dans l'une et l'autre course.




vendredi 21 août 2009

21 août 2009

Je l'avoue, je n'ai pas lu Marx, ni Hegel, ni Tocqueville, ni Santi Romano, ni ..., ni ... J'ai quand même lu, grâce aux bons pères, la Bible, Pascal et Teilhard de Chardin, ... et même Renan, puis après le Coran. Il s'en suit que je suis très conscient de mes limites quand j'énonce une opinion relevant des doctrines politiques ou de la théorie du droit. Je m'exprime alors avec l'innocence et l'ingénuité de celui qui, sans avoir le savoir, énonce des propos que d'autres sans doute classeront comme des "propos de café du commerce".

Et puis, il m'arrive d'écrire quelque chose ... et de lire, quelques jours après, la même chose proférée par des intellectuels reconnus, dans des publications, peut-être pas scientifiques, mais faisant preuve de rigueur. Je ne vais pas en faire ici la démonstration. Le dernier numéro du Nouvel Observateur (n° 2337) porte ainsi, en couverture, le titre suivant: "Le grand retour de Marx. Pour comprendre le capitalisme d'aujourd'hui". Je vous invite à lire le dossier de ce numéro et à relire quelques-unes de mes dernières contributions sur ce blog.


Il m'est impossible de rester indifférent, quand je lis ceci: "la crise de la mondialisation capitaliste révèle la tendance triplement destructrice du capital: de la nature, de la société, de l'humain" et de constater que c'était exactement, il y a 160 ans, le discours du célèbre barbu.

L'excellent et jouïssif François Reynaert, dans une chronique intitulée "Vol en banque organisée" (même numéro, p. 21) s'arrête au discours sarkozyen et à la farouche volonté du président de réfléchir "à la refondation du capitalisme". Et ce délicieux chroniqueur de dire: "Nous serons d'accord, la tâche est absurde: essayer de moraliser le capitalisme, c'est aussi réaliste que d'essayer d'apprendre la danse classique à un pitbull".

Heureusement qu'il reste l'athlétisme, les hermaphrodites et Kroll, pour ne pas désespérer de tout:

21 août 2009

jeudi 20 août 2009

20 août 2009

La température n'arrête pas de monter .... 36 °! Laissons-la s'illusionner; elle finira bien par retomber. " - En toge, monsieur le Doyen? - En toge, bien entendu".

Est-il encore possible de tenir des propos cohérents dans ces conditions?

Il y aura sans doute un orage, cette nuit. Je me précipiterai dehors pour accueillir la pluie sur mon visage et sur mon corps.


mercredi 19 août 2009

19 août 2009

Le thermomètre monte ... 32, 33 °. De quoi sera faite l'actualité de ce jour?

Moins de mensonges? Moins de compromissions? Moins de privilèges? Ma possible syncope pour hyperthermie?

Anne-Marie Lizin ne sait plus comment faire parler d'elle. A Huy, voilà maintenant la guerre des places de parking entre la bourgmestre déchue et la nouvelle. La, de moins en moins pétulante, et de plus en plus pathétique, ex-bourgmestre, a, comme d'habitude, porté plainte. Elle avait oublié qu'elle n'était plus bourgmestre et a pris la place de parking de l'autre, laquelle s'est garée en bloquant la première. Dans un tel cas, on téléphone à la police, qui envoit une dépanneuse; cela m'est arrivé plus d'une fois. Madame Lizin a certes téléphoné à la police, mais n'a pas attendu qu'elle arrive. Elle a embouti le véhicule gênant pour pouvoir s'en aller. Ce qui est crispant avec la mère Lizin ... c'est qu'elle est toujours dans la zone grise de la légalité et de l'illégalité. Celle où on peut discuter à perte de vue. Elle aurait dû être avocat. Il n'en reste pas moins que son comportement fait de plus en plus douter de son état de santé mental.


Il ne sera dorénavant plus possible de faire un pélerinage de Bethléem, à Nazareth, puis à Cana, pour finir à Jérusalem. Le ministre israélien de l'intérieur a inventé le visa "territoire limité". Les agences de voyage locales et catholiques n'en reviennent toujours pas et le ministre du Tourisme ne décolère pas. Il n'y a pas qu'en Flandre qu'on trouve des politiciens territorialement à courte vue. En Israël aussi apparemment.


En Afghanistan, les talibans ont annoncé qu'ils tireraient sur la population qui se présentera demain (si elle le fait) aux élections.

Après une fusillade, dans une crèche, des tueries dans des écoles, des hold-up dans des maisons de retraite, on ne sait pas où cela va finir. Quelle société avons-nous engendrée?

Des voix s'élèvent, timidement. Elles parlent de dialogue, de connaissance mutuelle, pour réduire les oppositions. Elles rappellent aussi, non sans raison, que nous n'avons aucune raison, nous les occidentaux, de faire les fanfarons et la morale aux autres. Il y a 50 ans, à peine, et ceci n'est qu'un exemple infime, toutes les bonnes soeurs portaient le voile en rue, sans que personne ne s'en offusque, et ma grand-mère n'imaginait pas, par pudeur, de sortir sans chapeau et sans gants. Lors des réunions de famille, les femmes étaient aux fourneaux, et les hommes rassemblés dans une pièce où ils étaient servis, fumaient et racontaient des histoires d'hommes. Il faut du temps pour tout.











mardi 18 août 2009

18 août 2009

J'ai envie de m'enfuir, mais où?

Ca vole de plus en plus bas entre "la juge" endettée, l'avocat "pas très net" et le policier qui fréquente la "jet-set" belge de Knokke. Chacun bien entendu a un ou plusieurs avocats, pour défendre ses intérêts.

Bien sûr, on ne le répétera jamais assez: ce n'est pas parce qu'un troupeau compte un mouton noir que tout le troupeau est noir (et sans préjuger, en l'espèce, de qui est le mouton noir). Mais on constate aussi à quel point certains virus peuvent se répandre et toucher toutes les catégories de population, même celles qu'on estimait, ou qui devraient, en être protégées. Un virus, bien plus grave que celui de la grippe H1n1, se répand peu à peu, mais de plus en plus vite. Il se manifeste par le symptôme suivant: le malade perd peu à peu toute notion du bien commun (de l'intérêt général), lequel requiert que l'on soit soucieux de l'autre, pour ne plus penser qu'à son intérêt propre, lequel se confond presque toujours, avec une question d'argent ou d'ambition. Depuis le temps que les sages dénoncent le dieu Mammon, il est étonnant que l'on n'ait pas encore trouvé de préservatif contre ce virus. En vérité, je me demande, si ceux qui ont péché par et pour l'argent ne seront pas davantage châtiés que ceux qui ont péché par et pour la chair.

Je n'ose plus lire aucun article touchant à l'économie, à la finance, au commerce, à la fiscalité, à la gestion de la chose publique, aux universités, depuis quelque temps. Ils ne réservent que de mauvaises surprises, et toujours, surtout, révèlent d'énormes mensonges. Voilà des années que je dénonce certains d'entre eux. Je vais simplement dépouiller le Monde du 18 août 2009 (parce qu'avec les quotidiens belges, cela pourrait être encore beaucoup plus long):
- Le fisc italien enquête sur une fraude de la famille Agnelli (FIAT), qui aurait dissimulé 2 milliards d'euros à l'étranger. Mais les Agnelli ne sont pas les seuls: 170.000 comptes seraient ainsi détenus illégalement à l'étranger par des ressortissants italiens. On ne dit pas que sur chacun de ces comptes figure une somme de 2 milliards d'euros, heureusement. La famille Agnelli, en l'espèce, digère mal que son dossier pour fraude fiscale ait été ouvert, juste avant une amnistie décidée par le vulgaire Condottiere - qui règne sur la Botte italienne et quelques lamentables bimbos - en vertu de laquelle, grâce à un impôt forfaitaire symbolique, d'autres font l'objet d'un blanchiment légal. En entendant ceci, on mesure de mieux en mieux les sources d'inspiration de celui qui incarne, depuis 10 ans, en Belgique, la politique fiscale fédérale belge;
- Les taux de la croissance chinoise sont illusoires;
- Halte aux excès de la finance internationale! C'est l'économie réelle qui paie les pots cassés. Il y a donc une économie virtuelle ou, en tout cas, déconnectée de la réalité (et partant mensongère);
- Les limites (l'échec) de la culture du résultat (à propos de l'évaluation des ministres, en France). Il faut lire ceci en toutes lettres: "De nombreux travaux académiques témoignent déjà de manière rigoureuse des risques de ces méthodes (en terme d'impact sur la performance: risque de focalisation sur le court terme, impact négatif sur les capacités d'innovation, la coopération ou la coordination, confusion entre l'évaluation des activités et des individus - et d'effets sur les individus); la corrélation entre ces pratiques et l'accroissement de la souffrance au travail est de plus en plus documentée, en particulier par la psychopathologie du travail, et de nombreux autres moyens de pilotage de la performance existent" ... etc.
";

Ces informations sont les informations d'un seul jour!

Heureusement, qu'il reste l'art. Mais de quoi parlons-nous là? Même l'art, aujourd'hui, n'est plus au-dessus de tout soupçon.





17 août 2009

Premiers examens.

Après, beaucoup de vague-à-l'âme et même de larmes.

16 août 2009

La nuit du 15 au 16 fut sage.

Le lendemain, confirmation d'un restaurant, où j'ai été réjoui par ce qui me fut servi (comme d'habitude, je me suis contenté de peu; mais je ne regrette rien de mon choix: tartare de saumon et carpaccio de noix de Saint-Jacques, pour commencer; pennes aux asperges vertes, lamelles de spek, ensuite; glace au thé vert et au citron, pour finir). Un menu tout en fraîcheur, comme je les aime. Le Crescendo (Voie de l'Air pur, à Beaufays, terrasse en été).

A mon retour, le feu d'artifice éclairait mon voisinage. J'ai laissé s'éteindre ses derniers feux, puis ai connu une nuit agitée, angoissée, habitée de rêves.

lundi 17 août 2009

15 août 2009

Le quartier se réveille doucement.

Dans les ruelles, on découvre des coins cachés, où la quiétude est revenue.



10h00: la Vierge sort, portée par six boys-scouts fort avenants. Je me demande qui y trouve le plus de plaisir: la Vierge ou les boy-scouts.


Une scène du même genre figure dans un film, devenu pour moi un film culte: "East is East", de Damien O'Donnel, 1999 (le générique au début).
On y découvre une famille mixte pakistanaise que traverse, disons, quelques tensions culturelles ... Ce film est extrêmement drôle.

Mais, chez nous, comme en d'autres lieux d'Europe (comme à Czestochowa , par exemple), il s'agit d'une Vierge noire.

La tradition des vierges noires est étrange et très ancienne, leurs sulpiciennes suivantes me paraissent suspectes. J'ai pu lire, à ce propos, que la qualité du bois, dont sont faites les statues, y était pour quelque chose; que leur vénération en des lieux clos emplis de bougies pouvait expliquer cela. Et si tout simplement Marie, que l'on vénère, avait été noire!


Cela est beaucoup plus réaliste que les images qu'on vend d'elles à Banneux ou à Lourdes. Oui, Marie, devait avoir la peau foncée. Jésus aussi d'ailleurs. Des cheveux peut-être plus clairs que la moyenne en cette région. Et puis des yeux bleus ou verts. Des yeux auxquels on ne pouvait résister sans doute.


Mais je ne suis en rien un spécialiste des vierges, ni des regards.

Mon quartier est néanmoins unique au monde: après avoir fait la fête à une "Vierge noire", il accueille des géants.


Tout cela ne serait rien, dans le fond; mais du 12 au 16 août, on rencontre ici tout ce qui fait que Liège est, et restera, Liège. Voici, grâce à Samuel, quelques photos.

Bien sûr, tout est prétexte à boire, en ces jours-là:


Et à faire de la musique de tous genres.


Mes préférences vont à la fanfare cycliste de Haneffe "Le Royal Guidon Hesbignon", unique en Belgique et sans doute au monde.







dimanche 16 août 2009

Du 14 au 15 août 2009

La nuit du 14 au 15 août, dans mon quartier en fête, n'est plus vraiment pour moi.

Quoique! 120.000 jeunes gens en ribotte, se lâchant (un peu de toutes les façons), cela fait du spectacle. Mais, j'ai choisi de rester sage. J'ai fait concurrence à l'ambiance générale en écoutant le passionnant Jean-François Zygel, dans son émission "La boîte à musique" (France2, 22h05).


Voilà une émission où on ne s'ennuie jamais, où on apprend, où on repart avec quelque chose en plus qui vous trotte dans la tête, et où on s'amuse même. Une personnalité et un ensemble m'ont épaté. Voilà de vrais et beaux musiciens. De ceux qui peuvent tout faire une fois qu'ils sont en présence d'un autre comme eux, et qui le font avec talent. Ils sont la musique et pas seulement d'une école ou d'une tradition.

Je connaissais Richard Galliano pour avoir souvent vu son nom sur des pochettes de disques (notamment de Juliette Greco, Barbara, Chet Baker, Thoots Tielemans, ou sur des albums consacrés à Astor Piazzola). C'est un très très grand musicien.



Wu Wei était inattendu: il joue d'un orgue à bouche, en bambous, conçu il y a plus de trois mille ans. Mais quand l'accordéon et le Sheng ont joué ensemble, la magie a opéré.

Je remarque qu'il est extrêmement difficile de faire une recherche utile sur internet, une fois qu'il s'agit de Chinois. Ils s'appellent tous Hu, Hao, Wei, Cheng, Tsiao, ou .. Soit maximum 780 possibilités pour des milliards d'occurences. Vous tapez un mot "Hu" dans le moteur de recherche, vous obtenez 300 millions de références portant tantôt sur des objets, tantôt sur des personnes, sur des choses, même des idées, et vous tombez de plus en plus souvent sur des produits ou sur des marques. L'ordinateur vous prie alors de préciser votre demande. A tout hasard, vous essayez Hu Man (pour éliminer toutes les choses, tous les produits, et ne plus garder que les humains, vu que c'est à propos d'un humain que vous cherchez des informations, résultat: 3 milliards de réponses!). Je voulais donc des infos sur Wu Wei qui a joué, hier, à la télévision du Tcheng. Faites l'essai, c'est parfaitement impossible .... Vous saurez tout sur la médecine chinoise, sur le gouvernement de Beijing, etc., mais rien sur Wu Wei qui joue du Tcheng.

J'ai particulièrement aimé Khaled Arman. Il est afghan et joue d'un instrument "le rubab", qui peut se jouer à cordes pincées ou avec archet. Je dois bien dire que la "Grande Sophie" a trouvé en lui, comme accompagnateur, un vrai "plus".

Et puis enfin, le "Quatuor Barbaroque": un orgue mécanique, une contrebasse, un bandoneon et un tympanon.


Sur la photo ci-dessus, vous n'avez que les interprètes, pas leurs instruments (au cas où vous vous poseriez certaines questions, du genre: qui est le tympanon des quatre?). On ne sait jamais sur quel lecteur on peut tomber.


Je m'aperçois que je n'ai rien dit de la Grande Sophie. Elle s'appelle Sophie. Elle est grande. Que dire de plus? Elle a un tout petit peu de talent, disons les choses comme cela, admettons même qu'il soit un peu original, mais ... quelle pâlichonne tapisserie à côté du très grand talent des autres grands musiciens qui l'entouraient.


Après ce délicieux moment, je me suis un peu aventuré aux abords de ma demeure. Il y avait beaucoup de monde. Du beau monde, j'en conviens. Ce beau monde parlait fort, buvait beaucoup, dansait, embrassait, pratiquait la turlute, pissait un peu partout, vomissait ou tombait dans le coma. Je me suis dit qu'il devait en être ainsi dans les jardins de Versailles du temps de Louis XIV. Je ne comprends dès lors pas du tout pourquoi font la fine bouche devant tant d'épanchements, certaines de mes connaissances, alors que l'aristocratie a toujours fait aussi bien que le peuple. Je vais être bon prince. La nouvelle aristocratie se rencontre aujourd'hui sur un yacht au soleil pour une semaine littéraire tous à poil, rien que des mecs, sur le pont du bateau, par exemple. Si certains se reconnaissent dans cette description, qu'ils ne m'en veuillent pas de les évoquer. Etre évoqué, c'est moins pire que de ne jamais l'être.

Et dire qu'ils ne savaient même pas que de biens plus grands délices les attendaient, vraiment tout près de là, si seulement ils m'avaient suivi.

jeudi 13 août 2009

14 août 2009

Je sais pourquoi maintenant je regarde toujours le fleuve en amont et jamais en aval. En amont, on peut remonter les affluents et les méandres pour découvrir la (ou les) source(s). En aval, on ne sait pas exactement où le fleuve va, il s'élargit et finit par se perdre, dans l'infini, dans l'indéfini de l'océan.

Le Créateur a-t-il bien mesuré ce qu'il faisait en m'envoyant habiter dans un quartier où il y a autant de beaux garçons? J'en conviens: malgré tous mes efforts, je dois avoir l'air un peu suspect, en promeneur solitaire, à la nuit tombée, quand j'arpente le quai au pied de chez moi, croisant tous les 10 mètres des groupes de jeunes maghrébins, désirables. Mon regard doit me trahir, puisqu'il m'a été, à deux reprises, reproché ces jours-ci. Ai-je, à ce point, l'air d'un satyre concupiscent?

La mode étonnamment est un sujet qui me passionne. Surtout la mode sportive. Certes, j'exclus d'emblée la tenue des sumos, si l'on peut parler d'une tenue.

En natation sportive, je regrette l'époque du speedo, comme à l'époque de Mark Spitz ou de Greg Louganis. Ils ont l'air de quoi aujourd'hui les nageurs dans leurs combinaisons aérodynamiques?

Mark Sptiz:


Greg Louganis:


Je regrette que, pour jouer au tennis, on ne porte plus le pantalon long et un polo Lacoste.

En formule 1, on ne sait même pas si les athlètes existent. On économiserait beaucoup en organisant pour eux des courses de "go kart" ou de "cuisses-taxes".


Je ne parviens pas à comprendre pourquoi de l'argent public doit être investi pour permettre à monsieur Ecclestone de faire des affaires et à quelques zozos de rouler à des vitesses qui n'impressionnent plus qu'eux. Tiens, mon fils s'est fait flasher sur un quai de la Meuse à 58 km/h, ce qui est bien au-delà de la limite autorisée (50 km/h). Dont coût, 140 euros, parce que c'est la deuxièpe fois. Grâce à cela, les pouvoirs publics sont en mesure de permettre aux poulains d'Ecclestone de battre des records. Vous ne trouvez pas ça con. Moi, si.

Restent donc les cyclistes. Ils portent une des tenues les plus ridicules au monde, mais je dois avouer qu'à l'arrivée on est confronté à d'inattendues perspectives.


On va encore dire que j'extrapole ..., mais le champion qui est le cinquième à partir de la gauche a l'air moins à l'aise que les autres. Il a l'air d'avoir un doute ..

La virilité, parfaitement assumée, de ces coureurs cyclistes est réjouissante. Je ne sais pas si elle correspond nécessairement, ou exactement, à leur performance sportive, mais elle reste réjouissante.

Je n'appartiens pas à la caste des sportifs, loin s'en faut. Je suis plutôt censé appartenir au monde des juristes. Quand je lis tout ce qui s'écrit dans la presse, ces derniers jours, je me demande ce que je fais dans ce monde-là. Depuis un mois, on ne parle plus que de notaires véreux, de magistrats corrompus, d'avocats d'affaires pas très nets, de pressions exercées par des politiques sur des magistrats, de pressions exercées par un bâtonnier sur un parlementaire, d'une haute magistrate endettée qu'un petit surplus devait bien arranger. J'en passe et des meilleures. Je rêve. Tout cela n'est pas vrai, évidemment. Les juristes ont inventé la présomption d'innocence. Tout ça est de la faute des journalistes: c'est l'été, il faut bien qu'ils remplissent les colonnes des journaux.

Certaines banques aux abois, il y a à peine 6 mois, renflouées depuis par des crédits publics, c'est-à-dire l'argent des contribuables, font tout à coup des bénéfices et s'empressent de provisionner de nouveaux bonus pour leurs dirigeants. BNP Paribas (qui a englouti Fortis Banque) a ainsi bénéficié de 5 milliards d'euros d'aide publique et provisionné un milliard (!) d'euros pour l'octroi de bonus. Ces institutions financières ne contribuent en rien à l'expansion économique: selon des enquêtes très sérieuses, elles prêtent de moins en moins pendant que leurs conseils d'administration ne sont préocuupés que par le souci de dégager de nouvelles marges en vue de futurs bonus.

La presse parle aussi, ce jour, d'un personnage assez inquiétant. Il est convaincu d'être un gourou de la pensée économique. Il dit aussi qu'il va là où il est utile; et c'est bien là ce qui est inquiétant. Son modèle: l'ultralibéralisme (et tout ce qui fait américain). Il a inspiré la politique fiscale de ces dix dernières années (soit celle du pire ministre des Finances que la Belgique ait jamais connu). En 25 ans de carrière utile, il aurait publié, selon ses dires, 25 livres et 700 articles. Soit un livre, et 28 articles, par an. Compte tenu des nombreuses autres charges qu'il mentionne sur son C.V., ou bien il s'agit d'écrits sans intérêt, ou d'écrits rédigés par d'autres. Il est professeur, ou professeur invité, dans à peu près toutes les institutions universitaires possibles du pays et d'ailleurs. Il est président, ou vice-président, d'un nombre incroyable d'institutions et même membre de l'Académie royale de Belgique, en tant qu'homme d'affaire et universitaire. Et on apprend, dans la presse, que, grâce à des chasseurs de tête, il devient "deputy chief executive officer", soit simple adjoint d'un autre chef, dans Fortis Holding-Assurance. Pardon, vous avez bien dit, Fortis Holding? Mais comme c'est chic de définir son emploi en anglais! C'est décidé: dorénavant, j'appellerai ma femme de ménage "desperate maidservant", plutôt que "Christine". Il n'a pas pu refuser ce nouvel emploi, car il a ressenti "de bonnes ondes pour son nouveau job". Ceci est capital: le prétendu gourou, qui passe d'un poste à l'autre, dans tout ce qui peut exister, dans le domaine de la finance en Belgique, capte des ondes. Quand je vous disais qu'il s'agit d'un homme inquiétant!


Rassurez-vous, à Knokke, tous ces gens vont se retrouver, en cette fin du mois d'août, dans des soirées privées ou au golf. Le compte Lippens (il y a, à Knokke, une Lippenslaan, une Lippenstraat, une Lippensdreef ... et peut-être des Lippenssnoeps) reconnaît humblement deux choses:
- le mois de juillet est le mois le plus creux de l'année (on compatit). Les secondes résidences d'hier ne sont plus que des troisièmes résidences (où va-t-on?). Mais c'est la mondialisation qui veut ça, les fortunés préfèrent dépenser à l'étranger qu'ici. Ils délocalisent leurs loisirs. Ce faisant, ils ne font rien d'autre que tous ceux qui vont, par exemple, à Benidorm ou à Rimini. Dans le fond, ça doit être un peu "beauf" à leurs yeux de n'aller qu'à Knokke, comme d'autres partent 3 jours à Blankenberge. Les familles partent donc, en juillet, à l'étranger; mais reviennent à Knokke au mois d'août (ouf!);
- Knokke souffre d'un énorme problème: il n'y a, sur le territoire de cette élégante commune, qu'une seule discothèque digne de ce nom. Bref, ce n'est pas encore Saint-Tropez!

Les économistes qui n'ont pas pu prévoir la crise des "subprimes" et qui annonçaient une récession, prédisent, depuis quelques semaines, une nouvelle croissance, un redressement surprise. Il y a toujours autant de chômeurs, mais les banques dégagent à nouveau des bénéfices. Donc, tout va bien. On se rassure comme on peut ou comme on est. Qui est encore à même d'accorder un tant soit peu de crédit à un économiste ou à un "manageur"?

Et si on changeait de modèle économique? Cela pourrait donner ceci, par exemple, les nantis de Knokke en caravane au bord de la Semois ... et moi, en échange, sur une île, une vraie ... sans route, sans "pipole", avec juste des paysans et des pêcheurs! Je plaisante ici, mais je reviendrai sur ce sujet.