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jeudi 13 août 2009

14 août 2009

Je sais pourquoi maintenant je regarde toujours le fleuve en amont et jamais en aval. En amont, on peut remonter les affluents et les méandres pour découvrir la (ou les) source(s). En aval, on ne sait pas exactement où le fleuve va, il s'élargit et finit par se perdre, dans l'infini, dans l'indéfini de l'océan.

Le Créateur a-t-il bien mesuré ce qu'il faisait en m'envoyant habiter dans un quartier où il y a autant de beaux garçons? J'en conviens: malgré tous mes efforts, je dois avoir l'air un peu suspect, en promeneur solitaire, à la nuit tombée, quand j'arpente le quai au pied de chez moi, croisant tous les 10 mètres des groupes de jeunes maghrébins, désirables. Mon regard doit me trahir, puisqu'il m'a été, à deux reprises, reproché ces jours-ci. Ai-je, à ce point, l'air d'un satyre concupiscent?

La mode étonnamment est un sujet qui me passionne. Surtout la mode sportive. Certes, j'exclus d'emblée la tenue des sumos, si l'on peut parler d'une tenue.

En natation sportive, je regrette l'époque du speedo, comme à l'époque de Mark Spitz ou de Greg Louganis. Ils ont l'air de quoi aujourd'hui les nageurs dans leurs combinaisons aérodynamiques?

Mark Sptiz:


Greg Louganis:


Je regrette que, pour jouer au tennis, on ne porte plus le pantalon long et un polo Lacoste.

En formule 1, on ne sait même pas si les athlètes existent. On économiserait beaucoup en organisant pour eux des courses de "go kart" ou de "cuisses-taxes".


Je ne parviens pas à comprendre pourquoi de l'argent public doit être investi pour permettre à monsieur Ecclestone de faire des affaires et à quelques zozos de rouler à des vitesses qui n'impressionnent plus qu'eux. Tiens, mon fils s'est fait flasher sur un quai de la Meuse à 58 km/h, ce qui est bien au-delà de la limite autorisée (50 km/h). Dont coût, 140 euros, parce que c'est la deuxièpe fois. Grâce à cela, les pouvoirs publics sont en mesure de permettre aux poulains d'Ecclestone de battre des records. Vous ne trouvez pas ça con. Moi, si.

Restent donc les cyclistes. Ils portent une des tenues les plus ridicules au monde, mais je dois avouer qu'à l'arrivée on est confronté à d'inattendues perspectives.


On va encore dire que j'extrapole ..., mais le champion qui est le cinquième à partir de la gauche a l'air moins à l'aise que les autres. Il a l'air d'avoir un doute ..

La virilité, parfaitement assumée, de ces coureurs cyclistes est réjouissante. Je ne sais pas si elle correspond nécessairement, ou exactement, à leur performance sportive, mais elle reste réjouissante.

Je n'appartiens pas à la caste des sportifs, loin s'en faut. Je suis plutôt censé appartenir au monde des juristes. Quand je lis tout ce qui s'écrit dans la presse, ces derniers jours, je me demande ce que je fais dans ce monde-là. Depuis un mois, on ne parle plus que de notaires véreux, de magistrats corrompus, d'avocats d'affaires pas très nets, de pressions exercées par des politiques sur des magistrats, de pressions exercées par un bâtonnier sur un parlementaire, d'une haute magistrate endettée qu'un petit surplus devait bien arranger. J'en passe et des meilleures. Je rêve. Tout cela n'est pas vrai, évidemment. Les juristes ont inventé la présomption d'innocence. Tout ça est de la faute des journalistes: c'est l'été, il faut bien qu'ils remplissent les colonnes des journaux.

Certaines banques aux abois, il y a à peine 6 mois, renflouées depuis par des crédits publics, c'est-à-dire l'argent des contribuables, font tout à coup des bénéfices et s'empressent de provisionner de nouveaux bonus pour leurs dirigeants. BNP Paribas (qui a englouti Fortis Banque) a ainsi bénéficié de 5 milliards d'euros d'aide publique et provisionné un milliard (!) d'euros pour l'octroi de bonus. Ces institutions financières ne contribuent en rien à l'expansion économique: selon des enquêtes très sérieuses, elles prêtent de moins en moins pendant que leurs conseils d'administration ne sont préocuupés que par le souci de dégager de nouvelles marges en vue de futurs bonus.

La presse parle aussi, ce jour, d'un personnage assez inquiétant. Il est convaincu d'être un gourou de la pensée économique. Il dit aussi qu'il va là où il est utile; et c'est bien là ce qui est inquiétant. Son modèle: l'ultralibéralisme (et tout ce qui fait américain). Il a inspiré la politique fiscale de ces dix dernières années (soit celle du pire ministre des Finances que la Belgique ait jamais connu). En 25 ans de carrière utile, il aurait publié, selon ses dires, 25 livres et 700 articles. Soit un livre, et 28 articles, par an. Compte tenu des nombreuses autres charges qu'il mentionne sur son C.V., ou bien il s'agit d'écrits sans intérêt, ou d'écrits rédigés par d'autres. Il est professeur, ou professeur invité, dans à peu près toutes les institutions universitaires possibles du pays et d'ailleurs. Il est président, ou vice-président, d'un nombre incroyable d'institutions et même membre de l'Académie royale de Belgique, en tant qu'homme d'affaire et universitaire. Et on apprend, dans la presse, que, grâce à des chasseurs de tête, il devient "deputy chief executive officer", soit simple adjoint d'un autre chef, dans Fortis Holding-Assurance. Pardon, vous avez bien dit, Fortis Holding? Mais comme c'est chic de définir son emploi en anglais! C'est décidé: dorénavant, j'appellerai ma femme de ménage "desperate maidservant", plutôt que "Christine". Il n'a pas pu refuser ce nouvel emploi, car il a ressenti "de bonnes ondes pour son nouveau job". Ceci est capital: le prétendu gourou, qui passe d'un poste à l'autre, dans tout ce qui peut exister, dans le domaine de la finance en Belgique, capte des ondes. Quand je vous disais qu'il s'agit d'un homme inquiétant!


Rassurez-vous, à Knokke, tous ces gens vont se retrouver, en cette fin du mois d'août, dans des soirées privées ou au golf. Le compte Lippens (il y a, à Knokke, une Lippenslaan, une Lippenstraat, une Lippensdreef ... et peut-être des Lippenssnoeps) reconnaît humblement deux choses:
- le mois de juillet est le mois le plus creux de l'année (on compatit). Les secondes résidences d'hier ne sont plus que des troisièmes résidences (où va-t-on?). Mais c'est la mondialisation qui veut ça, les fortunés préfèrent dépenser à l'étranger qu'ici. Ils délocalisent leurs loisirs. Ce faisant, ils ne font rien d'autre que tous ceux qui vont, par exemple, à Benidorm ou à Rimini. Dans le fond, ça doit être un peu "beauf" à leurs yeux de n'aller qu'à Knokke, comme d'autres partent 3 jours à Blankenberge. Les familles partent donc, en juillet, à l'étranger; mais reviennent à Knokke au mois d'août (ouf!);
- Knokke souffre d'un énorme problème: il n'y a, sur le territoire de cette élégante commune, qu'une seule discothèque digne de ce nom. Bref, ce n'est pas encore Saint-Tropez!

Les économistes qui n'ont pas pu prévoir la crise des "subprimes" et qui annonçaient une récession, prédisent, depuis quelques semaines, une nouvelle croissance, un redressement surprise. Il y a toujours autant de chômeurs, mais les banques dégagent à nouveau des bénéfices. Donc, tout va bien. On se rassure comme on peut ou comme on est. Qui est encore à même d'accorder un tant soit peu de crédit à un économiste ou à un "manageur"?

Et si on changeait de modèle économique? Cela pourrait donner ceci, par exemple, les nantis de Knokke en caravane au bord de la Semois ... et moi, en échange, sur une île, une vraie ... sans route, sans "pipole", avec juste des paysans et des pêcheurs! Je plaisante ici, mais je reviendrai sur ce sujet.



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