http://www.lemonde.fr/le-monde-2/article/2009/08/21/l-impuissance-masculine-c-est-fini_1230406_1004868.html
Un garçon, que j'aime bien, sans le connaître vraiment, m'a mis d'une certaine manière face à moi-même. Sa phrase était plus ou moins la suivante: "Et tu mets du vieux pain sur ton balcon pour attirer les moineaux ou les pigeons, en attendant qu'ils viennent". Il m'a dit qu'il ne voulait pas me blesser. Je le crois. Et je sais qu'il a, d'une certaine manière, raison. Un autre ami ne m'avait-il pas dit, un peu auparavant, que je n'étais pas assez "pro-actif". J'ai déjà un peu de peine avec la distinction actif/passif ... si, en plus, il faut être pro-actif ou pro-passif!
Je suis cependant serein. Les choses vécues hier - je veux dire: les choses importantes - restent vivaces et ceux qui m'ont permis de les vivre toujours là, loin ou au bout d'un temps.
Aujourd'hui, le Ramadan vient de commencer. C'est une période importante pour les musulmans par conviction et par tradition, parfois plus que pour la religion. Comme mon boucher marocain me souhaite toujours une bonne fête de Pâques (c'est vrai qu'il vend beaucoup de gigots d'agneau ce jour-là!), je lui ai souhaité un bon ramadan et lui ai dit que, si moi je ne le faisais pas, je le soutiendrai en pensée. Il m'a dit alors: comme ça, on fera chacun la moitié de l'effort. J'ai bien aimé ce qu'il m'a dit.
Ma grand-mère, dont j'ai hérité le goût pour les maximes, les citations et les pensées édifiantes, m'avait écrit celle-ci sur un signet. Elle serait de Saint Augustin. Je cite ici de mémoire: "Dieu n'attend rien de nous, surtout rien qui dépasserait nos possibilités. Il enverrait plutôt un ange". Semsettin Ugurlu est le président de l'exécutif des musulmans de Belgique. Je ne le connais pas. Mais, à propos des obligations du Ramadan, il dit ceci (LLB, 22-23 août 2009, p. 8): "Dieu ne nous oblige jamais à accomplir ce dont nous ne sommes pas capables". On dirait ma grand-mère. J'aime moins l'idée selon laquelle la défaillance doit être rachetée par une aumône ou un jour de jeûne en plus. Je préfère de loin le pardon. La loi ne pourra jamais - je dis bien jamais - se situer au niveau du coeur. La loi, qu'elle soit garante de l'ordre religieux, politique, économique ou social, est toujours une "pauvre" loi. Et le seul critère de jugement devrait être celui du coeur. Par quoi sont motivés tes actes, tes gestes, tes décisions: toi ou l'autre? Au classement général, je ne suis pas sûr que le palmarès serait identique dans l'une et l'autre course.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.