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jeudi 31 décembre 2009

31 décembre 2009 - Le corbeau

Rien d'autre à voir que du ciel gris, du brouillard et de la fumée.

C'est interdit, je sais, mais je nourris tous les matins un jeune corbeau. Je lui prépare un mélange de grains de riz, de lentilles et de vieux peccorino. Ce rendez-vous lui plaît et me plaît beaucoup.

J'ai toujours la crainte de perdre, ou de ne pas avoir d'amis, mais j'en ai. Ils m'écrivent souvent pour me le dire. D'autres pas. Cela fait une différence.


Revenons donc à des choses plus futiles:

- c'est le rififi chez les rattachistes (soit le groupuscule qui revendique le rattachement de la Wallonie  - de Bruxelles ? - à la France). A toutes fins utiles, je leur rappelle que la devise de la Belgique a toujours été "'L'union fait la force";

- la taxe carbone de Sarko est carbonisée. Le conseil constitutionnel juge la mesure  contraire à l'égalité devant l'impôt (en raison du nombre d'exceptions introduites à la demande d'un invraisemblable nombre de lobbies). Le plus intéressant est ceci: la cour ne peut comprendre comment une jurisprudence constante en matière d'égalité fiscale n'a pas été anticipée par les auteurs du texte. Je ne cesse de dire la même chose depuis 10 ans, en ce qui concerne la Belgique ... 10 ans? Une décennie d'un seul et même ministre des finances.

- Berlusconi, depuis son agression à Milan, écrit des chansons d'amour;

- parmi les victimes d'une fusillade en Finlande, se trouve le tueur: comment faut-il compter les victimes 5 ou 6?

- le droit pénal chinois prévoit 58 cas assortis de la peine de mort. Parmi ceux-ci, la fraude fiscale ... beaucoup, sous notre ciel gris, doivent se dire qu'ils ont bien de la chance de ne pas être chinois;

- il faut manger du porc Piétrain (celui qui n'est pas seulement rose, mais a des taches noires). Il coûte plus cher, mais est affectueux à l'élevage;

- mon voisin arabe m'a souhaité de bonnes fêtes, du bonheur et plein de santé. Mes voisins laïques et rattachistes n'en ont pas fait autant.

On en revient toujours à la même chose: des relations humaines simples et sans carcan.

mercredi 30 décembre 2009

29 décembre 2009 - bis

Comme souvent, passage de l'humour à la désolation.
Je n'en peux plus d'être seul, certains jours.
Je ne parle pas d'amis.
Je parle d'amour et de partage de la vie.

Aimer et être aimé.
Aimer pour être aimé?
Trop aimer pour être aimé un peu?

Il paraît que ça fait Balavoine, m'a dit un jeune correspondant au joli nom de Corentin, tant pis.
Tant qu'à mourir, autant que ce soit en hélicoptère ou en 4x4, au sommet d'une dune, et qu'on en parle dans les media.

Il y a pourtant un versant négatif que mon jeune correspondant résumait comme suit (faisant preuve d'une très grande maturité, vu son jeune âge).

Devenir envahissant ... à force de vouloir aimer et être aimé.
Etre fui pour excès de sentiment.

Je sens qu'il y a quelque chose de cet ordre dans mes amours impossibles.
Toujours la même imperméabilité ... chez l'autre.
Le même réflexe de protection: se donner mais pas trop; cela pourrait être dangereux.
Jouer; ou se donner, sans se donner.
Alors que moi, je suis prêt à tout donner.

Mes amants avaient le plus souvent déjà un partenaire concret, réaliste,
pas trop romantique, en dehors de notre relation.
Cela devait les rassurer.
Ils assuraient leurs arrières
et pouvaient s'offrir, de temps en temps, un mec comme moi, qui voit un peu plus loin.
Je ne les blâme pas.
Ils m'ont beaucoup offert.

Simplement, toujours ce même constat: quand le train part, c'est toujours moi qui reste sur le quai.
La "vraie" relation sera-t-elle un jour pour moi?

Je dois être un monstre ou un inadapté affectif.

mardi 29 décembre 2009

29 décembre 2009

"Hémisphères gémeaux qui n'ont de sens que par paire et révèlent bien des mystères" ... Tantôt rubiconds, tantôt flasques, tantôt plats, tantôt avenants. Je veux vous parler aujourd'hui des fesses. Elles rendent de nombreux services. Comme disent les Frères Jacques, dans leur inénarrable chanson Les fesses: "si y en avait pas, on ne serait pas là".

J'ai retenu le sujet parce qu'il présente plus de facettes qu'un revenu cadastral. Il a toujours inspiré; et il inspire toujours (une émission spéciale sur Arte, le 10 décembre dernier "La face cachée des fesses" et un article "L'année de la fesse", dans la revue Têtu, janvier 2010, n° 151).

N'étant ni philosophe, ni sociologue, ni historien de l'art, je laisserai à mes collègues, plus compétents, le soin d'illustrer ce thème éternel (et ma modeste contribution).



Ne vous méprenez pas, il s'agit d'une pâtisserie japonaise.

Pour ma part, et de manière purement ludique, je propose d'aborder, fort incomplètement, le sujet sur la base de trois distinctions (et "sauf erreur", comme disent, paraît-il, les avocats):

1. - Au pays des obèses, la fesse est noble et géante. Dans la plupart des pays d'Afrique de l'Ouest, voire du Maghreb, l'opulence des fesses de la promise est une condition de sa future union. Ne jugeons pas: les chinois aimaient les très petits pieds. Le droit trouve ici sa place, au cas où les fesses (ou les pieds) ne sont pas à la dimension promise. Rubens, qui aimait les formes, n'imaginait que des fesses rebondies et un peu molles. Michel-Ange les aimait fermes et musclées (et plutôt masculines). Nous ouvrons ici un premier sujet: de la taille et de la consistance des fesses.



2. - D'après Robert Mitchum, "un homme, un vrai, ne montre pas son cul". Une discrimination sexiste existerait-elle quant aux fesses? Les fesses d'une femme seraient-elles plus montrables que celles d'un homme? De nombreux recours pourraient être fondés sur cette discrimination. On montrait les fesses des femmes "sous le manteau", au début du siècle. Il s'agissait alors de convenance et de bonnes moeurs. La publicité a vulgarisé les fesses féminines (et pas que). Je ne m'attarderai pas sur les fesses de Michel Polnareff,  fort quelconques. Les publicités pour Calvin Klein ont ouvert un nouvel univers:  celui des fesses adolescentes, juste dévoilées ou suggérées. Nous abordons ici un autre sujet: la visibilité des fesses (notamment masculines). Comme en tout, tout évolue ... On ne compte plus aujourd'hui les calendriers de sportifs, de pompiers, d'étudiants ... (pas encore de professeurs), jouant sur les atouts des photographiés.





Ils attendent le clap pour se retourner. Et bravo pour le prof au dernier rang!

3. -  La troisième orientation pourrait s'intituler: "Fesses et humour". Il s'agit de mettre d'abord hors catégorie l'hilarant humoriste français Jean-Yves Lafesse.



http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Yves_Lafesse

Quelques citations, pour finir:


* Georges BERNANOS, le très catholique: "Quand je n'aurai plus qu'une paire de fesses pour penser, j'irai l'asseoir à l'Académie";


* Roland TOPOR: "Quand la société serre les fesses, les espaces de liberté individuels rétrécissent";

* Pierre DAC: "Mieux vaut s'enfoncer dans la nuit, qu'un clou dans la fesse".

vendredi 25 décembre 2009

26 décembre 2009

Tous les jours à présent je me réveille empli de joie et de peine
Autrefois je me réveillais sans aucune sensation; je me réveillais
Je suis empli de joie et de peine parce que je perds ce que je rêve
Et que je peux être dans la réalité où se trouve ce que je rêve.
Je ne sais pas ce que je dois faire de mes sensations.
Je ne sais pas ce que je dois être tout seul avec moi-même.
Je veux qu'elle me dise quelque chose pour me réveiller à nouveau.

Fernando Pessoa, Anthologie des hétéronymes, Les éditions textuels, 2005











Voix d'anges et gueules d'anges. Je me sens tout à coup  en totale compréhension avec le Père de Trennes et le Père Lauzon. Vous vous souvenez: Les amitiés particulières. (cfr. un des post précédents).



Cet univers vit encore. En voici la preuve.



Le petits chanteurs à la Croix de Bois ont changé de look. Leur répertoire aussi. La technique vocale pratiquée  est restée la même: elle m'a toujours laissé sur ma faim. Les voix sont pures, mais il y manque "un ne je sais quoi": une "rondeur", quelque chose qui vient des tripes, et qui subjugue quand on entend, en concert, par exemple, les chanteurs de l'Escollana de Monstserrat.

Je ne trouve pas sur les photos le soliste que, si j'avais été le père de Trennes  j'aurais contemplé à la lueur d'une lampe de poche pendant son sommeil.




25 décembre 2009 - 3

Comme je n'ai pas grand chose à faire, en ce triste et pluvieux jour de Noël, j'écris.

Je connais un étudiant très engagé dans l'organisation d'événements dans son village. Il était ainsi un des organisateurs d'un concert de Noël, à Blegny, avec un artiste disparu de la scène publique, mais encore capable de susciter l'émotion auprès de 600 personnes apparemment: Jean Vallée. Il a pourtant dû subir les sarcasmes de certains. Jean Vallée, et le malheureux étudiant, n'appartiennent bien sûr pas à la même cotterie (aux mêmes cotteries) que l'auteur des sarcasmes. Je veux dire à cet étudiant que je l'admire pour son engagement.

Je lui demandais, avec un brin d'amusement, s'il organisait aussi la crèche vivante. La réponse qu'il m'a donnée le grandit, mais m'amène à considérer d'autres comme plutôt minables. Le curé a fait le choix d'une crèche morte. La messe de minuit a sans doute eu lieu à 18 heures, soit parce qu'il se couche tôt, soit parce qu'il a envie de réveillonner. Les décorations de Noël prévues pour le concert devaient être enlevées pour sa messe. Je suis sûr évidemment qu'il a réuni 600 personnes à sa messe de Noël.

Enfin, on ne cessera jamais de se régaler du modèle politique français en sa cinquième république, version Sarko. On peut penser ce qu'on veut de la monarchie, et particulièrement de son caractère héréditaire. Mais, il n'y a pas, en France, une autorité "au dessus de la mêlée", pour appeler, à l'occasion d'un discours de Noël, par exemple, à la cohésion, au rejet des divisions. Le chef de l'Etat, en France, fait sans discontinuer, campagne.  L'avantage du Roi des belges, c'est qu'il ne fait pas campagne. Quelles conséquences Sarko, qui se prend pour un roi, sinon un monarque absolu, tirera-t-il, aux futures régionales, si jamais tous les Conseil régionaux venaient à être détenus par la gauche? D'Albert et de Nicolas, qui est le roitelet?

25 décembre 2009 -bis

Autant j'ai en horreur les musiques de Noël diffusées dans les rues et les grands magasins dès le 20 novembre, autant j'ai une tradition de musiques et chants de Noël, que je n'écoute qu'une fois par an:
- d'abord une  compil, où se croisent Bing Grosby, The King singers, les Compagnons de la chanson, The Mormon Tabernacle Choir, Chanticleer, The Golden Gate Quartet, The Andrews sisters, Nana Mouskouri, Wam, The Ray Connif Singers, les Colibris (et donc moi), etc.
- j'écoute aussi, en cette période, l'Oratorio de Noël de J.S. Bach, mais plus encore toutes les oeuvres de M.A. Charpentier (des Antiennes "O" ... à la Pastorale de Noêl);
- et puis cette année, le dernier album de Sting.

Une sélection de quelques pochettes d'albums:
















Je ne sais pas pourquoi: mais je n'écoute jamais le Messie de Händel à Noël, mais à Pâques, ce qui doit être un contresens.

Je ne suis jamais à un contresens près.

Peut-être, ceci explique-t-il cela? Je n'aurai jamais ma place dans les cénacles, les réunions, aussi amicales soient-elles, qui posent a priori un consensus pour se réunir. Dans ma vie, j'en ai connu surtout trois: les Equipes Notre Dame, les conseils de faculté, certains dîners gay. Dans ces trois cas de figure, tout le monde joue un jeu aux règles communément admises. Je n'aime pas les jeux, parce que je n'aime pas les règles de jeu. Et donc, je n'ai vraiment ma place nulle part. Je suis surtout étonné de voir certains rebelles dans une cotterie devenir les plus ardents participants dans une autre.

25 décembre 2009

J'ai fait un rêve étrange cette nuit. A mon réveil, j'étais inondé d'images, d'émotions, de sensations. J'ai décidé de le raconter, sans tentative d'interprétation, ... juste comme un conte de Noël.

Mon rêve se déroulait au Brésil. Il y avait un fleuve, une végétation luxuriante. Au début, je faisais partie d'une expédition. Les paysages étaient beaux, surtout quand le fleuve s'offrait à nos yeux. Très vite, je me suis retrouvé seul avec un enfant inconnu. Il connaissait le pays. Il m'a fait prendre des chemins de traverse. Il a fallu marcher dans l'eau, et fendre le chemin. Alors, j'ai vu des rivages, des populations locales pauvres, mais insouciantes. L'enfant parfois m'abandonnait. J'étais perdu. Je l'appelais: il répondait toujours, mais jouait un peu à cache-cache avec moi. Ma route m'a conduit vers une partie du fleuve plus urbanisée. L'enfant était toujours là et pas là. Il se cachait. Je l'appelais. Il n'était jamais là où je pensais le trouver. Mais, il finissait toujours par se manifester.

Je devais prendre un avion, et j'étais en retard. J'ai eu un mouvement de panique, parce que j'étais sur le mauvais côté du fleuve et je n'apercevais pas de pont. La dernière image de mon rêve: l'enfant me conduisait jusqu'à la porte de l'avion. Il me laissait partir et me regardait intensément.



24 décembre 2009

Soirée de réveillon réussie et émouvante, en notre toute petite famille.

Samuel nous a manqué. Son boulot l'obligeait à travailler la nuit.
Mais, ce boulot est aussi un cadeau de Noël pour lui, pour nous.
Surtout parce qu'il l'a trouvé seul.

Benjamin recevait chez lui (papa était aux fourneaux).
Il s'est coupé en quatre pour que tout soit bien,
que tout le monde soit heureux.
Il a réussi. Et plus que cela.

Notre hôte:

 



La déco:













 

 


Mes parents chéris:






J'aime beaucoup cette photo de mes parents. Mon père se perd un peu parfois dans de mauvais souvenirs du passé. J'aime le geste de ma mère. Mon père a tellement donné, jusqu'à s'oublier.

Se couper en quatre pour rendre d'autres heureux, n'est-ce pas ce qu'il y a de plus gratifiant au monde?

Et puis, il y a le flambeau qui passe. La troisième génération prend peu à peu la relève.

Je suis d'autant plus ému que les liens, dans ma minuscule famille, ne sont pas que biologiques. Peut-être est-ce pour cela que l'amour passe mieux?

mercredi 23 décembre 2009

23 décembre 2009

Qu'est-ce qu'un couple libre?

Il faut d'abord supposer un "couple": soit deux personnes qui se sont choisies, pour cheminer et vivre ensemble. "Pour le meilleur et pour le pire", comme on dit. Avec une certaine reconnaissance sociale, dans le cas des couples homos, parfois limitée au cercle de la famille ou des amis, plus ouverte au dehors parfois,

"Libre"? On veut généralement dire par là que ce couple ne pratique pas l'exclusivité sexuelle. Soit dans le cadre d'un pacte tacite (où on ne dit rien à l'autre). Soit en toute transparence. Dans le  cas d'un couple où la différence d'âge est grande: le plus âgé aura tendance à se montrer tolérant, non sans quelque tourment, pour son partenaire plus jeune.

A partir du moment où le couple est libre, des tiers peuvent croiser la route de l'un ou de l'autre. Des moments forts peuvent alors être vécus, en dehors du couple, d'un point de vue intellectuel, émotionnel, sensuel, sexuel. Quand j'étais marié, cela ne me paraissait pas incompatible avec l'engagement pris. La fidélité ne doit pas être confondue avec l'exclusivité.

On a beau se dire "libre", ceci comporte toujours un certain danger. Et des sentiments peuvent naître de jalousie ou d'envie, par exemple. D'ailleurs, si ces sentiments n'existaient pas, on pourrait douter de ce qui lie ce couple.

Ce que je voudrais souligner, c'est ceci: les tiers, par définition, ne sont pas parties au pacte de ce couple. Il leur faut alors une grande capacité de détachement. Dans le cadre de relations purement sexuelles, cela peut se concevoir. Tu es un corps, je suis un corps, on va s'en servir pour se donner du plaisir. Si la rencontre va un peu plus loin, cela devient difficile. Et le tiers au pacte de couple risque bien d'être perdant, à la fin.

Il y a là, pour moi, une réserve importante au modèle du couple libre.  Si les membres du couple, ainsi défini, finissent par s'y retrouver, c'est parfois au prix de grandes souffrances pour le tiers qui croise leur route.

22 décembre 2009

Cela ne rate pas: toutes les personnes que je rencontre, depuis quelques jours, me disent qu'elles n'aiment pas les "fêtes" (Noël surtout, le Nouvel An aussi). Je les rejoins en grande partie. Mais quand même. Pour justifier Noël, j'évoque le côté familial. Cela fait plaisir aux grands-parents. Eux qui invitaient, les voilà invités. N'est-ce pas un juste retour? Et l'affirmation d'une solidarité. N'est-il pas nécessaire de marquer l'année par quelques dates où l'on se retrouve?

J'ai entendu le plus extrême, il y a deux jours, dans la bouche d'un ami: "Une fête de famille? On se voit bien assez comme ça pendant l'année. Ce jour-là, mes parents veulent qu'on leur foute la paix. Un plat de pâtes, ce soir-là, me suffit".



lundi 21 décembre 2009

21 décembre 2009

Journée un peu difficile. Un rendez-vous chez le médecin dont je redoute le verdict. Je tente de susciter néanmoins un peu d'harmonie dans le cercle familial.

J'écoute de la bonne musique. Cela va de Bing Crosby à Philip Glass. De M-A. Charpentier à ... Non, je ne me sens pas vraiment en phase avec Gossip!

vendredi 18 décembre 2009

18 décembre 2009

Une minuscule bourgade du Portugal (Cacela Velha), sur un contrefort, un château pour surveiller le littoral, a vu naître, en cet âge d'or de l'islam (9ème-11ème siècles), plusieurs poètes arabes et depuis en a inspiré d'autres.

Que connaissons-nous de la littérature arabe et de sa poésie?

La poésie est toujours une prière.

Tandis que les édiles de la France s'interrogent sur l'identité nationale, ouvrant la porte à tous les égarements possibles, je veux témoigner d'une expérience récente: un concert.

Faro, Teatro Das Figuras, 12 décembre 2009: Antonio Zambujo. Il chante le fado. Il revisite le fado (il en fut ainsi d'une superbe chanson "Azul" sur un poème de Vinicius de Moraes, qui est brésilien, mise en musique dans la tradition du fado). Le public: très mélangé. Autant de jeunes que de vieux. Ceci me frappe: au Portugal, une musique traditionnelle fédère, rassemble, unit toutes les tranches d'âge de la population, toutes les classes sociales. Cette musique est l'âme d'un peuple. Je me demandais, après ce concert, quelle musique fédère les français (de Picardie, de Bretagne, de Corse, d'Alsace et de Navarre). La Marseillaise? Je ne sais pas pourquoi, mais je me suis mis à sourire. Et en Belgique?

Vous savez que j'aime les belles images. Cadeau d'avant Noël.


17 décembre 2009

Plus de 25 ans après ma première lecture, je viens de relire Les amitiés particulières de Roger Peyrefitte (1907-2000). Ce roman, écrit en 1943, et paru en 1944 (éd. J. Vigneau), obtint le prix Renaudot en 1945.

L'intrigue tourne autour de Georges de Sarre, un garçon de quatorze ans envoyé dans un internat jésuite dans la France des années 1920.  Ce monde qui se recommande de la rigueur dans les études, de la discipline et de la religion dissimule des passions, des sentiments, des émotions qu'il n'est pas convenable de dire.
Georges y entame une « amitié particulière », c'est-à-dire une amitié pleine de sous-entendus homosexuels, avec un élève de douze ans, le ravissant Alexandre. Les prêtres qui dirigent l'école désapprouvent ce genre de relation, même si elle ne va pas plus loin que quelques baisers et des poèmes d'amour et ne rentre jamais dans le domaine sexuel. En dépit de la condamnation affichée de la pédérastie, certains des prêtres cultivent en eux - et cachent plus ou moins habilement - les mêmes sentiments homosexuels envers certains garçons qui leur sont confiés.
Un d'entre eux, le Père de Trennes, aime inviter des garçons à le rejoindre dans sa chambre la nuit pour boire quelques verres et fumer quelques cigarettes. Suite à la découverte par celui-ci de l'amitié qui lie Alexandre et Georges, ce dernier, agissant par ruse, fait renvoyer le Père de Trennes grâce une lettre anonyme. Cependant le Père Lauzon, ami de la famille d'Alexandre et protecteur du garçon, apprend leur relation et exige qu'elle prenne fin immédiatement.
Lauzon impose à Georges de renvoyer à Alexandre les lettres d'amour qu'il avait reçues de lui, ce qui, à l'époque du roman, signifiait la fin de la relation. Malheureusement, Alexandre ne peut pas se rendre compte que Georges a été forcé à agir ainsi - bien qu'en réalité ses sentiments à son égard n'aient pas changé - et met fin à ses jours.




Ce texte m'inspire les réflexions suivantes:
- j'ai été élève dans un collège de jésuites à la fin des années 1960. J'étais externe (plus précisément, j'étais "quart campagne", parce que je ne prenais pas le repas chaud à midi, mais mangeait mon pic-nic). Des choses avaient changé, heureusement, mais ce roman me renvoie pourtant à de nombreuses expériences personnelles (les salles d'études, les billets, la confession hebdomadaire, le "père spirituel", les différents préfets, le père un peu ambigu dont la chambre était porte ouverte à la récréation et après les cours ...).
- l'hypocrisie et les non-dits sont encore bien actuels, dans beaucoup de milieux;
- je ne cesserai jamais de dire et redire que le domaine du sentiment, de l'affection, de l'amour mérite le plus grand respect. Le droit ou la morale y seront toujours des parasites. A une condition, essentielle: ceux qui s'aiment doivent l'un et l'autre être libres (je veux dire par là qu'ils ne peuvent pas être contraints ou sous influence). La vérification de cette condition est peut-être moins simple que je ne le dis;
- mon expérience de vie n'a cessé de me démontrer la très grande diversité de nuances que peut prendre une relation. Il devient alors assez vain de se demander si c'est de l'amitié ou de l'amour.

lundi 7 décembre 2009

16 decembre 2009

Une semaine sans écrire! Je dois me rattraper.

Une semaine surtout au Portugal: mes premières vacances depuis longtemps. Si prendre des vacances signifie qu'on apporte un changement dans sa vie quotidienne pendant un temps, l'objectif a été atteint à de nombreux points de vue.

Un voyage à l'étranger peut obéir, et/ou répondre, à de multiples raisons: voyage de détente, voyage porté à la découverte, voyage initiatique, voyage re-générateur, voyage retrouvaille ... Le mien a été un peu de tout cela.

Je ne l'aurais pas vécu sans la présence toute simple d'un ami, qui voulait absolument que je sois heureux pendant ces quelques jours et le plus longtemps possible après.

Bien sûr, je reviens avec dans la tête de beaux paysages, la mer et la plage à l'infini, les montagnes, le ciel bleu, les maisons blanches, les palmiers. Plus que tout, j'ai aimé ces moments où nous avons vécu tous les deux comme un couple: au lever, au restaurant, au marché, au concert, le soir, la nuit. Tous ces moments étaient habités par une grande tendresse.

Une parenthèse?
Une parenthèse ouverte, et pas encore refermée, je l'espère.





samedi 5 décembre 2009

5 décembre 2009




J'aime bien cette photo. D'abord intrigué, on se demande combien il y a de pieds.
Ensuite, on se dit qu'ils/elles doivent "avoir bien bon".
Puis, on remarque qu'on ne sait rien de ces porteurs de pieds enlacés. Certains y voient pourtant une question importante. Tous ces pieds sont-ils blancs, chrétiens, bien de chez nous ...

Je ne parlerais pas de ceci, si un lecteur anonyme ne se mêlait de laisser des commentaires peu amènes, chaque fois  que, sur mon blog ou sur facebook, j'évoque ce que nous pouvons avoir en commun et à partager avec les juifs et les musulmans.

Les forums ouverts par les journaux laissent une place de choix à toutes les rancoeurs, amertumes, haines, idées reçues ... Ils sont tellement affligeants que je ne les lis plus.  L'idée d'un forum où des idées se brassent est au départ séduisante, mais le niveau d'un forum dépend évidemment de la qualité de ses contributeurs.

Je tiens à dire ici qu'un blog n'est pas un forum.

Il s'agit pour moi de réflexions au jour le jour. D'un journal personnel (et parfois intime) que je partage à ceux qui peuvent y trouver quelque nourriture. Personne n'est tenu de le lire. Si on n'aime pas ce que j'écris, on va voir ailleurs et on se tait. Celui qui utilise l'espace de réaction pour tenir tribune n'a rien compris, ni sur le plan du fond, ni sur le plan de la forme.


J'ai donc 54 ans. L'âge d'être un plus ou moins jeune grand-père, ce que sont déjà beaucoup d'hommes de ma génération. En plus, mon coeur de grand-père fond quand je suis devant un jeune enfant de 2 ou 3 ans. Je n'ai pas encore cette chance. Ce que je ne parviens pas du tout à comprendre, c'est que les errements de la vie me mettent en contact forcé avec un couple plus âgé que moi qui en est toujours au stade de "jeunes parents".


Il s'appelle Sala. Il habite une chambre de bonne sous les toits, juste en face de chez moi. Il doit avoir 25 ans. On ne se connaît pas plus que cela: il assiste chez l'épicier tunisien. On se dit bonjour, un sourire; rien de plus. Quand je vois que la lumière est allumée chez lui, cela me rassure. Quand j'entends des cris, je m'inquiète.




Az. va bientôt avoir quarante ans. On a fêté son 34ème ou 35ème anniversaire, à Noël, chez mes parents, avec Sam et Ben. Pour moi, cela représente une des plus belles périodes de ma vie. Il a aussi aimé "Les lettres à un jeune marocain", dont j'ai déjà parlé sur ce blog. A cette époque, je pense qu'il n'aurait pas accepté de les lire.


Bientôt, je serai au Portugal avec L. Cela compte beaucoup pour moi. Je sais qu'il y aura beaucoup d'amour entre nous.


Quelle drôle de vie, n'est-ce pas? Alors que mes parents sont mariés depuis bientôt 60 ans.

vendredi 4 décembre 2009

4 décembre 2009

Compte tenu de son âge, ma mère ne fait plus guère les magasins, elle achète par correspondance. Le catalogue "La Redoute", "Les trois suisses", "La vitrine magique", n'ont pas de secret pour elle. Elle doit représenter la cliente "type" de ces sociétés de vente par correspondance qui, de manière fort étonnante, sont toujours établies à Mouscron ...




Tout cela est fort bien, mais il y a la Poste.

Racontons donc l'affaire. Un préposé de la poste (service Taxipost) s'est présenté chez mes parents, un matin, vers 11 h 30, l'heure à laquelle ils s'octroient leur seule sortie de la journée: le petit café et les journaux au Bouquin en face de chez eux. Quand il sont rentrés, ils ont trouvé un avis de passage. S'agissant d'un lot de six slips pour mon père et de deux ou trois babioles ménagères pour ma mère, le préposé de la poste aurait pu sonner chez un voisin pour déposer le colis. Il a préféré laisser un avis de passage: les marchandises seront à la disposition de l'acheteur, dans les 48 heures, au centre de dépôt des colis Taxipost, dans le parc économique de Milmort ... un endroit où il est impossible de se rendre si on n'a pas de voiture.




Voilà ce que cela donne l'application aux services publics des règles de la gestion (nécessairement incontestables) des entreprises privées.

Depuis, mon père porte des slips troués et ma mère se passe de ses babioles ménagères. Et pourtant, celles-ci devaient être fort utiles  ...

Voici un petit échantillon

La pince à toast




Le support à huître



Les cuillers à kiwi (par lot de deux)


Les cuillers à confiture (par lot de deux aussi)



Si vous voulez en savoir plus, rendez-vous sur le site de la "Vitrine magique":