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vendredi 21 décembre 2012

Madame Violette

Mon fils Sam ne peut s'en empêcher : il se sent bien à la taverne de l'Yser.

La taverne en question est un café de mon quartier au public très populaire. N'y voyez aucun jugement de ma part. S'y retrouvent pas mal de blessés de la vie et de personnes en situation précaire qui doivent trouver là un peu de réconfort et de chaleur humaine. C'est ce milieu-là que mon fils aime. La vie ne l'a-t-elle pas blessé et sa situation dans la vie n'est-elle pas précaire ? Mystère de l'adoption. La famille d'adoption, avec ses beaux idéaux, très souvent, ne se montre pas toujours à même d'offrir à l'enfant adopté la famille dont il a besoin. J'ai compris qu'il ne fallait ressentir aucune culpabilité, juste soutenir envers et contre tout, même si le chemin pris ne correspond pas au chemin rêvé ou espéré.

Madame Violette n'est pas la patronne, mais elle est un peu l'âme du lieu. Elle écoute, réconforte, serre dans ses bras ceux qui ne peuvent plus retenir leurs larmes. Lorsque je me suis absenté, en novembre, elle a remis à Samuel des Tupperware avec des plats préparés.

Sam rend aussi des services là-bas, il se sent alors utile : il a tapé les nouveaux tarifs ; il a aidé pour les décorations de Noël ; il a aidé à disposer la terrasse en été. Il revient avec un peu d'argent de poche.

Et puis surtout, il parle, il parle beaucoup, plus que ce que je suis disposé à entendre, je l'avoue, moi qui aime le silence. Là, il trouve toujours des interlocuteurs.

Nous voilà prévenus : c'est avec ses amis (sa famille ?) de la taverne de l'Yser qu'il mangera la choucroute du jour de l'An. A trente ans, ce n'est peut-être pas si mal qu'il prenne ses distances avec les contraintes familiales.

Le 10 janvier, jour de son anniversaire, celui aussi de madame Violette, ils fêteront cela avec les habitués du lieu.

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