"C'est en se trompant maintes fois qu'on parvient à la perfection" (Origène, mort vers 254).
Quelle place donnons-nous à l'erreur, nous enseignants, dans nos enseignements?
Cette question concerne autant l'enseignant que l'apprenant (comme diraient mes collègues pédagogues).
Comme enseignant,
- avons-nous assez d'humilité pour reconnaître que nous pouvons nous tromper, dans notre discours et dans nos évaluations?
- quand un étudiant échoue, cherchons-nous avec lui les raisons de son échec?
- quand nous enseignons quelque chose, prenons-nous le temps d'expliquer les errements qui ont le plus souvent conduit à ce qui constitue la "vérité relative et provisoire" de l'instant?
Par rapport à nos étudiants,
- comment procédons-nous pour faire de leur échec un chemin vers la perfection?
- comment évaluons-nous celui qui se trompe par rapport celui qui nous restitue ce que nous avons dit?
- donnons-nous à l'étudiant un peu original toute latitude de s'exprimer ou préférons-nous l'étudiant qui s'inscrit parfaitement dans un certain modèle?
- sur la base de quels critères, choisissons-nous nos assistants? comment choisissons-nous les académiques eux-mêmes?
Le meilleur est-il celui qui aligne les PGD, obtient des prix, ne connaît que l'excellence? Si oui, il a alors encore beaucoup de chemin à parcourir avant d'atteindre la perfection.
Je ne prétends pas avoir épuisé ici le sujet, mais il me paraît mériter plus ample réflexion.
Cela dit, j'aime les rencontres inattendues.
Hier soir, je lisais sur un banc, écoutant au casque de la musique comme j'aime. S'assoient à mes côtés deux jeunes filles à l'exubérance méditerranéenne. "Zut", me dis-je, "voilà ma quiétude perturbée". Après un temps, j'enlève mes écouteurs et une des jeunes filles me demande ce que je lisais. La conversation s'engage. Elles sont italiennes, étudiantes Erasmus, l'une en langues, l'autre en économie. Nous parlons de leurs sentiments à propos de Liège et des liégeois puis, surtout, des différences entre l'enseignement universitaire en Italie (Gênes et Naples) et Liège.
Au gré de la conversation, je retiens les quelques observations suivantes:
- en Belgique, les profs sont jeunes; en Italie, ils sont généralement vieux;
- en Belgique, les profs s'investissent dans leurs cours; en Italie, pas;
- en Belgique, les profs remettent un syllabus et utilisent des power points; en Italie, pas;
- en Belgique, le travail personnel est encadré; en Italie, pas;
- en Belgique, les profs sont disponibles; en Italie, pas.
Intéressante conversation.
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