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mardi 3 novembre 2009

3 novembre 2009

Comment expliquer que les membres d'une même famille puissent être toxiques à ce point les uns pour les autres? Comment sortir de situations comme celles-là?

Dimanche soir, mon père avait invité notre mini cellule familiale, pour mon anniversaire: ma mère et lui, Sam et Ben, et moi. Le restaurant étant hors ville, nous avons essayé de convaincre mon père de prendre un taxi. Il n'en a pas été question. Sinon, on annule tout. Le rendez-vous était fixé (à Embourg), à 19 h 30. Ben devait me prendre en voiture un peu avant 19 h 30. A 18 h 50, ma mère fait téléphoner pour m'indiquer qu'ils se mettent en route. Où êtes-vous?  A Chênée! Quoi? Ils sont arrivés au resto à 18 h 55 (pour être sûrs). Ce trajet les a angoissés depuis midi, ce jour-là, et puis le soir, ils auront fait porter sur tous les autres une pression inouïe. Eux, s'énervent, parce qu'ils nous attendent; moi, je m'énerve, parce qu'ils nous attendent et que j'attends Ben qui n'arrive pas. Quand Ben et moi arrivons à 19 h 40, le premier mot d'accueil de ma mère est adressé à Ben: "alors, c'est à cause de toi que vous êtes si tard?". Ambiance, n'est-ce pas, pour mon anniversaire? Elle se rappellera mon anniversaire, un peu plus tard, en me remettant deux enveloppes avec de l'argent (une enveloppe venant de papi, une enveloppe venant de mami ... mais, c'est mami qui donne bien sûr les "deux" enveloppes): "Bon anniversaire, quand même". Ces deux mots toujours: "quand même". Dans ces moments-là, j'essaye tout le temps de détendre l'atmosphère, souvent en vain. Le repas se terminera par une altercation entre ma mère et Benjamin. Où Benjamin avait tout à  fait raison sur le fond, mais un peu tort sur la forme. Un "blanc bec" n'a pas à tenir de propos désobligeants à l'égard de sa grand-mère. Si elle lui a dit qu'il était un incapable, il ne pouvait pas dire que ça le blesse. "Tu ne vas pas venir faire mon procès ... quand même". J'ai envie de m'enfuir. On se quittera tous, en se disant à peine au revoir, avec de la haine et du ressentiment les uns pour les autres. Cela me rend infiniment triste.

1 commentaire:

  1. Comme sur bien d'autres billets, j'aurais eu envie de poster un commentaire... Sur celui-ci, je craque ! Tant les situations que tu décris, avec une franchise et une liberté qui t'honorent (et qui sont ta marque !), ce vécu "familial" doivent être partagés, ressentis par beaucoup de tes lecteurs. On s'y croirait ! On y est en fait, en plein dedans. Jamais cette phrase de Gide, extraite des "Nourritures terrestres" n'aura paru plus actuelle : « familles, je vous hais ! Foyers clos ; portes refermées ; possessions jalouses du bonheur. »

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