Je ne parlerai donc plus jamais de ce sujet avec certains. On ne parle bien que de ce qu'on connaît. Encore faut-il connaître. Eux savent, moi je ne sais rien. A propos d'un échange "un peu musclé" sur Facebook, je voudrais simplement partager ceci.
Il s'agit de faire saisir par un exemple particulier quelque chose de plus large. Je laisse mon lecteur transposer le sujet.
Revenons au temps des cathédrales ... Il n'est pas possible de comprendre un vitrail à Chartres, un chapiteau à Vézelay, le portail d'Autun, sans la foi. Car, c'est la foi qui a produit ces chefs d'oeuvre. L'homme sans foi, sans Dieu, y verra de belles couleurs, de belles formes, une grande maîtrise, un exemple historique, peut-être une émotion. Mais, en fait, il passera à côté du sujet, tout simplement parce qu'il ne peut pas comprendre. Il ne peut pas comprendre ce qui est dit, ni surtout pourquoi cela est dit. Le pire est qu'il puisse ne pas comprendre, parce qu'il ne veut pas comprendre pour des raisons de principe. J'ai visité des cathédrales avec un musulman, qui ne comprenait pas tout, mais qui a toujours cherché à comprendre. J'ai visité un temple boudhiste, avec un ami laïc, qui s'y est refermé comme une huître. Etait-ce le mépris qu'il avait pour ces gens-là? Ou une peur, une fragilité par rapport à ... ? Les idées sont parfois plus rassurantes que l'exploration du fond de soi.
Certains jours, je me demande sincèrement où sont les esprits les plus conditionnés. Vraiment, je me le demande.
Bonjour Xavier,
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup votre blog pour sa sincérité, son humanité et sa tendresse. Je le lis désormais tous les jours.
Je voudrais simplement ajouter ou nuancer votre propos de ce jour concernant la foi qui a généré les vitraux des cathédrales ou toutes les formes d'art religieux ou spirituels.
Je crois fondamentalement qu'il n'est pas besoin d'avoir la foi pour comprendre et ressentir celle de l'autre. Il suffit d'un peu de tolérance face à la différence de l'autre et d'ouverture face aux manifestations humaines. Ce n'est pas parce qu'on n'est pas croyant soi-même qu'on ne peut pas connaitre le propos de la foi. Or, il se fait que l'oeuvre d'art raconte ou exprime des notions profondes qui vont au-delà du propos religieux, même quand le sujet est absolument "sacré". Si nous prenons l'exemple de la musique religieuse, et encore une fois, peu importe la confession ou l'orientation, elle prend comme "prétexte" un sujet précis qu'elle transcende pour poser les vraies questions de l'existence. Ces questions là s'adressent à tous et à toutes bien au-delà de la foi. Il faut savoir comprendre et surtout sentir, par le choix du sujet, les interrogations ou les affirmations fondamentales des hommes. La culture, c'est aussi de s'ouvrir à des domaines que nous connaissons moins, non pas par souci d'érudition, mais par le besoin que nous avons de vouloir connaitre l'autre pour nous connaitre mieux nous-mêmes. L'oeuvre d'art rempli cette fonction. Mais c'est nous qui devons aller vers elle. Elle ne viendra pas à nous (le plupart du temps). Une fois que nous en avons saisi une bonne part des principes qui ont généré son existence, nous pouvons aisément la transposer dans notre sensibilité. C'est essentiel, à mon avis, dans l'approche d'une oeuvre et dans le message qu'elle peut délivrer à chacun.
Tant pis pour le laïc qui se referme comme une huitre dans la visite d'un temple boudhiste ou le catholique qui refuse toute manifestation musulmane. C'est dommage pour lui, mais cela montre un manque de maturité et d'ouverture face à ce qui est différent de sa propre pensée. Une peur? Une fragilité? Oui, sans doute, ces comportements intolérants en sont souvent le résultat. Malheureusement, le manque de disponibilité face à l'autre et à sa culture ferme de nombreux horizons et empêche un bon nombre de leçons de vie, pourtant essentielles.
Merci encore pour votre blog
Cher Jean-Marc,
RépondreSupprimerMerci d'abord de me lire, régulièrement. Moi aussi, je vous lis, régulièrement. Nous nous exprimons, JPR aussi, à propos de sujets différents, mais nous nous rejoignons beaucoup, finalement.
Votre commentaire est précieux. Il enrichit ce que j'ai exprimé et le remet à sa juste place.
Au plaisir de vous rencontrer,
ailleurs qu'à la FNAC.
Amicalement,
Xavier