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lundi 9 juillet 2012

Le "point godwin" et ma lettre ouverte au bourgmestre

On apprend des choses tous les jours. J'aime apprendre des choses que je ne connais pas. C'est une de mes qualités : ne me considérant pas omniscient, je sais que j'ai toujours quelque chose à apprendre. Je le reconnais bien humblement, surtout vis-à-vis de ceux qui aiment me faire savoir qu'ils en savent plus que moi.

Ainsi, un lecteur apparemment régulier de mon blog aime le commenter de manière anonyme. C'est la règle du jeu dès lors qu'on ouvre son blog à tous et aux commentaires. Ce n'est pas très courageux de sa part pourtant. D'autant que ses commentaires ont généralement pour objet de souligner mon insuffisance intellectuelle, mes sophismes ou de qualifier mes réflexions de propos de comptoir. Je ne dis pas qu'il n'a pas raison, mais je ne me vois pas engager une discussion argumentée avec un inconnu, qui plus est, anonyme.

Grâce à lui, j'ai appris quelque chose : ma lettre ouverte au bourgmestre aurait montré mon aptitude à atteindre le "point Godwin" et à y succomber. Beaucoup plus ignorant que mon commentateur, j'ai immédiatement entrepris une recherche pour savoir de quoi il s'agissait. Il nous arrive en effet de faire des choses que nous ne soupçonnons même pas.

Voici ce qu'en dit Wikipedia : la loi de Godwin provient d'un énoncé fait en 1990 par Mike Godwin, que sont censés connaître tous les adeptes d'internet, sauf moi : "Plus une discussion en ligne dure longtemps, plus la probabilité d'y trouver une comparaison impliquant les nazis ou Adolf Hitler s'approche de 1". Celui qui atteint le point Godwin se discrédite dans une discussion, signifiant par là qu'il est à court d'argument et signifie de la sorte à son interlocuteur que le débat est clos et n'appelle pas de suite. L'énoncé même de cette loi témoigne de son insuffisance : à partir de quand est-ce longtemps ?

Le sieur Godwin n'a rien inventé pourtant, semble-t-il. Il ne ferait que stigmatiser une variante très spéciale (référence à Hitler et au nazisme) de l'argument ad hominem et plus encore de l'argument ad personam.  Notions bien connues dans l'art de la rhétorique.


En relevant une analogie entre la démolition des bancs publics chez moi et une décision similaire prise en France par un maire du Front national, j'aurais franchi le point Godwin.

A vrai dire, peu me chaut. Mais j'ai quand même cherché à savoir la raison de cet opprobre.

Je n'ai pas les qualités intellectuelles de mon commentateur, mais je trouve qu'il invoque fort légèrement la dite loi de Godwin.

Tout d'abord, ma lettre ouverte est une réaction d'humeur, pas un exercice de rhétorique. De plus, je ne clos en rien la discussion avec monsieur le Bourgmestre, par un argument définitif, j'attends même sa réponse et ses arguments.

En relevant la coïncidence de deux décisions municipales sur les bancs publics, je ne vois pas en quoi j'énonce un argument ad personam. L'actualité fournissait simplement une inattendue coïncidence. De plus, il ne s'agit pas d'un argument dans mon discours, mais d'une information, d'un éclairage. En outre, si j'écris au bourgmestre, ce n'est pas lui que je vise mais une décision qui a dû être collégiale. Je lui écris comme premier magistrat de la ville.

Je m'étonne que mon commentateur ne dise rien de l'essentiel, car mon propos tenait avant tout à la manière dont on choisit de vivre ensemble et à l'exercice de la démocratie à ce propos. Cela ne l'intéresse peut-être pas, trop préoccupé à traquer les failles dans le discours des autres.

Je le remercie néanmoins de m'avoir fait découvrir le fantaisiste "point Godwin". Sans lui, je risquais de mourir un peu plus idiot que je ne le suis maintenant.










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