http://jmomusique.skynetblogs.be/archive/2011/04/19/moine-et-voyou.html
De Poulenc, je ne connais guère que le côté "moine". Je sublime donc: Le dialogue des carmélites, Les petites prières de François d'Assise, par exemple.
http://www.youtube.com/watch?v=od4m5lN1HOo
http://www.youtube.com/watch?v=Bar6tZoCtz0
Moine et voyou est-ce compatible? Tous les moines n'ont certainement pas été des voyous, avant d'entrer au monastère, et ceux que je connais ne le sont pas tous devenus une fois entrés au monastère... Loin de là. Il me semble néanmoins - c'est mon avis - qu'avoir été un peu voyou (je veux dire par là: ne pas avoir toujours été dans le droit chemin tout le temps) constitue une voie d'entrée dans la vie monastique plus rassurante que le contraire. Un moine est, par définition, un homme imparfait et, s'il veut être heureux dans la voie monastique, il devra apprendre jour après jour à cheminer jusqu'au coeur de lui-même, là où il pourra enfin se tenir dépouillé de tout devant Dieu. Avoir été "un peu voyou" aide, car Dieu a depuis toujours préféré nos failles à la perfection trop lisse.
Mais revenons à Francis Poulenc. Je ne sais pas assez ce qu'il se passait dans le "Groupe des six" (Georges Auric, Louis Durey, Arthur Honneger, Darius Milhaud, Francis Poulenc ... et la seule femme du groupe: Germaine Tailleferre, qui, je l'espère, a su mériter son nom), pour décider s'ils ont été des voyous ou non.
Le "groupe des six" m'a fait penser au "Club des cinq" et au "Clan des sept", imaginés par Enid Blyton. Là, au moins, on racontait tout de ce qui se passait: pour l'essentiel, des aventures dans des souterrains et des pic-nics, toujours avec un chien. J'ai commencé là ma première psychanalyse ... à moins que ce ne fût celle de l'auteure, jetée en pâture.
Le club était composé de deux garçons, unis comme les deux doigts d'une main (François et Mick), d'une jeune fille naïve (Annie) et d'une autre jeune fille, garçon manqué, jusqu'à son prénom (Claudine, appelée Claude), le chien Dagobert réunissant cet étrange assemblage.
Mon éducation (littéraire) a donc bien commencé, puisqu'il m'était proposé de lire exclusivement les ouvrages de la Bibliothèque rose (la verte étant pour après ... après quoi, je ne sais pas, à vrai dire: les premiers boutons de l'adolescence?). Je suis resté un fan de la bibliothèque rose!
Ma jeune âme a ainsi été tôt confrontée aux personnages pervers de la Comtesse de Ségur (née, comme on sait, Rostopchine). Madame Mac Miche me terrifie encore, moi qui étais juste un peu moins diable et presqu'aussi bon que le héros! Me terrifie plus encore, la perspective de me voir le cul nu fouetté par cette mégère. On finit ainsi par nourrir certaines angoisses et d'autres préférences.
Amusant... J'attends une autre livraison où vous nous parlerez du Clan des sept, du Général Dourakine, bien plus effrayant que la mère MacMiche, et de la suite dans une éducation bien conçue : la collection Nelson, couverture crème, titres en vert d'eau, papier bible, enfin les vrais textes. Et puis, évidemment, les ouvrages du bon Père Francis Finn s.j. : Tom Playfair, Ethelred Preston, etc., fournis par une marraine obligeante mais naïve et interdits par mon père comme "livres d'essence mauvaise", et il savait de quoi il parlait. Le brave Dassy, qui n'y voyait pas non plus malice, me les faisait lire en 7e, devant la classe...
RépondreSupprimerPour en revenir à Poulenc, pourquoi ai-je l'impression que votre mention des Petites prières de Saint François d'Assise indique que vous avez chanté sous le seul chef de choeur liégeois qui les ait jamais mis au répertoire ? Essayez l'adorable Concerto champêtre, seul concerto pour clavecin du XXe, sauf erreur. Dans une autre vie, je l'ai utilisé comme musique de scène dans Intermezzo, où il a fait merveille.