J'ai vécu, ce matin, l'événement suivant.
Je me trouvais faisant la file à la caisse de mon GB local (je ne parviens toujours pas à dire Carrefour). Juste avant moi, une mamie d'un âge respectable ; avant la mamie, une jeune femme enceinte d'origine africaine.
La jeune femme dépose sur le tapis roulant ses achats, mais laisse plusieurs choses dans le panier qu'elle abandonne sur la pile des paniers. Une distraction peut-être ?
La mamie lui dit : " madame, n'avez-vous pas oublié quelque chose ? "
Réponse de la jeune femme : " de quoi vous mêlez-vous ? Cela ne se fait pas de parler à quelqu'un qu'on ne connaît pas ".
La mamie, un peu interloquée : " mais si vous ne voulez pas acheter ces produits, dites-le à la caissière, rendez-les lui, mais ne le les laissez pas dans le panier ".
La jeune femme: " mais qui vous donne le droit de me dire ce que je dois faire ? Je suis enceinte, et je ne dois pas me stresser. Je suis née en Suède, je suis européenne, et jamais, en Suède, personne ne m'a parlé comme vous ".
La mamie, piquée au vif: " alors madame, pourquoi n'êtes-vous pas restée en Suède ? "
La jeune femme : " vous n'êtes qu'une raciste ! "
Voilà comment on devient raciste, sans l'avoir voulu.
La caissière tente tant bien que mal de calmer la polémique.
Mais, ce n'est pas fini ...
Tous les achats de cette jeune femme étant passés et s'étant amassés, elle paie en liquide, puis, après avoir payé, demande un sac en plastic. La caissière lui dit que c'est payant.
La jeune femme conteste (sans doute, les sacs ne sont-ils pas payants, en Suède).
Elle finit par payer 10 cents et reçoit un sac bien trop petit pour ses achats.
Pendant qu'elle remplit son sac, la mamie voit ses courses qui défilent et qui se mêlent avec celles de la jeune femme, qui prend tout son temps (n'oublions pas qu'elle est enceinte et qu'elle ne doit pas connaître de stress).
Vient mon tour, mes courses à moi commençant à arriver sur le tapis roulant, alors que la jeune femme est toujours en train de remplir son sac en plastic. Tout à coup, elle prétend qu'on ne lui a pas donné son reste, ce que la caissière dément. La jeune femme commence à chercher au fond du sac en plastic, si le reste s'y trouve et commence à le vider, pour être sûre que le reste n'est pas au fond !
Je bous, mais je prends le parti de me taire.
Je remplis mon sac réutilisable dans un espace devenu fort réduit, compte tenu de la présence envahissante de cette sympathique cliente, quand tout à coup, elle soulève son sac en plastic, et celui-ci cède. Elle fait alors un scandale ... alors que je m'apprêtais à payer. Elle exige qu'on lui remplace le sac en plastic qu'elle a acheté.
Fatima, la caissière lui dit que, si le sac s'est rompu, c'est de sa faute, elle l'a trop rempli.
La caissière, du coup, se fait aussi traiter de raciste.
" Madame, vous auriez dû demander deux sacs, dit Fatima. Voulez-vous deux sacs ? "
" Oui, mais je n'en paierai qu'un. "
Quand j'ai quitté, elle tentait de faire entrer le sac cassé et son contenu dans l'unique sac qu'elle a accepté de payer en plus. Dois-je dire que personne n'avait envie de l'aider ?
Cette histoire est véridique. Pendant que je bouillais, j'imaginais un discours de Salomon pour apaiser les tensions. Je le garderai pour moi. Il évoquait le respect des autres, la désinvolture, le sans-gêne, l'agressivité et l'arrogance. En bref, j'aurais voulu dire à cette jeune femme enceinte qu'elle ne doit pas espérer que les autres la respectent, si elle témoigne d'aussi peu de respect pour les autres.
Qui était raciste dans cette aventure ?
Moi, je le suis devenu un peu, après cela, non pas à cause du fait que cette jeune citoyenne suédoise enceinte était de race noire, mais parce ce qu'elle est une emmerdeuse de première. Bref, je suis raciste à l'égard des emmerdeurs et des emmerdeuses, sans discrimination de sexe, de genre, de race, de couleur, de culture ou de religion.
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