L'habitant d'une île est un insulaire. Sa vie se passe dans un territoire géographique réduit. Certes, il lui arrive de rêver, de s'intéresser à ce qui se passe en dehors de son île, et même de voyager, mais sur son île, il trouve tout ce dont il a besoin et il y est attaché. Il n'est pas "gyrovague", comme dit Saint Benoît à propos des moines qui n'arrivent pas à se fixer en un lieu et vont de monastère en monastère pensant toujours y trouver mieux ou plus.
Il existe bien des manières de vivre sur une île. Et toutes les îles ne sont pas entourées d'eau.
Je ne sais pas si je pourrais vraiment vivre sur une île, sans jamais la quitter. Mais n'est-ce pas un peu ma vie aujourd'hui, sur mon île d'Outremeuse ?
Et n'est-ce pas la vie des moines grecs dans les Météores ?
J'ai eu la chance de mettre les pieds sur quelques îles notamment bretonnes, les vraies, celles que l'on rejoint en bateau et non en franchissant un pont reliant l'ile au continent : Arz, Belle-Ile, Bréhat, l'Ile aux Moines, Chausey, Ouessant.
Bréhat
Belle-Ile-en mer
Ouessant
Chausey
Que ce soit dans les Météores ou dans les îles bretonnes, vous observerez que si l'espace de vie est limité, les horizons sont infinis et grandioses. Une compensation doit intervenir.
Dans les îles du Ponant, qui sont à ma portée, j'aimerais encore découvrir, hors saison, l'île de Groix, l'île de Sein et Molène.
Groix
Sein
Molène
Puis, je voudrais un jour mettre le pied sur les îles anglo-normandes de Sark, Aurigny et Guernesey (j'ai déjà visité la plus grande, Jersey). Le baillage de Guernesey pour Victor Hugo ; Sark, pour le régime féodal ; et Aurigny (Alderney) parce que j'aime bien le nom.
Guernesey
Sark
Aurigny (Alderney)
Je veux aussi mettre le pied, un jour, sur l'île Saint-Honorat, qui se situe face à Cannes et appartient au groupe des îles de Lérins, et séjourner dans son abbaye.
Enfin, il y a une île, toujours proche, où je n'irai peut-être jamais, car il faut avoir un peu l'esprit aventureux, mais qui m'attire beaucoup. Il s'agit de l'île de Quéménes. Un projet un peu fou, écologique. Un jeune couple a décidé de faire revivre une petite île où jadis existait une exploitation agricole. Ils proposent aussi des chambre d'hôtes. Mais il vaut mieux arriver avec un sac à dos qu'une valise et être prêt à marcher les pieds dans l'eau au sortir du bateau qui vous amène ! Ici, il n'y a qu'une ferme, quelques troupeaux, des champs de pommes de terre, des oiseaux de mer et la mer, la mer, la mer ...
Ils m'attirent précisément parce qu'il ne s'y passe rien, ou pas grand chose. Les hommes et les femmes qui y vivent ont fait un choix que je trouve sage: vivre l'essentiel en étant ouvert à l'infini. La vie sur une île favorise cela. Même les îles qui ont fait le pari du tourisme en été - il faut bien vivre - retrouvent, en hiver, cette dimension.
Mon ami JPP, avec qui je prenais un café ce matin, se demandait si la sagesse n'était pas précisément cela : arriver à se contenter de peu, ne plus courir pour chercher ailleurs toujours plus, toujours mieux, toujours plus innovant, toujours plus exaltant.
La sérénité, avons-nous constaté, sera, en ce qui nous concerne, pour demain, car lui comme moi, pensons plus à nos enfants qu'à nous-mêmes et nos enfants nous causent bien des tracas.
Il reste le regard tourné vers l'infini !
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