La musique d'ascenseur, appelée "muzak", aux Etats-Unis, désigne de manière péjorative une forme de musique aseptisée, sans pianissimo, ni fortissimo. Une musique que l'on n'écoute pas vraiment. Une musique à laquelle il est souvent difficile de se soustraire. Une musique lisse, sans relief.
Si certains ont composé ou arrangé de la muzak (Richard Clayderman sûrement, mais aussi Brian Eno et Glenn Miller), le plus souvent il s'agit d'un recyclage fade de tubes de la musique classique ou populaire (à commencer par "Les quatre saisons" de Vivaldi surexploitées ou "La mer" de Charles Trenet).
http://www.youtube.com/watch?v=E6AVPNEleKc&feature=related
Y a-t-il une différence entre la musique d'ascenseur et le courant Easy listening ? Je ne suis pas compétent pour en décider.
Exemple : Claudine Longet
http://www.youtube.com/watch?v=4_ZtwNZh5Wc
Je discerne quand même un point commun : c'est nunuche !
La muzak, depuis les années 30, n'est plus cantonnée aux ascenseurs des gratte-ciels new-yorkais. Elle a envahi les aéroports, les supermarchés, les centres commerciaux, les parkings, et même les rues. Elle fait un tabac dans les pays asiatiques qui sont devenus, je le pense, les plus gros producteurs de muzak du monde. Je vous invite à vous promener, un jour, dans une quelconque Chinatown de la planète et d'écouter les disques qui y sont vendus dans les magasins.
La muzak, au Japon, a été aussi l'inspiratrice de jeunes créateurs qui l'ont un peu revisitée tout en en respectant les codes.
http://www.youtube.com/watch?v=E3Gfs_It9Rw&feature=related
http://www.youtube.com/watch?v=2oAvDgKQMTE
http://www.youtube.com/watch?v=hIjE789TFzw&feature=player_embedded#!
http://www.youtube.com/watch?v=V-Uyp_nzinU&feature=related
Il est une catégorie particulière de muzak : celle des chants de Noël audibles dans les villages de Noël, les galeries marchandes, les rues même, dès le 15 novembre ! Celle-ci m'horripile particulièrement, parce que généralement, elle est encore plus mauvaise que les autres (alors que tant de bijoux chantent Noël). Quand en plus, je dois entendre au moins 84 fois entre le 15 novembre et le 1e janvier Johnny Halliday chantant "O marie", je n'ai qu'une envie m'enfuir, et même m'enfouir, dans un cocon protégé.
On ne parle pas assez de ces musiques envahissantes qu'on n'entend pas et surtout dont on se passerait fort bien. Toujours la même chose. Rappelez-vous mes articles précédents : la place laissée au vide ; comme si tout voulait contribuer à ce qu'il n'y ait plus aucune place pour le vide, le vrai silence. Même, dans les églises, les collégiales et les cathédrales, une musique (religieuse) de fond est proposée, en sourdine, il est vrai. Je ne dis pas que l'idée est mauvaise ; elle n'autorise simplement pas le silence.
Soyons de bon compte, si je pouvais fréquenter les hôtels 5 étoiles et les palaces, j'aimerais pourtant qu'un pianiste joue au bar de la musique douce. J'y boirais un Martini "on the rocks", dans une ambiance feutrée, entouré de belles créatures si possible (ou pire, en train de préparer un dossier pour une réunion très importante dans un organisme fatalement très important, lui aussi, mondial si possible). Il n'est pas dit que je n'y fixerais pas un rendez-vous galant. Il paraît cependant que les pianistes de bar sont de plus en plus rares. Et en ce qui me concerne, les rendez-vous galants tout autant.
Non, voilà Angela. Ne me dites pas que Nicolas va suivre ...
Heureusement pour moi, le barman ressemble à George Clooney et le serveur à Salim Kechiouche. Un cinq étoiles à recommander donc.
Ambiance musicale :
http://www.youtube.com/watch?v=9gcVned3s6s&feature=related
Asphalt Jungle, un podcast littéraire à découvrir !
Il y a 11 mois
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.