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dimanche 20 novembre 2011

Un concert exceptionnel

Je ne vais pas souvent au concert. Aujourd'hui, je ne l'ai pas regretté. Ce concert m'a beaucoup ému.


Au concert exceptionnel de cet après-midi - l'église Saint Denis était comble - je n'ai vu aucun des porte-paroles habituels de la vie musicale à Liège. Ou alors, j'ai mal vu. J'ai vu quelques têtes connues cependant. Il faut dire que mon émotion était tellement forte que parcourir les travées, après le concert, pour saluer l'une ou l'autre connaissance m'a paru hors de portée. J'ai remercié furtivement un des deux chefs et fait l'accolade à un des chanteurs que j'aime beaucoup. Cela remonte au temps où je chantais avec eux.

Eux ?

Il s'agissait de l'ensemble vocal Marignan qui, depuis qu'il est dirigé par Joël Hurard, a beaucoup progressé, le situant vraiment tout près de certains choeurs professionnels.

Le second choeur Alba nova, trouve son ancrage dans la région de Malmédy. Il est peut-être un peu moins professionnel dans ses éléments constitutifs, mais d'une qualité qui ne le fait pas démériter, loin de là, par rapport à son partenaire.

J'ai dit que le concert était exceptionnel. Il l'était en effet pour plusieurs raisons.

Le lieu : la collégiale  Saint Denis, à Liège, est un écrin somptueux pour les concerts de musique ancienne. L'acoustique, pour les choeurs, y est, à mon avis, un peu trop généreuse. Elle assure une ampleur certaine, mais arrondit ou lisse certains détails.






Le thème du concert :  De profundis (ou la mort sublimée). Un thème risqué. Peut-on concevoir d' évoquer la mort, et rien que cela, pendant à peu près une heure et demie ?  Le pari est réussi. Ce n'était pas un concert triste, et s'il m'est arrivé d'avoir les larmes aux yeux, ce n'était pas de tristesse, mais à cause d'un trop plein d'émotion face à la beauté ou la sérénité promise. Le programme a suivi un ordre chronologique : Roland de Lassus, Monteverdi, Henrich Schütz, Henry Purcell, J-C Bach, Friedrich Mendelssohn, Anton Brückner, Paul Hindemith et puis des compositeurs trop contemporains pour que je les connaisse (Lodewijck De Vocht, Vic Nees, Knut Nysteed). Une grande unité parmi toutes ces oeuvres, comme si le thème de la mort, effaçait la barrière du temps.

Les deux choeurs ont merveilleusement occupé l'espace : chant dans le choeur et chant dans le narthex (le meilleur endroit à mon avis) et chant en cercle tout autour de l'édifice.

Comme souvent, à la fin du concert, je me trouve tellement sous le coup de l'émotion que je ne m'imagine pas aller serrer des mains à des connaissances, à demander des nouvelles, à partager ma vision du concert un verre à la main, j'ai la larme à l'oeil. J'ai  fait le service minimum comme toujours. Puis, je me suis enfui avec mes émotions. Il est vrai qu'une part de mon émotion était aussi de n'être plus parmi les créateurs d'émotion de cet après-midi ; je veux dire comme chanteur.

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