Mon port d'attache, l'endroit où je me retrouve et où je me sens bien, c'est le monastère Saint Remacle de Wavreumont, sur la colline entre Malmédy et Stavelot. J'aime ce lieu parce qu'il fait partie de mon histoire, parce ce qu'il correspond à ma foi, parce qu'il m'offre une communauté accueillante et fraternelle, parce qu'il s'agit d'un lieu ouvert et simple et que la nature y est belle.
Ce dimanche, un concert y était organisé l'après-midi. Par amitié, pour deux chanteurs, je souhaitais y assister. Je me suis donc rendu à la messe, ai profité du lieu, me suis promené, ai acheté un livre dont je parlerai plus tard, ai mangé avec les frères, lu au soleil dans le jardin, puis assisté au concert.
On ne pouvait imaginer deux choeurs plus dissemblables : un choeur était liégeois (Les Bengalis), l'autre français, originaire de Saint Omer (Intervalle).
Les Bengalis impressionnent par leur nombre, la cohésion des voix, le fait qu'ils chantent par coeur, le travail sur les nuances, même si, à mon goût, il y a un peu trop de fortissimi. Le choix du répertoire est fait pour séduire - je le qualifierais d'un peu facile - même si les arrangements proposés ne le sont pas. Offrir des arrangements de comédies musicales américaines ou des arrangements de chansons pop est fort intéressant ; ils sonnent parfois mieux que l'original, ce n'est pas mal. Et les chanteurs ont le sourire aux lèvres. Mes réserves sont donc mineures.
Le choeur Intervalle est plus réduit, 25 chanteurs, le nombre idéal à mes yeux pour tout chanter. Belle cohésion dans les pupitres, le pupitre des soprani malheureusement souvent sous tension dans l'aigu et imprécis dans les attaques. C'est le répertoire qui m'a surtout séduit, moins consensuel, plus risqué, plus exigeant peut-être, plus ouvert à la découverte que celui des Bengalis.
La découverte n'était pas dans les extraits du très célèbre, mais toujours émouvant, Requiem de Gabriel Fauré (1845-1924), dans sa version avec orgue, mais dans les deux autres pièces proposées.
Tout d'abord, une messe de Gounod (1818-1893) pour choeur mixte, avec orgue, écrite pour je ne sais plus quel événement concernant saint Jean-Baptiste de la Salle, sur l'intonation grégorienne en do majeur. Une partition qui n'est plus éditée depuis 1894, nous a-t-on expliqué, et donc rarement interprétée. Cela a été, pour moi, le meilleur moment du concert. J'aime les musiciens qui font revivre les partitions tombées dans l'oubli.
Et puis, en finale, Magnum Mysterium de Morten Lauridsen (1943-...), une des nombreuses compositions vocales de ce compositeur américain d'origine danoise datant de 1994.
Le monde des chorales est un monde fascinant : on y trouve des musiciens amateurs qui arrivent, à force de travail acharné, et à la condition d'avoir un chef charismatique, à un résultat étonnant.
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