http://jmomusique.skynetblogs.be/archive/2011/09/27/tristesse.html
Pourquoi chez certains la tristesse prend-elle le pas sur la joie ?
Pourquoi, à un moment donné, les choses qui leur donnaient du plaisir et auxquelles ils s'intéressaient,
perdent-elles toute saveur ?
Ils ont la nostalgie de ce temps où ils étaient heureux, où ils rayonnaient, où ils communiquaient, où ils donnaient et se donnaient.
Comment expliquer qu'à un moment de leur vie le fil se soit rompu ?
Leur vie d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec leur vie d'avant.
Sont-ils deux ? Ou est-ce le même ?
Comment expliquer, chez certains, la présence d'envies et en même temps l'incapacité à les réaliser une fois venu le moment de les concrétiser ?
Pour beaucoup d'entre eux, basculer dans la tristesse devient un grand handicap dans la vie. Ils se replient sur leur tristesse jusqu'à ne plus tolérer, à côté d'eux, la société des gens qui sont joyeux, heureux, optimistes. Eux, contrairement aux premiers, évacuent la tristesse (la refoulent ?).
Il n'est rien de pire pour quelqu'un de triste que de croiser un optimiste positif qui, sans rien comprendre, lui dit : "cela va s'arranger", "secoue-toi", "sors", "fais des choses", "fais des rencontres ou du sport", "va dans des groupes, des cours, à la chorale " ... soit, tout ce que le triste ne parvient plus à faire et qu'il faisait avant.
Pourtant, la tristesse, la mélancolie, peuvent être aussi créatrices. Le triste solitaire peut écrire des choses sublimes, composer des oeuvres musicales d'exception ou offrir des toiles interpellantes.
Voici une petite sélection toute personnelle :
Arnold Böcklin
Autoportrait avec la Mort jouant du violon (1872)
Je ne la connais pas, mais j'aimerais tant la connaître
J'aime beaucoup la manière dont elle est habillée
Tristesse
J'ai perdu ma force et ma vie,
Et mes amis et ma gaieté;
J'ai perdu jusqu'à la fierté
Qui faisait croire à mon génie.
Quand j'ai connu la Vérité,
J'ai cru que c'était une amie ;
Quand je l'ai comprise et sentie,
J'en étais déjà dégoûté.
Et pourtant elle est éternelle,
Et ceux qui se sont passés d'elle
Ici-bas ont tout ignoré.
Dieu parle, il faut qu'on lui réponde.
Le seul bien qui me reste au monde
Est d'avoir quelquefois pleuré.
Et mes amis et ma gaieté;
J'ai perdu jusqu'à la fierté
Qui faisait croire à mon génie.
Quand j'ai connu la Vérité,
J'ai cru que c'était une amie ;
Quand je l'ai comprise et sentie,
J'en étais déjà dégoûté.
Et pourtant elle est éternelle,
Et ceux qui se sont passés d'elle
Ici-bas ont tout ignoré.
Dieu parle, il faut qu'on lui réponde.
Le seul bien qui me reste au monde
Est d'avoir quelquefois pleuré.
Alfred de Musset (1810-1057)
Je ne parviens plus à prendre au sérieux la célèbre étude de Chopin (Op. 10, n° 3) intitulée "Tristesse" par un éditeur, depuis la version "Chant d'allégresse" enregistrée par les Quatre barbus :
Version originale
Alors, quand je veux vraiment "avoir bon" d'être triste, j'écoute plutôt mon cher Henry (Purcell), lui seul me comprend : "O solitude"
Mais j'aime aussi les tristesses d'ailleurs : au Portugal, au Cap-Vert, en Afrique. Voici quelques exemples :
Antonio Zambujo m'a touché au plus profond du coeur lors d'un concert à Faro.
J'aime aussi écouter en boucle cette bande son du film "The Constant Gardener"
Et puis, Omara et Ibrahim : Silencio
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