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mercredi 12 octobre 2011

L'opéra et moi

Que cela soit dit une fois pour toutes, j'ai une grande passion pour la voix, les voix. La voix parlée, la voix chantée. J'ai péroré et chanté plus qu'à mon tour. J'ai même essayé de travailler ma voix avec un professeur, vu que la nature - m'avait-on dit - m'avait doté d'un bel organe ...

J'ai beau aimer la voix (les voix), j'ai vraiment du mal avec l'opéra, à quelques exceptions près. Et quand je vois l'enthousiasme, la passion, la science de certains de mes amis en ce domaine, je me dis que je passe  à côté de quelque chose d'important, simplement parce que je n'y suis pas initié.

Je n'ai vu que quelques rares opéras dans ma vie. Quand j'ai aimé, il s'agissait de Monteverdi (L'Orfeo), de Rameau (Les Indes galantes), de Mozart (La flûte enchantée, Don Giovanni) et un peu de Rossini (Il Barbiere di Seviglia).

Toutes mes autres expériences ont été désastreuses.

Je me suis dit que je ne maîtrisais pas les codes et les lois du genre, comme cela était le cas lors des premiers ballets de danse contemporaine que j'ai vus avec P. Même si je ne comprenais pas toujours le propos, je ressentais des émotions esthétiques.

Lundi dernier, France 3 programmait Faust de Gounod, en quasi-direct de l'Opéra Bastille, avec rien moins que Roberto Alagna (Faust), Inva Mula (Marguerite), Paul Gay (Méphistophélès). L'orchestre étant sous la  juvénile baguette de Alain Altinoglu. Je me suis assis dans mon fauteuil pour de l'opéra à domicile.

Et je me suis profondément ennuyé. Je pensais à mon père qui, quand il était jeune et peu fortuné, était fan d'opéra et assistait au pigeonnier aux productions du Théâtre royal. Il me fredonne encore parfois "Demeure chaste et pure".

Pourquoi me suis-je ennuyé ? Parce que je n'étais touché en rien, ni par le livret, ni par les effets de voix, ni par le jeu d'acteur des protagonistes, ni par le décor, ni par la mise en scène ... seule la musique trouvait un peu grâce à mes yeux, mais comme plombée par tout le reste.

Ce qui me dérangeait le plus, à bien réfléchir, relève de l'excès : les sentiments véhiculés étaient excessifs, les voix étaient poussées au bout de leurs limites, le décor était grandiloquent, le jeu des solistes et du choeur étaient tellement prévisibles ou convenus ...

Et puis, pour finir avec mon allègre et subjectif massacre :
- il me déplaît souverainement dans une oeuvre en français de ne rien comprendre de ce que chantent les chanteurs ;
- les amateurs apprécient le contre-ut (voire plus) du ténor ... moi , le plus souvent, je trouve cela assez laid. On ne peut d'ailleurs pas, dans ce registre, respecter la différence entre les voyelles qui finissent par se confondre. Bref, on est dans le domaine de la performance, alors que j'aime la mesure ;
- enfin, et là je rejoins le cliché, un homme mourant qui chante à pleine voix me paraît non seulement peu crédible, mais risible.

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