Zoutleeuw (Léau) est une petite localité à 20 km de Saint-Trond (Sint-Truiden), on reste dans l'ancienne Principauté de Liège qui regorge de richessses. J'en parlerai un autre jour, quand j'y serai allé avec mon ami Nicolas. Je devais avoir 8 ans, quand, avec ma grand-mère, et tous les professeurs randonneurs qui l'entouraient, j'ai vu la première, restée unique, théothèque de ma vie ! Un des doctes professeurs présents m'a alors expliqué que cela voulait dire l'endroit où l'on garde Dieu, un tabernacle un peu plus décoré que les autres, que Theos veut dire Dieu et que "thèque" veut dire maison où l'on conserve, comme dans bibliothèque, pinacothèque, et ai-je découvert plus tard médiathèque. J'étais fasciné par tous ces mots : la maison des livres, la maison des peintures ou des images, la maison des media. Et la maison de Dieu. Des magasins vendant du thé s'appelleraient aujourd'hui "théothèques", c'est complètement absurde. Il faut dire que "théthèque" sonne beaucoup moins bien.
Comme tout bon liégeois, je me suis toujours rendu à Maastricht pour "magasiner" (faire du "shopping"). J'ai toujours été sensible au charme de cette ville différente de la mienne et en même temps si proche à tous égards. Mon fils m'a fait découvrir les coffee-shops, où je n'ai cependant jamais mis les pieds. Avec P., nous avons visité une exposition au Bonnefantenmuseum, qui s'intitulait "Smaak" (le goût). On était confronté au bon et au mauvais goût (sans aucun parti-pris) dans tous les domaines : chips, produits de nettoyage, vêtements, chaussures, décoration d'intérieur, coiffure, cigares, luminaires, photos, bar à eau et à oxygène. J'ai dit "sans aucun parti-pris", puisque c'était au visiteur de décider. C'était drôle et ludique. J'en avais profité pour visiter aussi la section "Art ancien".
Je suis aussi venu à Maastricht à l'invitation d'un collègue néerlandais pour y donner quelques heures de cours. J'ai ainsi découvert la Faculté de droit, l'ancien couvent où se situent les services névralgiques de la Faculté et un excellent restaurant. J'aimais l'insertion de l'université dans la ville, les étudiants omniprésents dans les rues. Je regrettais d'autant plus le campus du Sart-Tilman.
Qu'il est agréable de flâner dans les rues, de place en place, ou sur les remparts ! Il y a un secret au plaisir éprouvé. On se trouve plongé dans un environnement homogène et cohérent. La rive gauche du centre ville abrite le centre historique. Même quand un bâtiment moderne a été construit, il respecte les volumes, les matériaux, les couleurs. Point d'immeubles à l'abandon. Point de commerces fermés depuis des années. Tout est merveilleusement entretenu. La rive droite a connu un important développement. On y croise d'imposants quartiers d'affaires tracés au cordeau.
Cette fois, avec Nicolas, il fut question bien sûr de flâner dans les rues de la rive gauche, en s'arrêtant de temps en temps.
L'ancienne église des dominicains reconvertie en librairie fut notre première étape.
Je n'avais jamais pris la peine de visiter la basilique Saint Servais, peut-être les amis que j'ai conduits à Maastricht par le passé n'étaient-ils pas non plus intéressés.
La bâtiment, le cloître et les annexes sont impressionnants. Il s'en dégage une réelle grandeur. L'architecture comporte des points communs avec celle de la collégiale Saint Barthélémy à Liège, d'inspiration rhénane, en plus grand. Un sanctuaire existe, en ce lieu, depuis le IVème siècle. La cathédrale de Liège, bien que plus tardive, devait donner la même impression de grandeur. Pourquoi les révolutionnaires du 18ème siècle ont-ils saccagé la cathédrale de Liège et préservé la basilique Saint Servais de Maastricht ? L'histoire ancienne et le destin de ces deux villes, jumelles depuis toujours, me pose beaucoup de questions que j'aimerais approfondir.
L'église à gauche, avec une tour rouge, est l'église Saint jean, vouée au culte protestant.
Nous n'avons pas pu la visiter.
Le Trésor comporte nombre d'oeuvres remarquables. Il me semble toutefois que les oeuvres d'art religieux exposées à Liège sont plus remarquables encore et surtout plus nombreuses (Grand Curtius et Trésor de la Cathédrale).
Notre deuxième halte a été la basilique Notre-Dame (Onze-lieve-vrouw Kerk). Une madonne, Marie Etoile de la mer (Stella maris), y est vénérée depuis des temps immémoriaux et encore aujourd'hui apparemment, dans toutes les langues, par des vieux comme par des jeunes, ai-je pu constater. L'intérieur de l'église est très sombre. On a moins de peine ainsi à concentrer son attention sur les quelques chefs d'oeuvre discrètement éclairés, dont un fabuleux buffet d'orgue aux portes peintes. Dans une telle église, on ne peut qu'être invité à la prière, peu importe le destinataire de celle-ci.
Je n'ai jamais eu une piété mariale. Problème avec la mère ? Ou suffisance et orgueil, préférant me passer d'intermédiaire, pour dialoguer en direct avec Dieu ?
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