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mercredi 29 juillet 2009

22 - 29 juillet 2009

L. a prévu, au milieu d'un long périple européen (3 jours … à Londres, à Vienne, à Moscou, à Berlin, à Barcelone), une semaine juste "pour être avec moi". Il s'agissait de retrouvailles. Il est vrai: je n'ai pas encore tenu, à ce jour, ma promesse de le rejoindre au Portugal.

L. ne prononce jamais le mot "amour", nous concernant; je m'en garde aussi. Le mot est trop précieux. Et pourtant, tous les instants que nous avons passés ensemble ont été plein d'amour l'un pour l'autre.

Je suis frappé par le fait que le partage (la communion?) s'exprime parfois plus aisément avec le langage du corps qu'autrement (les mots, la pensée, l'expression des émotions). Ce qui ne veut pas dire du tout que le partage (la communion?), avec L., se limite aux corps. Il est vrai, ouvrir son coeur ou son âme, c'est-à-dire son intimité, à un autre n'est pas chose facile.

Je ne connais pas C. ou alors juste ce que L. m'en a dit. Il me ressemble, paraît-il, sur plus d'un point. Nous avons le même âge; il a une fille et j'ai deux fils. C'est le seul homme, à ce jour, à qui L. ait dit: "Je t'aime". C'était il y a longtemps, m'a-t-il dit … Pas si longtemps que cela, puisque L. a 26 ans. Ils partagent la vie quotidienne, c'est-à-dire leur vie, et sans doute plus. Ils forment un couple ouvert. Là est le noeud du problème. Comment, dans un couple, concilier durée et intensité, quand un des partenaires a encore tout à découvrir, alors que l'autre aborde la seconde partie de sa vie? Et moi, dans tout cela? Plus les années passent, plus j'ai l'impression d'être le garant de l'intensité pour d'autres couples. Et si tel était mon destin? C. en tout cas n'adopte pas vis-à-vis de L. une attitude d'exclusivité ou de totalitarisme. Cela peut être le signe qu'il est un homme bon et sage.

Etre davantage apte (ou appelé) à aimer comme amant que comme père (ou mari, ou conjoint), est-ce une faute? Pourtant, j'aimerais beaucoup aussi partager avec un partenaire le quotidien.

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Connaissez-vous "couchsurfing"? http://www.couchsurfing.org/. C'est encore moins cher que l'hôtel. Des personnes désireuses de rencontrer d'autres personnes vous offrent un canapé, un matelas ou, au mieux une chambre, juste pour le plaisir de la rencontre. C'est gratuit. Juste la rencontre. C'est génial!

L., à part son étape chez moi, a organisé tout son voyage sur cette base. Il y a de bonnes surprises et parfois des angoisses. Ses hôtes viennois l'attendront à l'aéroport. Les deux filles qui doivent le recevoir, après, à Moscou, l'ont laissé jusqu'à hier dans une grande incertitude. A Berlin, pas de problème en perspective.

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Ils regardaient le ciel dans l'attente d'un signe et ils ne voyaient pas tous les signes qui leur étaient adressés autour d'eux. Ils? … Je.

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Ne pas attendre, mais construire. Oser l'aventure, l'ailleurs, l'incertitude, l'inconfort passager … Ne suis-je pas un peu vieux pour vivre cela?

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Liège-Maastricht.

L. n'a pas manqué de constater que, dans mon quartier, et place Saint Lambert, on trouve un casting inouï pour un "Fellini-Liegi", après le célébrissime "Fellini-Roma", ou le "Satyricon".

Maastricht a un charme fou, mais c'est une ville bourgeoise, élégante, et surtout sans fausse note. L. préfère Liège. Ses erreurs urbanistiques, sa population hétéroclite, et parfois paumée, sa mixité. Il préfère la terrasse du café Randaxhe aux terrasses du Vrijthof. C'est une des raisons pour lesquelles j'aime beaucoup L.

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Le site du Grand Hornu (http://www.grand-hornu.be) mérite plus qu'une seule visite. Il faut y revenir, puisque, outre l'ancien site minier en lui-même, la politique du Mac's, musée d'art contemporain de la Communauté française de Belgique (http://www.mac-s.be), installé en ces lieux, repose sur les expositions temporaires. Les collections permanentes sont, à mon avis, moyennement intéressantes, mais l'ensemble repose sur une politique que je trouve excellente: un grand espace, très bien conçu, et peu d'oeuvres exposées. On a le temps de s'arrêter, de respirer.

Nous avons particulièrement apprécié l'exposition consacrée au designer belge Charles Kaisin, à la fois pour la très haute qualité de son travail et pour la mise en scène très originale de l'exposition. Son credo: l'extension des matériaux et le recyclage. Petit exemple:

L'installation de Ann Veronica Janssens (Représentation d’un corps rond, Installation, 1996) me fascine, à chaque fois, tout autant.

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Nous avons regardé, un moment, un documentaire (c'était, pour moi, la troisième fois) sur les grandes familles de France. En d'autres termes, l'aristocratie après la république. Les deux sociologues de service ont l'air de sociologues, c'est-à-dire de braves gens intellos un peu perdus. Les aristocrates restent les aristocrates … ou des caricarures d'aristocrates. J'accorde un brevet, parce qu'elle est plutôt sympa, à la marquise de ????, qui a fait semer par son jardinier marocain 6 milliards quatre cent millions de graines de coquelicots (fleur epéhémère), soit autant que d'être humains! Pas mal non plus, la duchesse de ????, en bottes et veste barbour, qui, à un âge très respectable, régit encore sur son domaine les chasses à courre avec son 4x4 et sa trompe de sonneur! Etonnant vraiment. Par contre, je ne donne pas la palme à celui qui a imposé la ritournelle musicale intervenant entre chaque séquence. Elle m'énerve au plus haut point.

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Le site du château de Jehay est vraiment très beau.

Il s'y tient actuellement une exposition sur des estampes de Paul Delvaux. Impossible pour moi d'y trouver un quelconque intérêt. Pour L., non plus.

Le rez-de-chaussée du château (que l'on peut visiter) est le plus grand bric-à-brol que je connaisse. S'y cotoient, dans une proximité sans nom, des choses sublimes (notamment dans le domaine de l'argenterie et du mobilier) et des croûtes (copies de tableaux, sculptures du dernier occupant des lieux, tête réduite par les jivaros …).

Chaque année, à l'initiative de la Province de Liège, le parc et les jardins du château abritent des créations contemporaines intégrées dans l'environnement naturel. Cette année, le thème est: "Couleur(s)". Joli thème. Et quelques découvertes. Un conseil: surtout ne pas lire les panneaux décrivant l'intention poursuivie par l'artiste. Sous une forme poétique, au contenu insondable, vous pourriez vous décourager. Laissez-vous plutôt aller au gré de votre fantaisie. Le parc et les jardins sont très beaux.

Une fois encore, il s'agit de créations éphémères, comme les coquelicots de la marquise ... J'en ai ramené les photos suivantes, pour vous donner l'envie d'y aller.

C'est comme cela, il faut parfois accepter de voir neuf choses sans intérêt pour en voir une enfin qui retient notre attention ou éveille en nous une émotion.

lundi 20 juillet 2009

22 juillet 2009

Si tout se passe comme prévu, je vais être en stand by, pour quelques jours.

Ces images de Bretagne me pourchassent pourtant.

Et puis, après ...

Mais je ne parviens pas à me taire ou à inscrire dans ma mémoire (quant à celle des autres?) l'une ou l'autre pépite.

Ma première pépite est royale: menacée par un attentat à l'arbalète, la reine Fabiola a répondu avec l'humour qui convenait, lors du défilé du 21 juillet (fête nationale). Je trouve sa réaction adorable.

J'ai confié à ma mère le soin de commenter les différents chapeaux. c'est un sujet qu'elle adore.

Ma deuxième pépite se trouve à Sao Paulo. Non ce n'est pas ce que vous croyez. Elle est architecturale. Inattendu, n'est-ce pas?

21 juillet 2009

Que cela soit bien clair, je ne vais pas parler de la fête nationale belge.
Je préfère partager les réflexions d'un habitant du bord du fleuve.
J'ai réalisé cela, hier soir: je ne regarde jamais le fleuve en aval, mais toujours en amont. 
Toujours d'où il vient; jamais où il va. Cela doit signifier quelque chose.
Encore une fois, on va dire que je le fais exprès, mais les oies sauvages que j'observe depuis six mois au pied de chez moi sont des oies égyptiennes (!), d'après une petite madame, très écolo, antérieurement médecin, au look sortant d'un refuge de montagne en préparation pour l'ascension de l'aiguille du Goûter.


Et les mouettes? Aussi loin que mes souvenirs remontent, j'ai dû rencontrer mes premières mouettes, quand j'avais trois ou quatre ans. A Saint Lunaire, en Bretagne. Une part de mes racines. Les mouettes de là-bas sont de l'espèce rieuse, ce qui finit à la longue par être agaçant. Celles d'ici apparemment tirent la gueule.


Saint-Lunaire … c'est-à-dire: rien, sauf la plus belle plage que je connaisse, des maisons de grands bourgeois, et même plus que cela.


C'est là tout au bout de la Pointe du Décollé, dans l'anfractuosité d'un rocher que je suis parvenu, à l'adolescence, à tolérer ma différence, en lisant, en regardant au loin, le plus loin possible. Mais dès que je revenais sur la plage, le démon se réveillait.


Mes parents louaient un appartement. Nous y allions tous les ans, ou à peu près, pour la famille. Et surtout, Tante Marie, la belle-sœur de ma grand-mère, qui avait eu l'idée saugrenue de s'acoquiner avec un soldat belge. Les générations passent. La famille aussi. Il n'y a plus vraiment de lien.

Les aïeules me manquent. Tante Marie nous faisaient rire, quand elle vitupérait sur les premiers naturistes … qui exposaient "toutes leurs pendouilleries" dans la crique au pied du "Nick". Cela dit, c'était (et cela est encore) un endroit très BCBG (à part les hollandais et les allemands du camping … un peu plus loin, bien entendu). Mais pas un endroit "m''as-tu-vu?". Une grande bourgeoisie familiale et catholique s'adonnant aux plaisirs sains de la Bretagne. Ces familles venaient de Rennes, de Paris, mais aussi beaucoup de Lille et de Valenciennes (les fortunes du textile).
Si vous voulez connaître Saint Lunaire (et aussi Dinard), il faut regarder "Conte d'été" d'Eric Rohmer, 1996, avec Melvil Poupaud. Toute l'action se passe là. Là où j'ai passé une grande partie de mon enfance et de mon adolescence.


Avec (grâce à, à cause de) ma grand-mère, j'étais, enfant, appelé à servir la messe, à Saint Lunaire, à 7 heures du matin. J'étais même capable de le faire en latin. Il était alors pour moi, à la fin de la messe (qui durait 20 minutes), tout à fait naturel de saluer, avec les respects qu'il se doit, madame la marquise de Catuelan, dont l'imposante demeure s'appelait "Le Revenant". Quand elle était présente, en sa demeure, le drapeau était hissé. Mon extraordinaire grand-mère a toujours eu une fascination pour les grandes familles. Je dois bien la décevoir.
Voici le Revenant ... Boulevard du Décollé.


J'ai toujours trouvé cette demeure, avec jardin en terrasses sur la mer, un peu triste. Le décollé compte plusieurs demeures imposantes, villégiatures de familles qu'on ne peut imaginer que nombreuses. Certaines ont perdu de leur splendeur, transformées parfois en appartements.

 Quand on sortait de la messe, ça sentait bon le pain du boulanger, juste à côté de l'église. Puis, ma grand-mère m'emmenait, pour de longues randonnées. On allait visiter des autres grand-mères (elles étaient encore plus grand-mères que ma grand-mère). Là, c'était parfois la terre battue et le lit clos: Titine Clolu, Jeanne Thêtiaux, Ninie Pauvret, des veuves de pêcheur, des servantes. Je n'ai plus jamais rencontré des noms pareils depuis cette époque.
Et puis, il y avait le "capitaine Gautier", un des derniers grands Cap Horniers (ceux qui, avec d'immenses bateaux à voiles, franchissaient, pour le commerce, le redoutable Cap Horn). Il y avait un livre sur lui à la petite librairie en face de la Poste. Cela m'impressionnait, quand je croisais en rue, en vrai, l'homme du livre que j'avais dévoré.
Et puis, un certain Jean Annette, marin lui aussi. Il appartenait à la famille, si je puis dire. On n'en parlait jamais très ouvertement, mais je me rappelle d'une photo à l'occasion d'un pic-nic familial sous des pins. Je connaissais ses filles, dont il était impossible de nier qu'elles venaient ... un peu des îles. J'ai appris, longtemps après, qu'il avait un penchant bien plus net pour les matelots.
Récit des veillées autour d'un défunt par là-bas. Les vieilles, en noir, récitant le chapelet; et, après chaque dizaine, ce dialogue incroyable: - "Par où ce qu'il a passé, je passerons" - "Oh là, là, là, quelle misère" … "Je vous salue, Marie …".
Cette Bretagne-là, celle des années 1960-70, de mon enfance et de mon adolescence, a disparu. Peut-être ne faut-il pas en pleurer. En avoir la nostalgie, sûrement oui.

dimanche 19 juillet 2009

20 juillet 2009

Le seul sport que je juge vraiment digne d'intérêt est la natation synchronisée. Avec mon collègue, et néanmoins ami, N., nous avons essayé, à la piscine d'Outremeuse, mais ce n'était pas très convaincant. Aujourd'hui, paraît-il, il s'essaye au vélo d'appartement, avec, il l'avoue lui-même sur Facebook, des résultats fort mitigés.

Pour faire de la natation synchronisée, il faut un nombre incroyable de qualités: il faut savoir nager; il faut savoir survivre sans respirer; il faut être à même de faire du sous-l'eau avec juste les jambes qui sortent de l'eau pendant des minutes interminables; il faut être synchronisé; on n'est pas obligé de porter un bonnet comme à la piscine de mon quartier … ceci nuirait, il est vrai à l'esthétique de l'ensemble; enfin, il faut pouvoir nager en musique, alors que, sous l'eau, on n'entend plus grand chose.

Mais que d'émotions et de belles photos!

Jusqu'il y a peu, la discipline était exclusivement féminine. Ce n'est plus le cas. Aux jeux olympiques de Beijing, la médaille d'or a été remportée par des nageuses russes, donc de l'Est, ce qui, dans ces circonstances, laisse toujours planer un doute.

Il faut saluer par conséquent, avec admiration, la photo qui suit.


19 juillet 2009

J'avais promis d'être plus léger. Et pourtant …

Il y avait la responsabilité "pour faute", puis il y a eu la responsabilité "sans faute". On aime beaucoup parler, depuis quelques années, du principe de "précaution". On peut faire état aussi d'un principe d' "adéquation". Aujourd'hui, les juristes aiment surtout parler de "pertinence" ou de "proportionnalité". Un arrêt du Conseil d'Etat français du 15 mai 2009 sonde ce principe à propos d'un décret "sur la fabrication et l'usage du poppers": une interdiction du poppers, justifiée par des raisons de santé publique, ne serait pas proportionnée à l'objectif poursuivi. Guillaume Dustan doit se réjouir dans sa tombe. Il semblerait que, dans les backrooms, de Paris ou d'ailleurs, on pousse un grand "ouf" de soulagement. Car, derrière la proportionnalité, il s'agit bien entendu de "liberté", cette sacro-sainte liberté dont certains doivent se sentir toujours un peu privés, à moins qu'ils ne se sentent menacés, pour la défendre aussi férocement. Il y a pourtant des libertés bien plus fondamentales qui sont menacées dans le monde. Et une autre liberté, bien plus essentielle, à conquérir.

Pour ceux qui ne le savent pas, le poppers est un produit vasodilatateur, essentiellement utilisé au cours des rapports sexuels, pour ses effets décontractants et euphorisants. Je ne suis pas apte à en juger. Ce que je trouve assez inouï, c'est l'argument du syndicat national des entreprises gay, partie à la cause. Résumons-le comme suit: si on interdit le poppers, dont on ne dit pas qu'il est sans danger, mais qu'il comporte un danger proportionnellement acceptable, il y a un grand risque que les gay se tournent vers des produits stimulants plus dangereux. Je n'imaginais pas la sexualité des gay aussi misérable qu'ils ne puissent pas faire "sans" adjuvant.

Les juristes aiment jouer avec les principes, et particulièrement ceux-là: la liberté et la proportionnalité. A mon avis, le sujet ne sera jamais épuisé, connaissant les juristes.

Le fiscaliste (que modestement je suis) doit faire face à des principes bien plus complexes à appliquer: la réalité et l'apparence; la normalité et l'anormalité. Ce n'est pas le lieu d'en parler ici. Je les évoque donc simplement. Mais ils ont au moins autant de résonance dans une vie, voire plus, que la liberté et la proportionnalité.

J'aimerais parfois que l'on ose la sérénité.

Ce sera ça la vieillesse. Des douleurs partout dans le corps et une maison vide autour …

"L'auteur de ce récit de voyage ne fait malheureusement pas partie de ces hommes qui savent parfaitement pourquoi ils agissent. Il n'a pas non plus la chance de croire que sa conduite ou celle des autres s'expliquent par des causes précises. Ces causes sont, me semble-t-il, toujours obscures. La vie n'obéit jamais à une chaîne de raisons claires et distinctes, comme c'est le cas pour la pensée. S'il devenait un pu esprit libéré de la matière, l'homme pourrait découvrir un principe infaillible de causalité à l'œuvre dans sa vie. Il serait alors en droit de croire qu'il n'existe pas d'autres causes à ses actes que celles qui lui sont apparues clairement. Car précisément il ne serait qu'esprit et uniquement cela. Mais je n'ai encore jamis rencontré un tel homme ou plutôt un tel dieu et je ne crois pas non plus vaux explications généralement avancées concernant les actes et les événements de notre vie de simples mortels. Il n'est pas d'hommes qui agissent selon des raisons claires et précises. Ils se l'imaginent seulement et s'ils cherchent à le faire croire à d'autres, c'est avant tout pour satisfaire leur vanité ou leur bonne conscience".

Herman HESSE, Le voyage à Nuremberg", Calmann-Levy, 1994 (pour la traduction française).


samedi 18 juillet 2009

18 juillet 2009

Abondance de matière, aujourd'hui.

Alors une petite page fiscale et politique. Je reviendrai à des choses plus sérieuses dès demain

La T.V.A. à taux réduit dans la restauration est entrée en vigueur en France. Dont coût pour l'Etat français 2,5 milliards d'euros par an! La chose n'est pas anodine, pour deux raisons:

- il y a quelques mois à peine, le ministre du budget, Eric Woerth, expliquait que les caisses de l'Etat français étaient vides. Donc, pour financer cette promesse du Président, la France va devoir emprunter et ce, pendant plusieurs années. Mais le Président, comme chacun sait, aime tenir ses promesses, surtout quand certains lobbies ne lui laissent pas le choix. Quand le Président se sent menacé, il est toujours le plus fervent partisan de ceux qui ne lui laissent pas le choix;

- la seconde raison est que, pour faire passer une telle mesure, il fallait l'accord de TOUS les Etats membres de l'Union européenne. Sarko pouvait compter sur Didjé, je veux dire, le ministre belge des Finances (observons qu'on ne doit pas mettre de majuscule à "ministre", mais bien à "Finances") et sur le fait que la France a présidé l'Union européenne pendant six mois. Cela a pris du temps, mais ils y sont arrivés.

Au journal télévisé d'hier soir, sur une chaîne française, un journaliste sondait quelques restaurateurs français de base (dans une station balnéaire) pour savoir quelle était leur attitude, après cette baisse de la T.V.A. Les réponses obtenues valent de l'or (si j'ose dire):

- nous avons baissé les prix sur certains plats seulement: regardez la carte;

- nous n'avons baissé aucun prix, mais préféré augmenter le salaire de notre personnel permanent (… les autres étant bien entendu, saisonniers, étudiants ou étrangers, sans statut, voire sans papiers);

- comme notre propriétaire vient justement d'augmenter notre loyer, nous n'avons pas baissé les prix Voilà un propriétaire fûté qui a augmenté le loyer juste avant la baisse de la T.V.A.!

Je vous jure que je n'invente rien et tout cela sentait le mensonge à plein nez, n'en déplaise aux restaurateurs interviewés. Notez qu'aucun n'a osé dire qu'il en profitait pour s'en mettre un peu plus dans la poche. Voilà bien un exemple d'une certaine politique, menée par les partis dits "réformateurs": on consacre une part non négligeable du budget de l'Etat à une fin très médiatique, sans être capable, ni avant, ni après, de dire à quoi cela va servir, ni à quoi cela a servi exactement. Le régime des intérêts notionnels, en Belgique, relève de la même logique.

Le comble, bien entendu, c'est qu'avec l'argent de tous le Président tient les promesses de son parti, l'UMP, c'est-à-dire lui, et d'obtenir un retour de ceux qui sont ainsi devenus ses obligés.

A mes lecteurs, je signale qu'une baisse similaire de la T.V.A. dans l'HORECA a été annoncée, en Belgique, par le Ministre des Finances, au moment même où l'Etat fédéral n'est plus capable de financer, comme il se doit, c'est-à-dire comme la loi le prévoit, les entités fédérées. Les négociations pour des majorités régionales ou communautaires viennent de le démontrer.

Mais le feuilleton n'est pas fini. Suez. Electrabel. On n'a pas fini d'en parler … Les financiers et les grands argentiers, belges et français, ont organisé et avalisé des rapprochements, profitables évidemment, entre grandes entreprises dans le secteur de l'énergie. Ces rapprochements se sont traduits, pour certains actionnaires belges, en une conversion de leurs actions "Electrabel" (société belge) en actions "Suez" (société française). Or, une faille existe dans la convention belgo-française préventive de double imposition: sur leurs dividendes, ces actionnaires belges paient 15 %, en France, et 25 %, en Belgique. Le ministre des Finances belge avait annoncé que la convention serait amendée … iI n'en a jamais rien été. La Cour de justice européenne, saisie d'un recours, a estimé que cette double imposition n'était pas une "infraction" … bref, que le ministre belge des Finances n'avait pas fait ce qu'il fallait, quand il fallait, malgré ses promesses.

vendredi 17 juillet 2009

17 juillet 2009

Aujourd'hui, c'est le jour où, en Belgique, tous les nouveaux gouvernements (fédéraux, communautaires et régionaux) remaniés sont connus. Je ne me risquerai à aucun commentaire. Je note que Fadila Laanan reste à la culture (à la Communauté française) et que Michel Daerden est "rétrogradé" aux pensions (au Fédéral), avec une hostilité unanime de la classe politique flamande à son égard (et même du Palais, paraît-il).

Donc, parlons d'autre chose.

Ce n'est pas une découverte d'hier, mais je l'ai réécoutée hier. Il y a un disque que j'aime, pour sa diversité, et qui m'a amené à en aimer d'autres. Je suis aussi sensible à un artiste: Gavriel Lipkind.

et puis ensuite:

Mes amants de 20 ans ont mûri, alors que moi je vieillis. Puis-je prétendre d'ailleurs encore à des amants de 20 ans? Eux seuls, peuvent le dire. Ce qui me touche profondément, c'est qu'ils ont gardé pour la plupart le souvenir de moi. Moi aussi, je me souviens de tout, jusqu'aux aspects les plus intimes. Il s'est donc réellement passé quelque chose.

L'un d'entre eux vient de me contacter aujourd'hui, pour donner des nouvelles. Je garde précieusement pour moi ses dernières photos.

jeudi 16 juillet 2009

16 juillet 2009

Ce 16 juillet est une journée faste, mais néanmoins un peu grise.

D'abord, Sam a réussi toutes les épreuves de sa formation.

Il a annoncé qu'il fêterait sa victoire, avec des amis, dans le Carré ... normal. Il aurait pu téléphoner à mes parents. Je suis triste pour Pami et Mami, qui ont collaboré, plus que nous tous, à ce projet, ces derniers mois, puisqu'ils l'ont hébergé. Au lieu de lui reprocher l'une ou l'autre rentrée tardive, mon vieux père s'est levé tous les jours à 6 heures du matin pour être sûr que Sam parte à l'heure. Mais Anne va bientôt partir en vacances et la maison de Bois-de-Breux sera alors fermée pour quelques semaines.

Ben a le talent du bonheur. Il le partage. Il sait dire merci. Il est reconnaissant. Il aime partager sa joie insouciante.

Il a pris l'initiative d'un repas dans une auberge/taverne/brasserie à la campagne, avec mes parents: splendide terrasse et très beau jardin, avec une mare, des nénuphars, des iris, des grenouilles et des tortues. Et surtout exceptionnels moments de complicité entre Ben et moi pour déceler le ridicule ou l'incongruité de certaines situations ou de certains personnages.

Mon père ne goûte plus ces moments comme il faudrait. Des idées noires le torturent sans arrêt. Depuis, en fait, qu'il s'est mis à lire ... "Femmes d'aujourd'hui", le journal qui a conduit, selon lui, ma mère "dans le féminisme" (!) et qui n'a de cesse que de détruire les couples!

Au retour, nous sommes passés à l'Abbaye de Brialmont, toute proche: je voulais acheter des oeufs frais (je veux dire juste sortis du cul de la poule), du fromage d'Orval (mon crémier est en vacances) et je voulais surtout une huile ou un baume de massage relaxant. J'ai tout trouvé. Des oeufs de Brialmont, du fromage D'orval et un baume pour massage des moines de Ganagobie. Il n'y a pas à dire: ils savent ce qui est bon pour nous.

L'abbaye de Brialmont, c'est juste au dessus de Tilff et de la vallée de l'Ourthe, à 15 minutes de Liège.

http://www.brialmont.be/

En prime, j'ai acquis un superbe livre illustré sur l'abbaye d'Orval (Joseph Orban, Jean-Marie Lecomte, Abbaye d'Orval, Editions Noires terres/ Weyrich, 2007).

Ce livre peut-il être mis entre toutes les mains? Peut-être tout le monde n'est-il pas prêt à le recevoir de la même manière. Le livre est surtout fait de très belles photos.

Il s'y trouve quatre choses, qui me frappent avant tout:

- il s'agit d'abord d'hommes et, au fil de l'histoire, d'un peu de l'histoire des hommes;

- il s'agit d'un lieu qui ne serait pas ce qu'il est sans la nature, le ciel, les arbres, l'étang, les colombes, l'eau, la forêt;

- il s'agit d'un lieu où l'homme a construit. Il n'a pas construit n'importe comment. A Orval, plus qu'ailleurs, et bien que les derniers bâtiments soient de facture récente (1926), l'architecture, inspirée de la tradition, se veut sans cesse passage, perspective, ouverture, carrefour. Il suffit d'un éclairage différent, d'une saison différente, d'une heure différente de la journée ... et tout est différent. Tout est offert à la condition de l'accueillir. Je crois beaucoup à la vertu symbolique d'un lieu de vie qui réserve des lieux clos et des lieux ouverts, des chemins qui s'ouvrent, se croisent ou se séparent; des lieux où on se rassemble et des lieux où on s'isole. Un jardin de plantes, un jardin de fleurs, un jardin de pierre, un jardin d'arbres.

Un vieux moine d'Orval m'avait dit (j'étais étudiant alors): je suis entré ici à 18 ans; je n'en suis plus sorti, mais, tous les jours, j'ai voyagé. J'ai voyagé beaucoup. Il ne parlait bien sûr pas de géographie; il me disait que la découverte, c'est-à-dire la connaissance de ce qu'on ne connaît pas encore, peut se faire "sur place". Il ajoutait néanmoins toujours: "après (nous avions alors travaillé tout l'après-midi dans les bois), on boit une Orval. Ca n'a jamais fait de mal à personne. Regarde-moi, j'ai 78 ans ... je suis toujours garde-chasse et on vient d'abattre quelques arbres ensemble!". Et bien quelle santé ... en étant debout tous les jours à 3h45 du matin!

J'ai connu des moines plus jeunes. Ils n'avaient pas toujours le même enracinement. Yves n'a plus jamais donné de ses nouvelles. Ils ne sont plus très nombreux, là-bas à Orval, mais je sais qu'Yves est toujours là, trente ans après. J'aimerais qu'il ne m'ait pas oublié. A-t-il toujours dans son psautier ma prière d'un jour que je lui avais demandé de porter chaque jour? Yves a introduit la poésie dans ma foi. Et il m'a accordé un grand privilège: il m'a conduit au coeur du monastère. Un endroit de l'Eglise, un peu excentré, où il n'est pas rare de voir un moine seul en prière. Il m'a expliqué que les monastères construits selon les plus anciennes traditions comportent tous ce lieu. Je ne pouvais pas tout comprendre, mais, à cet endroit-là, j'ai été pris d'une très grande émotion. Il a eu la délicatesse de m'y laisser seul. J'ai eu l'impression viscérale d'être dans une autre dimension. Toutes mes barrières, toutes mes révoltes, toutes mes hontes, toutes mes objections rationnelles fondaient. Je me sentais nu et apaisé en même temps. J'étais.

- à Orval, il y a une âme. Quand j'ai visité l'abbaye de Fontenay, en Bourgogne, il n'y avait plus d'âme ... Et pour cause, les bâtiments avaient été rachetés par une des plus grandes banques françaises. C'était devenu un bâtiment historique, un lieu de concerts et un cadre d'exception pour des manifestations de prestige. Dans l'église même, il était impossible d'entendre seulement trois notes du Salve Regina. J'ai donc osé ... un guide m'a prié de me taire. Normal dans un monastère. Mais paradoxal. Pendant ce temps, des ouvriers montaient en criant et sifflotant un échafaudage pour un concert le soir, sans respect aucun pour la sacralité du lieu.

Fontenay

Mon père n'a jamais voulu descendre de la voiture. Il a les bonnes soeurs en horreur. Ma mère a acheté une eau de lavande; elle en a aspergé tout le monde sur le trajet du retour, ayant perdu le bouchon du flacon … et les chaos de la route aidant. Ben et moi, cela nous faisait rire. Mon père sermonnait ma mère. Depuis, je sens bon la lavande.

15 juillet 2009

Je le rencontre trois fois par semaine. Nos échanges se résument à trois mots. Il doit avoir mon âge. Le mercredi, il s'agit du Canard enchaîné. Le jeudi, du Nouvel observateur. Le samedi, du journal le Soir, dans la mesure où il permet d'acquérir à bon prix, depuis quelques semaines, un ouvrage sur les grands philosophes.

Trois fois par semaine, trois mots … jusqu'à ce jour. Il y avait la nonchalance de l'été. Il fumait une cigarette devant sa librairie. J'ai appris, après quelques minutes, qu'il était iranien. Il a quitté Téhéran, avec toute sa famille, il y a une dizaine d'années. Il a repris la librairie pour vivre. Son fils est étudiant en philosophie à l'U.L.G. J'ai eu l'occasion de parler à son fils l'autre jour. Je me réjouis d'avoir de tels voisins. Les aurais-je rencontré en d'autres cénacles?

mercredi 15 juillet 2009

14 juillet 2009

Pas d'idée aujourd'hui; en tout cas pas d'idée dans le ton, en ce jour de fête nationale française. J'ai beaucoup réfléchi à des sujets philosophico-théologiques, ces dernières heures, et ils ne sont pas mûrs pour en parler.

A quoi rime tout cela?

Européen convaincu, je croyais que l'Etat-nation était une idée dépassée. Que célèbre la France, le 14 juillet? La grandeur de la France?

Un idéal républicain: liberté, égalité, fraternité. Dans la France de Sarkozy, il y a de moins en moins de liberté, de moins en moins d'égalité et de moins en moins de fraternité. Alors de quoi s'agit-il?

La grandeur d'un pays se mesure-t-elle à la capacité de son armée à marcher au pas? Le préfet militaire de Paris a tenu son … pari: cher homme, la République ne lui a pas trouvé d'autre emploi; alors, le képi sur la tête et les doigts sur le galon de son pantalon, il a fait son devoir. Il est vrai que chacun ne peut pas tout faire: le devoir, c'est déjà bien. Il a fait comme toujours, et ça s'est bien passé, sans incident. C'est exactement ce qu'on attendait de lui.

La France républicaine s'explicite-t-elle à la vue d'un président qui remonte les Champs-Elysées, sur un véhicule d'apparence militaire, saluant la foule, tel un César, un pape ou un Saint Nicolas de pacotille? Tous les français regardent, et moi je trouve cela grotesque.

Il est vrai, je ne suis pas français. Surtout, je ne me sens pas patriote. D'aucune patrie. Je suis sans doute apatride.

Le feu d'artifice - ici, à Liège - allait avoir lieu, une heure plus tard. Des péquenauds envahissaient le quai au pied de mon immeuble et le bateau "Le pays de Liège". Ils avaient payé pour avoir le droit de voir le feu d'artifice (pourtant gratuit), mais, eux avaient, en plus, un verre de mauvais champagne à la main et ils avaient acquis le droit de voir le feu d'artifice sur un bateau qui serait mis en travers du fleuve. Du coup, ils se sentaient différents des autres et le montraient ostensiblement. Cela doit être cela les "V.I.P.".

Après au moins 15 minutes, où je ne trouvais pas la manière d'engager la conversation avec mon voisin de banc, je lance: "Vous aimeriez bien être sur le bateau, vous?". Il me dit: "Non. Je suis algérien; je vis ici, en Belgique, depuis 18 ans. La France a fait du mal à mon pays et à ma famille. Je ne comprends pas pourquoi on fête la France ici. Moi, je suis belge maintenant. Je ne voudrais pas être français. C'est en Belgique que j'ai appris à vivre libre". Et toc! Il faut aussi pouvoir entendre ceci.

lundi 13 juillet 2009

13 juillet 2009

Je n'ai jamais aimé jouer, aussi loin que mes souvenirs remontent. Mais j'ai toujours aimé imaginer. Les jeux de mes congénères manquaient singulièrement d'imagination. Ce refus du jeu fut d'abord une question d'intuition, ensuite de cohérence. Le jeu: "activité physique ou mentale purement gratuite qui n'a, dans la conscience de la personne qui s'y livre, d'autre but que le plaisir qu'elle procure" (comme toujours, mon Petit Robert fixe bien les choses).

Je vais essayer de m'expliquer. Ni la gratuité, ni le plaisir ne me font problème. Je suis capable des deux. C'est "la conscience de la personne qui s'y livre" qui me fait problème. Dans la conscience de certains, le principe de plaisir peut en effet devenir le seul moteur de l'action. Est-ce seulement à certains moments ou est-ce toujours? Peuvent-ils dire qu'ils ne font que ce qui leur plaît? Ce principe peut-il (doit-il) composer avec d'autres? La cohérence de l'être est, pour moi, la seule chose qui vaille la peine de s'investir. Parmi les hédonistes, j'en connais peu qui soient arrivés à exclure toute autre considération que le plaisir. Est-ce même possible? Quoique la variété des plaisirs soit infinie. Certains finissent ainsi par avoir des personnalités fragmentées. Ma quête à moi est celle de l'unité.

Mais mon Robert ne dit pas tout du jeu. A l'exception des jeux solitaires (comme, par exemple, … les mots croisés), il y a toujours, dans tout jeu, l'une et/ou l'autre des deux composantes suivantes: la tromperie et/ou la compétition. Il s'agit, pour moi, contrairement à la majorité de ceux que je connais, des deux choses qui me paraissent les plus inconsistantes et les plus fallacieuses au monde. Ne parle-t-on pas de " poker-menteur"? Gagner, être meilleur que l'adversaire, lequel (même s'il accepte sa défaîte avec élégance) ne cherchera pourtant qu'à prendre sa revanche (sur l'autre, voire sur lui-même, pour restaurer son orgueil blessé). Alors, bien évidemment, si on évoque le marivaudage … ou la politique!

Ni la tromperie, ni la compétition, ne sont pour moi des moyens qui vaillent.

Prenons l'exemple du canular. Deux amis prennent un faux nom sur internet et choisissent de rire sur le dos d'un autre. Il s'empressent aussi vite de disparaître … comme des gamins qui ont sonné à la porte et s'enfuient. C'est vieux comme la télé. Ils rient entre eux. Ils trompent, le cas échéant, un ami et s'assurent ainsi d'une supériorité factice par rapport à lui. Je devais avoir huit ans, quand je lisais Quick et Flupke. Quel âge ont-ils?

Prenons maintenant un contre-exemple. Très modestement, j'ai eu l'occasion de participer à quelques expériences au théâtre. Jamais, pour moi, il n'a été question de jouer un rôle (fût-il de composition). La seule manière plausible d'habiter un personnage est de le faire sien. Je veux dire y mettre ce que l'on est, pour lui donner de la consistance. C'est à cette nuance que l'on peut distinguer l'acteur qui joue juste de l'acteur qui joue faux.

J'ai terminé, hier soir, vers 22h30, sur un banc, comme d'habitude, la lecture d'un roman que j'ai évoqué précédemment: Alain Claude Sulzer, Un garçon parfait, Actes Sud 2008 (pour la traduction française).

Après avoir refermé ce livre, il m'a fallu plusieurs minutes avant de revenir à la réalité qui m'environnait. Je regardais l'eau du fleuve couler avec une grosse boule sur l'estomac. Ceci rejoint ce qui précède. Comme toujours, je n'ai pas pris cette lecture comme un simple plaisir. Ce roman n'est pas resté "hors de moi". Chaque personnage me renvoyait à des expériences personnelles intimes: le secret, le sexe sans amour, l'amour sans sexe, la trahison, la manipulation, la torture, le silence … le garçon parfait.

Le fait d'apprendre, ce matin, que le fisc a décidé de taxer systématiquement les plus-values sur actions des actionnaires "actifs", laissant pour le moment les "passifs", dans leur coin, m'a paru vraiment sans intérêt. Mais je ne doute pas que, dans les cabinets de fiscalistes, on ait commenté la nouvelle plus que de raison.

J'aime aussi partager de belles images.


Vous trouverez celles-ci à l'Echappée Belle (Boulevard Saucy, 9 à Liège).

dimanche 12 juillet 2009

12 juillet 2009

Quelle est la bonne version (étant entendu qu'il s'agit, dans les deux cas, d'un communiqué de l'Agence Belga)?
Sur le site du Soir (http://lesoir.be/actualite/economie/2009-07-12/fin-pompes-717362.shtml), on peut lire ceci: "La fin des pompes?" ... et un peu plus loin "On note par ailleurs une hausse de 13 % en deux ans du nombre de vols à main armée. Les vols de carburant sont eux aussi en progression. Pour la Fédération pétrolière, il est urgent de trouver une solution permettant aux pompiers victimes de récupérer les pleins de carburant impayés".
Sur le site de l'Echo de la Bourse (http://www.lecho.be/actualite/entreprises_energie/La_fin_des_stations_d-essence.8207585-583.art), plus sérieux, le même communiqué est rectifié: "La fin des stations d'essence" ... et puis ensuite "pour la Fédération pétrolière, il est urgent de trouver une solution permettant aux pompistes victimes de récupérer les pleins de carburant impayés".

Je comprends l'inquiétude de la Fédération pétrolière: si personne ne veut plus être pompiste, où va-t-on?
Les choses ne sont pas si simples pour autant.
Tout le monde se dit qu'il y a toujours bien un volontaire pour faire le pompier. Détrompez-vous! Il y a aussi aujourd'hui pénurie de pompiers volontaires.
D'après La Dépêche (http://www.ladepeche.fr/article/2009/01/21/527795-Souillac-manque-de-pompiers-volontaires.html), il n'y a plus, à Souillac (Picardie), que 0,8 pompier pour 100 habitants! Il n'y a que deux solutions: diminuer le nombre d'habitants ou augmenter le nombre de pompiers.
Car cela commence à gronder, certains citoyens ne trouvent plus réponse à leurs attentes.
Depuis que tout s'achète et tout se vend, le monde va mal.
Même pour la représentation sur scène de Britney Spears, à Anvers, les nombreux pompiers appelés pour la circonstance n'ont servi à rien. Pour Madonna, je ne sais pas.

Et pour Lily Vincent? Si je ne devais parler ici que de pompistes et de pompiers, mon blog n'aurait pas d'intérêt. Il n'en aurait d'ailleurs pas davantage si mon propos ne concernait que les deux précédentes nommées. Mais voilà, Lily Vincent nous a quittés:


La chanteuse belge de variétés, Lily Vincent, de son vrai nom Liliane De Smedt, est décédée vendredi à l'âge de 83 ans.

Née en 1926 à Schaerbeek, la chanteuse avait reçu, en 2003, la Croix d'Officier de l'Ordre de Léopold. Elle avait auparavant été nommée citoyenne d'honneur de la commune de La Hulpe, où elle vivait depuis 1963. En 1953, Lily Vincent s'était fait remarquer par les professionnels du milieu de la chanson en sortant lauréate du concours de chant radiophonique DOP (Radio Luxembourg). En 1954, elle est deuxième au concours de chant "Les étoiles chantent". Lily Vincent a enregistré son premier disque chez RCA en 1956. Elle enchaînera ensuite les galas et concerts. La chanteuse chantera en Belgique et en France aux côtés de grands noms tels que Sacha Distel, Gilbert Bécaud ou Luis Mariano. Elle se produira également régulièrement dans l'émission "La Chance aux chansons" de Pascal Sevran.

Pour plus d'informations, voyez le site assez inouï (uniquement pour amateurs):

Les gamins et les gamines qui assistent, en ce moment, à Liège, au festival rock "Les ardentes", doivent se demander de quoi je parle. Ce n'est pas grave: moi non plus, je ne comprends pas toujours ce qu'ils écoutent. Dans la programmation, j'en connais quand même un ... et je l'aime plutôt bien.