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lundi 13 juillet 2009

13 juillet 2009

Je n'ai jamais aimé jouer, aussi loin que mes souvenirs remontent. Mais j'ai toujours aimé imaginer. Les jeux de mes congénères manquaient singulièrement d'imagination. Ce refus du jeu fut d'abord une question d'intuition, ensuite de cohérence. Le jeu: "activité physique ou mentale purement gratuite qui n'a, dans la conscience de la personne qui s'y livre, d'autre but que le plaisir qu'elle procure" (comme toujours, mon Petit Robert fixe bien les choses).

Je vais essayer de m'expliquer. Ni la gratuité, ni le plaisir ne me font problème. Je suis capable des deux. C'est "la conscience de la personne qui s'y livre" qui me fait problème. Dans la conscience de certains, le principe de plaisir peut en effet devenir le seul moteur de l'action. Est-ce seulement à certains moments ou est-ce toujours? Peuvent-ils dire qu'ils ne font que ce qui leur plaît? Ce principe peut-il (doit-il) composer avec d'autres? La cohérence de l'être est, pour moi, la seule chose qui vaille la peine de s'investir. Parmi les hédonistes, j'en connais peu qui soient arrivés à exclure toute autre considération que le plaisir. Est-ce même possible? Quoique la variété des plaisirs soit infinie. Certains finissent ainsi par avoir des personnalités fragmentées. Ma quête à moi est celle de l'unité.

Mais mon Robert ne dit pas tout du jeu. A l'exception des jeux solitaires (comme, par exemple, … les mots croisés), il y a toujours, dans tout jeu, l'une et/ou l'autre des deux composantes suivantes: la tromperie et/ou la compétition. Il s'agit, pour moi, contrairement à la majorité de ceux que je connais, des deux choses qui me paraissent les plus inconsistantes et les plus fallacieuses au monde. Ne parle-t-on pas de " poker-menteur"? Gagner, être meilleur que l'adversaire, lequel (même s'il accepte sa défaîte avec élégance) ne cherchera pourtant qu'à prendre sa revanche (sur l'autre, voire sur lui-même, pour restaurer son orgueil blessé). Alors, bien évidemment, si on évoque le marivaudage … ou la politique!

Ni la tromperie, ni la compétition, ne sont pour moi des moyens qui vaillent.

Prenons l'exemple du canular. Deux amis prennent un faux nom sur internet et choisissent de rire sur le dos d'un autre. Il s'empressent aussi vite de disparaître … comme des gamins qui ont sonné à la porte et s'enfuient. C'est vieux comme la télé. Ils rient entre eux. Ils trompent, le cas échéant, un ami et s'assurent ainsi d'une supériorité factice par rapport à lui. Je devais avoir huit ans, quand je lisais Quick et Flupke. Quel âge ont-ils?

Prenons maintenant un contre-exemple. Très modestement, j'ai eu l'occasion de participer à quelques expériences au théâtre. Jamais, pour moi, il n'a été question de jouer un rôle (fût-il de composition). La seule manière plausible d'habiter un personnage est de le faire sien. Je veux dire y mettre ce que l'on est, pour lui donner de la consistance. C'est à cette nuance que l'on peut distinguer l'acteur qui joue juste de l'acteur qui joue faux.

J'ai terminé, hier soir, vers 22h30, sur un banc, comme d'habitude, la lecture d'un roman que j'ai évoqué précédemment: Alain Claude Sulzer, Un garçon parfait, Actes Sud 2008 (pour la traduction française).

Après avoir refermé ce livre, il m'a fallu plusieurs minutes avant de revenir à la réalité qui m'environnait. Je regardais l'eau du fleuve couler avec une grosse boule sur l'estomac. Ceci rejoint ce qui précède. Comme toujours, je n'ai pas pris cette lecture comme un simple plaisir. Ce roman n'est pas resté "hors de moi". Chaque personnage me renvoyait à des expériences personnelles intimes: le secret, le sexe sans amour, l'amour sans sexe, la trahison, la manipulation, la torture, le silence … le garçon parfait.

Le fait d'apprendre, ce matin, que le fisc a décidé de taxer systématiquement les plus-values sur actions des actionnaires "actifs", laissant pour le moment les "passifs", dans leur coin, m'a paru vraiment sans intérêt. Mais je ne doute pas que, dans les cabinets de fiscalistes, on ait commenté la nouvelle plus que de raison.

J'aime aussi partager de belles images.


Vous trouverez celles-ci à l'Echappée Belle (Boulevard Saucy, 9 à Liège).

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