- Oh! ce château, comme j'en ai plein le dos !
Demain, je fais couper le cou d'un homme
C'est pourquoi je viens te voir, mon voisin
Pour oublier la loi que l'on tient
Parle-moi de ta femme au jardin
Montre-moi tes canards et ton chien
On doit m'chercher partout à la cour
J'suis sorti par l'échelle de la tour
Hâte-toi de me faire oublier
Les papiers qu'un roi doit signer
- Oh! majesté, comment vous consoler
Vous avez condamné mon frère
Au soleil levé qui s'en vient
On le pouss'ra en haut des gradins
Dans son cou une corde de lin
De la soie pour attacher ses mains
Je vous prie, continuez vot' chemin
On ne peut unir nos deux chagrins
Vous êtes là pour punir les vilains
Laissez-moi les pleurer tout au moins
- Oh! ce métier, métier de justicier
Demain, je me ferai meunier ou moine
J'échangerais pour un vieux marais
Mon château, ma couronne, mes valets
Pour tes six canards, je donnerais
Les peintures qui ornent mon palais
J'ai lu tous les livres parfaits
Et connu tous les esprits bien faits
Quand je vois ton âne près des roseaux
Je voudrais au monde tourner le dos
- Oh! majesté, chacun son pauvr' métier...
J'ai un trou à creuser: excusez...
J'aurais tellement aimé être là, à la veillée, au deuxième rang, discrètement, et écouter
des choses aussi belles.
Quand j'avais 20 ans, j'étais fan du groupe chilien QUILAPAYUN (je le suis toujours). Il me permettait d'entendre des poèmes de Pablo Neruda. Ils chantaient bien. Ils avaient un engagement qui reste le mien. Ils existent toujours: quelques fondateurs et quelques plus jeunes. Il y a ainsi quelques groupes qui parviennent à durer, tout en se renouvelant, tout simplement parce qu'ils sont porteurs d'un projet qui n'a rien à voir avec le temps.
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