J'hésite toujours à parler de choses un peu intimes sur ce blog. Et pourtant, je veux qu'il comporte aussi cette dimension. J'ai manqué, pour ma part, à une époque de ma vie, de confidences comme celles que je vais vous livrer maintenant.
Cela ne m'était plus arrivé depuis longtemps. Je pensais même que cela ne m'arriverait plus jamais. On ne peut plus vivre à passé 50 ans exactement les mêmes troubles qu'à 20 ou à 40. Sauf samedi dernier, de manière inattendue. Et dans une imprévisible inversion des rôles. Il cherchait, dans le fond, la même chose que moi, il y a 35 ans. Il attendait quelque chose.
Je n'ai jamais été dragueur. Même si j'y ai succombé (un psy me l'avait conseillé), je n'ai jamais aimé partir en chasse, là où ça se passe. Cela ne me correspond pas du tout; et, quand je l'ai fait, je suis plus souvent rentré bredouille, que satisfait. Des lieux où ça se passe, je ne connais presque rien. Par contre, il arrive que mon regard, en rue, croise un autre regard. Et que ce simple échange de regards crée beaucoup de désir.
Ce samedi, il était jeune (20 ans?). Et cet échange de regards s'est produit. De ce qui a suivi, je retiens une infinie douceur, aucun mot (je ne sais même pas son nom), un regard intense et un sourire avant de se quitter, et une carresse de sa part sur mon bras.
Ma description ne relève pas de l'angélisme. Et je n'ai ni honte, ni culpabilité. 30 ans après, je revivais la même chose ... simplement, les rôles avaient changé.
Ces "rencontres éphémères" n'ont pas moins de valeur que les autres. L'important, c'est de les habiter. Ce fut le cas.
Ce n'est pas toujours le cas.
Deux livres m'ont, à ce propos, un jour, interpelé.
Un récit (un texte écrit pour le théâtre): Karamel, Christian Giudicelli, éd. Seuil, Paris, 2002.
Un double journal: Incomparable, Renaud Camus & Farid Tali, P.O.L., 1999
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Il y a 11 mois
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