Il est huit heures, je me lève. Il y a du soleil, le ciel est bleu pâle, les tilleuls devant chez moi perdent leurs feuilles, d'un jaune-or, pâle lui aussi. Samuel dort dans le salon ... il ronfle aussi, bruyamment. Cela me fait sourire. J'essaye, quant à moi, de ne faire aucun bruit, pour ne pas le déranger.
La terrasse du Randaxhe est un peu vide, ce matin, et je trouve le chauffage prématuré. Donc, j'ai bu mon café et mangé mon piccolo-beurre-fromage. Puis, j'ai été finalement lire mon journal sur un banc, face au fleuve, sans chauffage, avec les joggeurs qui passent.
Cette journée qui aurait pu être sombre dans mon coeur ne l'a pas été à cause de deux rencontres "positives".
D'abord, R., devant ma librairie de quartier "L'échappée belle". Je ne l'aurais jamais connu sans G. Ce garçon, au look un peu "bad boy", doit être un extraordinaire professeur dans le secondaire. J'ai aimé ce qu'il m'a dit en tout cas de ses cours d'histoire, de religion et de géo ... et même de math! Il semble heureux, après un passage difficile où l'université lui a, alors qu'il était doctorant en archéologie, indiqué la porte de sortie. Il parle à ses élèves des Balkans, qu'il connaît bien; de ce lieu qui brasse nationalités, religions, langues, traditions. En dialogue avec ses élèves, en majorité musulmans, il n'hésite pas à leur dire: "Mais, vous me parlez tout le temps de préceptes, d'obligations ... vous ne me parlez jamais de Dieu". Et le plus étonnant est que ça marche.
L'occasion était trop belle, je suis bien entendu entré dans la librairie. Or, je ne peux pas entrer dans une librairie, sans en sortir avec un livre entre les mains. Les éditions Plon/Fayard ont créé une collection qui ne m'a jamais déçu: celle des dictionnaires amoureux. J'ai acheté aujourd'hui de J. Attali, Le dictionnaire amoureux du judaïsme, 2009. Ce n'était que justice, ayant beaucoup aimé Le dictionnaire amoureux de l'Islam, de M. Chebel, en 2004.
Un peu plus tard, au GB, j'ai revu L. (son prénom veut dire joie, mais elle est aussi lumière). Elle vit avec son handicap, dans une totale lucidité. Elle ne pouvait plus faire les courses seule. Elle ne marchait plus. Elle remarche. Elle m'a dit qu'elle a 28 ans maintenant. Je l'ai connue à l'époque où elle était une enfant, lors de ces week-ends bibliques, à Wavreumont, auxquels Sam et Ben participaient aussi, et d'autres ... que je retrouve aujourd'hui dans des manifestations universitaires. Ah, si pouviez rencontrer L, un jour! En un instant, tous vos repères basculeraient.
Bonheur aussi de la présence de Sam, le révolté, au bon coeur.
Et puis, c'est à cela que sert une librairie. Très bel ouvrage sur l'oeuvre de Nicolas de Staël. Si vous n'avez aucune idée de cadeau pour mon anniversaire ...
Hazan, 14 octobre 2009, 248 p.
Une oeuvre où je puis m'attarder longuement, parce que je me sens, depuis longtemps, en connivence très étroite avec l'artiste. Comme aurait dit, mon irrévérencieuse tante: "il n'y a rien à jeter chez cet homme!".
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