Ceux qui me lisent d'habitude savent un peu ce que je vis et ce que je crois.
Alors que ma vie aborde à nouveau un grand tournant, je me trouve avec un pied dans la Bible et un pied chez ma psy. On pourrait penser que je fais le "grand écart" ... Ma souplesse étant dorénavant ce qu'elle est, cela ne me fait pas rire!
Un article a attiré mon attention: "Le Bible: une parole moderne et psy".
http://www.lalibre.be/debats/opinions/article/642804/la-bible-une-parole-moderne-et-psy.htm
Rien de bien neuf, dans cet article. Cela fait des années que je suis convaincu que la lecture, la méditation et la rumination de la Bible permettent à des gens, très sensés, de devenir eux-mêmes et d'être heureux. Les autres - ceux qui tiennent la Bible en piètre estime - vont voir un psy. Moi, je fais les deux.
Je ne sais pas si "devenir soi, c'est sortir de la matrice maternelle dans notre monde de conformisme" (article cité, initio). Mais, cela ne me semble pas totalement faux.
Je veux témoigner ici d'une chose: tout ce qui figure dans la Bible parle de l'homme, des hommes. L'homme individu et l'homme en société. La Bible parle même beaucoup plus des hommes que de Dieu. Dieu est, dans la Bible, le point extérieur qui permet aux hommes de dépasser leurs conflits et leurs afflictions, mais encore plus celui qui permet de se dépasser soi. Il est une invitation - encore aujourd'hui - à l'unité intérieure.
Tous les conflits sont évoqués dans la Bible, avec des réponses précises ou à inventer.
Quelques exemples:
- la volonté de Dieu exclut tout sacrifice humain. Jamais, la mort d'un homme, même pour une grande cause, voire la plus grande: "Dieu", n'est plus justifiée depuis la Genèse (Abraham et le sacrifice d'Isaac/Ismaël). Certains ne l'ont pas encore compris apparemment. Je ne pense pas ici qu'aux martyrs de la foi, mais à tous ces "sacrifices" d'hommes, de femmes, de jeunes en raison de leur identité, de leur préférence sexuelle, de leur origine ou pour "une cause ou un projet politique";
- toute vie est faite de passages, d'un état à un autre, d'une rive à une autre, d'un état de mort à un état de vie et parfois d'un état de vie à un état de mort (la traversée de la mer Rouge, la traversée du désert, la traversée du lac de Tibériade par Jésus, le symbole de la résurrection). La Bible nous parle de l'avant, de l'après et du pendant. En parlant de l'avant, elle nous rejoint dans notre intimité. Existe-t-il plus belle manière d'exprimer ses sentiments (de révolte, d'affliction, de désespoir, de confiance, d'abandon, ...) que les psaumes? En nous parlant de liberté et de vie, comme espérance pour aujourd'hui, ne nous dit-elle pas l'essentiel et ne donne-t-elle pas une raison de vivre? En nous parlant des apôtres qui perdent pied, lors de la tempête apaisée, ne nous invite-telle pas à la confiance (Jn 6, 16-21)?
- quand elle nous invite à "rentrer en nous-mêmes" et nous donne comme modèle, par exemple, le fils prodigue et son père (Lc, 14, 11-32), ne souligne-t-elle pas une voie trop souvent absente aujourd'hui, en ce monde où l'extériorisation a pris le pas sur l'intériorisation?
- quand les évangiles nous parlent du bonheur de Dieu, dans les "béatitudes", nos bonheurs médiocres à nous ne sont-ils pas complètement remis en question et, dès lors, nos choix de sociétés les plus essentiels (Lc, 6, 20-21; Mt, 5, 3-10). Se dire que le "bonheur" de Dieu, la tendresse de Dieu, ce qui réjouit Dieu, concerne en priorité les pauvres, les doux, ceux qui ont faim, ceux qui pleurent, ceux qui font oeuvre de paix, ceux qui pardonnent. J'aime aussi beaucoup les "malétitudes" (l'expression n'est pas de moi, mais de frère Jean-Marie), qui ne sont pas des malédictions, mais l'expression de la douleur de Dieu (Lc, 6, 24-26): Dieu pense alors aux riches qui se trompent en croyant tenir leur consolation de l'argent; Dieu pense alors à ceux qui sont repus d'avoir trop consommé, parce qu'il sait qu'ils auront toujours faim; Dieu pense à ceux qui, dans le rire, dans une apparente légèreté et dans l'insouciance, fuient la réalité ou eux-mêmes; Dieu pense à ceux qui aiment qu'on dise du bien d'eux et s'organisent pour qu'il en soit ainsi. Cette parole date de 2000 ans. N'est-elle pas actuelle?
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