Permettez-moi de revenir à la lumière et à la petite maison dont j'ai parlé dans la perspective de Noël.
http://xavierciconia.blogspot.com/2011/12/une-vision-de-noel.html
Déjà, je laissais entendre que cette lumière risquait de nous conduire bien plus loin que notre attente ou notre curiosité.
Frère Pierre, le 25 décembre, a donc lui parlé du corps.
La lumière et le corps. Le corps, notre corps, auquel nous ne pouvons échapper, encore plus quand il est fragilisé ou mutilé. Le corps et la lumière.
Le corps qui laisse transparaître la lumière. Le corps qui disparaît dans la lumière. Le corps ET la lumière. La lumière ET le corps.
Voici mon interprétation à moi :
S'il existe une résurrection, elle doit vouloir dire que la lumière, dans la petite maison de notre intimité, est devenue tellement ardente qu'on n'en voit plus les murs, les façades, les structures. La maison brûle tellement de l'intérieur qu'elle en devient transparente. On oublie alors les murs, les façades, les structures . C'est le moment où le corps n'est plus nécessaire pour exprimer la lumière. Jésus, après la résurrection, ses disciples ne le verront plus vraiment, mais ils ressentiront encore sa présence ardente. Rappelez-vous Moïse et le buisson ardent. D'ailleurs, à chaque fois, qu'ils tentent de retrouver un souvenir de son corps, ils se méprennent (un jardinier, un marcheur, un inconnu sur la grève).
Et puis, n'y a-t-il pas une correspondance évidente entre la petite maison entrouverte de Noël, avec une faible lueur à l'intérieur, et le tombeau de la résurrection, ouvert lui aussi, avec la lumière de Pâques si vive qu'elle aveugle, nous appelant à voir autrement, avec le coeur.
N'est-ce pas cela le mystère de Noël/Pâques ? Auquel nous sommes associés, si nous le voulons.
Pâques, ce jour où Jésus est devenu transparence, parce qu'il a été au bout de tout ce qu'il devait vivre et où la petite lumière, devenue grande lumière, a tout submergé.
Soyons clair, on ne devient pas transparent, " ressuscité ", sans un certain parcours, des doutes, des moments de grâce, des épreuves, des morts à soi-même ... Jésus en est l'exemple.
Je me réjouis quand je vois, autour de moi, des non-croyants, ou des non-croyants prêts à croire, se retrouver ne fût-ce qu'un peu dans ce discours.
Je croise, heureusement pour moi, des personnes qui sont lumière. Dont le corps laisse passer la lumière qui est en eux. C'est une grande chance. Quand je les croise, cela est tellement évident. Souvent, il s'agit de personnes très simples et même souvent marquées par la vie. Il s'agit aussi de personnes de grande intelligence et de grande culture, mais qui ont décidé de privilégier la vie selon le coeur. Ces êtres-là sont les plus empreints d'humanité. Le plus beau destin pour un être humain n'est-il pas de grandir en humanité ? Au-delà de cela, c'est l'homme qui cherche à jouer au plus malin avec Dieu.
Je suis tellement triste pour ceux qui sont insensibles à tout ceci. Ils s'excluent du mystère. Ils ont tellement substitué, il est vrai, Les lumières à la lumière, qu'ils sont passé à côté d'un certain nombre de choses. Je le crois profondément. Au lieu de réunir les deux.
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