Facebook, dont je ne connais pas encore toutes les possibilités, se caractérise avant tout, pour moi, par le nombre inouï d' "amis" qu'on peut s'y faire et par la possibilité d'envoyer des voeux d'anniversaire à ses amis sans trop se déranger. Cela fait quand même plaisir d'en recevoir, cela dit.
J'ai beaucoup aimé le message de Sébastien Fauconnet, un de mes amis FB, que je n'ai jamais rencontré et que je ne rencontrerai sans doute jamais. Hier, jour du 25 décembre, il avait posté le message suivant : " @ Jésus-Christ : bon anniversaire, mon vieux !". Sans un peu d'humour dans la vie, comment tenir ?
Les amis FB ?
Il y a là des gens que vous connaissez et qui vous connaissent bien ; des inconnus dont on se demande ce qu'il font là ; des connaissances rencontrées au gré de la vie privée ou professionnelle, qui sont là comme une mémoire : un carnet d'adresses (style Alumni ou association des anciens de ..., ou carnet d'adresses professionnel) ; des gens aussi que vous n'avez jamais rencontrés, mais qui partagent cependant un peu de votre vision de la vie, ou le même humour, ou les mêmes goûts musicaux (ils se trouvent parfois aux antipodes de la planète) ; et aussi, des personnes que vous croyez être de vrais amis, et qui, un jour, n'acceptent pas que vous ne soyez pas, pensiez pas, comme eux. Aucun règlement de compte, entre ces amis, mais de petites phrases. Comme un "je n'aime pas", suivi d'un "je m'en contrefiche". Comme d'une anecdote racontée, suivie de propos désobligeants destinés à des individus bien précis (mon fils et moi, par exemple). Facebook serait-il un révélateur de la vraie amitié ? La vraie amitié doit faire preuve de délicatesse. Quant à moi, j'essaye en tout cas. Je préfère, à la limite, des amis lointains que je ne verrai peut-être jamais, ou que je ne verrai plus jamais, à de soi-disants amis proches qui, en trois mots, vous assassinent à la moindre occasion.
Heureusement, tous les amis FB ne se ressemblent pas.
Soyons clair, ni sur Facebook, ni dans mon blog, je ne cherche à créer l'unanimité sur ma personne. Je dis des choses qui sont à prendre ou à laisser, et qui surtout n'attentent pas l'adhésion. Bref, je partage ce que je pense, ce que je crois, et sans doute un peu de ce que je suis. Et je ne joue pas avec l'autre. Mon discours n'est jamais réservé à des initiés. Il s'agit d'un partage qui n'exclut pas le débat.
Je dois reconnaître n'avoir pas toujours bien maîtrisé l'outil FB. Mais l'outil, lui-même, est d'une rare ambiguïté.
Vous pouvez y apparaître sous des noms différents ; vous pouvez "bloquer" vos amis ou "filtrer" leurs messages, leurs commentaires, tout en les gardant comme amis ; vous pouvez ne plus être l'ami de quelqu'un, mais quand même recevoir de ses nouvelles, sans avoir pourtant le droit de les commenter, et réciproquement ; vous pouvez n'être l'ami de personne et néanmoins recevoir des demandes d'amis les plus invraisemblables. Quelle est donc cette amitié où l'on a le pouvoir de signifier à un ami : toi, je te situe à tel endroit, dans tel créneau, où je te donne les droits suivants ou te prive de certains droits ?
Quelle curieuse conception de l'amitié !
Certains s'en accommodent. Moi, je suis trop naïf. Je revendique le droit de ne pas jouer avec les catégories et d'être simplement moi-même avec tous.
Je dois l'avouer, je n'ai jamais été doué pour m'entourer d'un cercle d'amis et de connaissances et je n'en ai jamais souffert. Mes vrais amis auront été, à la fin de ma vie, trois ou quatre peut-être, guère plus. C'est bien comme cela, je trouve. Non multa, sed multum, comme nous l'enseignaient les pères jésuites de mon collège.
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