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dimanche 25 décembre 2011

Noël de la nuit et Noël du jour

La répartition des textes liturgiques ne doit rien au hasard !

Hier, à la messe de minuit, l'évangile nous renvoyait à l'imagerie de Noël la plus connue. L'étable, les bergers, les anges (Lc, 2, 1-14). Le boeuf et l'âne ont été ajoutés bien plus tard par François d'Assise qui aimait beaucoup les animaux et ne comprenait pas pourquoi ils ne pouvaient pas avoir une petite place dans ce ménage.

Des humbles, auquel l'ange doit dire : "Ne craignez pas". Le plus beau terreau qui soit pour accueillir un sauveur. Sans un peu d'humilité, il est bien difficile en effet d'accueillir un sauveur.

Dans mon imaginaire d'enfance, j'avais retenu que la paix sur la terre était, depuis ce jour, offerte aux "hommes de bonne volonté". Je suis déçu, les hommes de bonne volonté ne sont guère récompensés dans le monde d'aujourd'hui. Qui a inventé cette expression ? Le texte ne dit pas cela : il parle "des hommes" (il faut comprendre l'humanité) que Dieu aime, les "bien-aimés" de Dieu que nous sommes, vous comme moi.

Au Noël de la nuit, on contemple un nourrisson, fragile, mais, les anges le disent, plein de promesses. Il y a lieu de réfléchir à son destin : tellement peu gâté lors de sa venue au monde, plus de deux mille ans après,  il continue d'inspirer une multitude d'humains. Il y a lieu aussi de tirer une leçon : les destins les plus féconds s'enracinent, je le pense, dans une certaine précarité et une certaine fragilité. Quelle leçon pour notre monde, pour les modèles de notre monde !

C'est seulement le lendemain, à la messe du jour de Noël, que la liturgie éclaire le destin si particulier de ce nourrisson attendrissant.

La rupture est totale. L'évangile proposé à la réflexion n'est rien moins que le prologue de l'Evangile de Jean. Peut-être vous souvenez-vous : "Au commencement était le Verbe ..." (Jn, 1, 1-18). Allez le lire (ou le relire). Un texte extraordinaire, mais plutôt difficile d'accès.

J'en retiens deux mots : "verbe" et "lumière".

Il y a tant de ténèbres dans notre monde et même en nous qu'un peu de lumière fait du bien.

D'une parole, la lumière peut surgir. D'une parole dite et/ou une parole écoutée.

Lumière de Noël et lumière de Pâques. Indissolublement liées.

Et si Dieu, dans le fond, n'était rien d'autre que notre chemin vers la lumière, la transparence.

Il y aurait bien d'autres choses à dire. Frère Pierre, lui, ce matin, a beaucoup parlé du corps. C'est important aussi en ce temps de Noël, en ce temps d'incarnation. Venant de lui, c'est d'autant plus touchant qu'il sait très bien ce qu'est un corps fragile.

Il a cité aussi un théologien, Maurice Zundel, que je ne connaissais évidemment pas, mais qui a dit cette belle phrase : " La question n'est pas de savoir s'il y a une vie après la mort, mais d'arriver à être pleinement vivant avant la mort ".

Ma foi, c'est un peu cela.

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