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dimanche 4 mars 2012

Hommage à Félix

Hier, les victoires de la musique (non classique) ont été attribuées au cours d'une soirée télévisée que je n'ai pas regardée. J'avais mieux à faire.

J'avoue ne pas connaître, ou juste un peu, les grands gagnants : Félix-Hubert Thiefaine, Catherine Ringer, Orelsan. Bref, je ne me sens guère concerné par ce palmarès. Les votants ont au moins eu le mérite d'honorer, paraît-il, des marginaux.

Pour ne pas être idiot, j'ai donc essayé, ce dimanche, d'écouter les oeuvres des promus de première classe.

Félix-Hubert (quel beau prénom aristo) Thiefaine semble avoir des textes subversifs, qui ne manquent pas d'intérêt. Je préférerais les lire, à vrai dire, plutôt que de les écouter par leur auteur et ses acolytes, car, sur le plan musical, c'est pauvre et racoleur. On se croirait à un grand feu de camp où on ne chante plus Bob Dylan, ni Hugues Aufray, mais Thiefaine. Pour les spectateurs, cela doit être sympa, mais cela ne fait pas de Thiefaine un monument de la chanson. Au moins, il est modeste et discret. Pour cela, je lui pardonne.


http://www.youtube.com/watch?v=jiKYhvpBgpw

Catherine Ringer, c'est tout autre chose. Elle est une voix et un personnage. Une voix unique. Elle est l'antithèse de The Voice. Donc, j'aime a priori. Certains commentateurs ont observé qu'elle a été récompensée pour l'ensemble de sa carrière. C'est-à-dire l'époque Rita Mitsuko. Il semble que son dernier album, sans Fred Chinchin, son compagnon, ne soit pas à la hauteur de ses oeuvres passées. A voir. Il lui faut peut-être un nouveau pygmalion.




Quant à Orelsan, je n'ai pas pu écouter plus de 30 secondes, tant le rap m'indiffère. S'agit-il encore de musique ? Une fois de plus, je veux bien lire les textes, qui expriment sans doute bien des choses. Mais je ne puis les entendre. Quelle poésie ! Quand j'entends que ce jeune homme se fait sucer dans le train ... je me dis que son monde n'est pas le mien ! Quel beau texte !


http://www.youtube.com/watch?v=JnqwMPYQiHs

Je vais encore disputer à ma psy ses favoris : Julien Clerc et Thomas Dutronc. Est-ce une question de génération ? De sensibilité ? A moins que nous ne flashions, elle et moi, sur les mêmes mecs !

J'en suis donc revenu pour quelques heures à Félix Leclerc.




Un chanteur à texte, avec une voix correspondant à son physique, un homme mûr, une voix n'hésitant pas à aller chercher dans les graves. Quand je vois tous ces gamins, dans les télécrochets, avec des voix de fausset, cherchant à singer Céline Dion, Chimène Badi, Lara Fabian ... aucune voix mâle, posée ou un timbre particulier qui fasse la différence. Pareil chez les filles. Quelle tristesse ! Quel désert !

Félix Leclerc, que les jeunes ne connaissent pas,  a ouvert la voix de la chanson à texte (avant on chantait beaucoup de calembredaines, même Trenet). Il est venu avant Brassens, Brel, Ferré, Ferrat  ... Aznavour, c'est autre chose. Ces textes qui ont l'air empreint du terroir, de la terre, sont pourtant d'une grande puissance. Et la voix de Félix Leclerc leur donne une profondeur singulière, même lorsqu'elles semblent légères.

Je me console un peu en l’écoutant ce dimanche.


Complainte d'un phoque en Alaska.



Le sentier, sa dernière apparition publique, discrètement soutenu par Jean Lapointe (un autre très grand de la scène au Québec, une génération qui a disparu.

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