J'ai une chose en horreur: qu'un examen se termine par des larmes.
Plus les années passent, plus je me trouve indulgent et plus je me pose de questions sur le sens de mon évaluation.
Je constate avec bonheur que les étudiants ont beaucoup travaillé mon cours. Ce n'est donc pas la difficulté qui les rebute. Ils me disent que la matière est dense, très dense, mais que plus on la fréquente, plus elle devient intéressante. Si j'étais mauvaise langue, j'ajouterais qu'ils me disent aussi que d'autres cours sont chiants au départ et encore plus chiants quand on les fréquente. Mais tout le monde sait que je ne suis pas une mauvaise langue.
Que faut-il apprécier en effet? Et dans quel but?
J'ai de plus en plus de peine à être investi d'un rôle qui consiste à opérer un classement entre les étudiants: des meilleurs aux médiocres. Quelle responsabilité! A certains, nous donnons ainsi une carte de visite pour l'avenir. Quant aux autres ... cela dépendra beaucoup des autres cartes de visite qu'ils pourront présenter.
Je connais des étudiants/des étudiantes qui, à côté de performances intellectuelles réelles, mais pas exceptionnelles, ont une capacité d'engagement personnel, un sens de l'effort, une ouverture d'esprit, qui méritent une reconnaissance. Des personnalités solaires parfois. Quand d'autres très bons, sont scolaires.
Mon enseignement est aussi atypique: des étudiants s'y révèlent. Et d'autres antérieurement bien notés s'y cassent le nez.
Je pense que mes étudiants m'aiment bien. Je le pense parce qu'ils me le disent. C'est la plus belle récompense que je puisse obtenir pour les efforts que je fais.
Il est plus beau en vrai qu'en photo. Il a un sourire et des yeux à tomber là. Il est sympathique en diable. Bien entendu, il ne porte pas un nom d'ici. Qu'importe. Il m'a ému. Je ne suis même pas sûr qu'il s'en soit rendu compte. Ceci bien sûr ne concerne pas les examens.
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