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vendredi 19 juin 2009

19 juin 2009

La violence a bien des visages.

D'abord, un constat: la violence est toujours la réponse à une autre violence. Tu te sens agressé; en réponse, tu m'agresses; et je te réponds en t'agressant. C'est comme l'oeuf et la poule: il faut bien que cela commence quelque part.

Cette violence dans les relations entre membres d'une famille recomposée m'inquiète et m'interpelle.

Stop A. et M.! Arrêtez de vous sentir sans cesse agressés, menacés, obligés de faire de l'auto-défense (pour vous-même, pour votre patrimoine, pour vos autres enfants plus jeunes). Il faut que l'édifice construit soit bien fragile pour qu'il suscite de telles réactions de votre part. J'entends plus souvent dire qu'il vous faut vous protéger que de dire qu'il vous faut accueillir.

Il y a deux jours, cette violence a pris la forme de coups et blessures, paraît-il. Si j'en crois ce qui m'a été rapporté, il y aurait même eu plainte pour coups et blessures.

Je ne peux pas nier. Je n'étais pas là pour constater les faits. J'entends donc les versions des protagonistes, plus les versions de ceux qui ont entendu les protagonistes, prenant parti pour l'un ou pour l'autre plus ou moins influencés par l'un ou par l'autre.

Et bien, moi, je pense que tout le monde a eu tort! Et, si j'étais avocat, je plaiderais la légitime défense.

S. a eu tort de n'avoir pas pris les clés, de rentrer tardivement chez sa mère et d'avoir bu (un peu - beaucoup?).

M. a eu tort de l'avoir accueilli comme il l'a fait et d'avoir ignoré la psychologie, pourtant si prévisible, de S. C'est tellement simpliste de résumer la situation en un affrontement entre un enfant un peu paumé et saoul et le gardien de l'autorité et de la famille, en un conflit entre l'autorité et le rebelle, entre le juste et le chien errant, entre le puissant et le faible.

Quand la violence naît au coeur d'un individu, ce n'est pas toujours parce qu'il a été battu; c'est aussi parce qu'il se sent méprisé, non reconnu, sans territoire, sans droit à la parole.

Quand je pense à S., je ne peux que penser à la révolte des Palestiniens. Par la force, un étranger a pris la place et a colonisé une terre qui ne lui appartenait pas. Chaque fois qu'il le peut, il dressse un mur, pour assurer sa souveraineté sur l'Etat qu'il a créé.

Je pense à l'Iran, à ce pays où les gardiens de la révolution islamique gouvernent aussi les moeurs, les pensées, la foi, l'ordonnancement de la vie.

Il n'est pas rare que je me relève la nuit pour ouvrir la porte à B., que je change mes plans à la dernière minute, que j'accueille un ami imprévu. Je n'en fais pas un fromage. j'y perds un peu de sommeil, un peu de liberté. Et je n'ai jamais fait preuve pour ma part de violence, sauf une fois. Celui qui en a été l'objet l'avait bien cherché, d'ailleurs.


"If music be the food of love, play on;


Give me excess of it, that, surfeiting,

The appetite may sicken, and so die.

That strain again; it had a dying fall;


O, it came o'er my ear like the sweet south,

That breathes upon a bank of violets,

Stealing and giving odour.Enough; no more;


Tis not so sweet now as it was before.


O spirit of love, how quick and fresh art thou!


That, notwithstanding thy capacity


Receiveth as the sea, nought enters there,


Of what validity and pitch soever,


But falls into abatement and low price


Even in a minute! so full of shapes is fancy,


That it alone is high-fantastical".

William Shakespeare

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