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dimanche 11 octobre 2009

11 octobre 2009

Questions (avec ou sans réponse) glanées ces derniers jours.

Revenant, près d'une oreille amie, sur ce coming out, qui a été un séisme il y a maintenant 14 ans,  dans la vie d'autres comme dans la mienne, la question m'a été posée: "Comment tes parents ont-ils réagi?". Et puis surtout, "Ta mère t'a-t-elle dit: je t'aime comme tu es, mon fils, je t'embrasse, viens dans mes bras"? Réponse: "non". "Alors, c'était plutôt: on va devoir faire avec?". Réponse: "oui". Il n'y en a que deux qui m'ont dit: "je t'aime comme tu es", il s'agit de mes deux fils.

Ben passe à la maison. Je lui parle d'un film qu'on pourrait aller voir ensemble: Je suis heureux que ma mère soit vivante, Claude et Nathan Miller, sortie en France, le 30 septembre 2009. Une quête de la mère d'origine, celle qui reste inconnue, celle qui n'a pas pu assumer la charge et l'éducation de son enfant. Ben m'explique alors qu'il pense souvent au Brésil, que, dans ses rêves, il y a des choses qui se passent au Brésil. Et puis, cette question: "je ne comprends pas ce que maman (celle d'ici) attend de moi". Je suis resté sans voix.



http://www.lemonde.fr/cinema/article/2009/09/29/je-suis-heureux-que-ma-mere-soit-vivante-ce-fils-qui-aime-si-fort-sa-mere-indigne_1246744_3476.html
 
Cela dit, mes parents ont beaucoup évolué. Ils n'ont jamais apprécié P., celui qui m'avait entraîné sur le mauvais chemin. Mais ils ont eu beaucoup d'affection pour A. Simplement, parce qu'ils ont constaté qu'avec lui j'étais heureux.

Il y a une amie plus jeune de ma mère que mon père tolère. Il y a longtemps que je ne l'ai plus rencontrée. Elles étaient institutrices dans la même école. Elle est venue chercher mes parents pour les emmener au restaurant. J'ai toujours ressenti pour cette amie de ma mère quelque chose de positif: une grande gentillesse et un brin de fantaisie. Ils ont évoqué, lors de leur repas, la vile et vive polémique concernant, en France, Frédéric Mitterrand. L'amie de ma mère affichait une grande ouverture d'esprit et une grande tolérance. Ma mère s'est alors risquée à dire: "Tu sais, ... chez nous aussi ...". Réponse: "Je sais". Ma mère: "Mais comment sais-tu? depuis quand?". Réponse: "Depuis toujours".

Comment voulez-vous que, confronté à des choses aussi essentielles, les compromis budgétaires du gouvernement fédéral puissent me paraître encore dignes d'intérêt.

1 commentaire:

  1. Voilà Xavier, il faut que tu quittes Facebook pour que je découvre ton blog ... et ce post m'a particulièrement touché ... je trouve vraiment malheureux que les différences, quelles qu'elles soient, se heurtent encore à cette morale judéo-chrétienne dont nos parents ont hérités et dont nous avons pu nous dégager .... blancs, noirs, jaunes, hétéros, homos, gros, maigres, riches, pauvres ... nous sommes avant tout des êtres humains méritant le respect de la personne et non ces préjugés ancestraux !

    Pierre Houssa

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