Je vais être de bon compte, mes humoristes préférés ne me font pas toujours rire, mais quand même très souvent: ils s'appellent Kroll, Geluck, Bedos (père et surtout fils aujourd'hui), Guillon, Petillon et autres; ils utilisent tantôt le verbe, tantôt le dessin, le plus souvent, les deux.
Leur rôle consisterait-il seulement à faire rire? Non, bien entendu, ils délivrent aussi un message. Ils nous permettent de prendre de la distance, de remettre les choses en perspective. De ce seul point de vue, ils sont salutaires. Ils le sont aussi par le rire qu'il suscitent.
L'humour et la politique ne font plus bon ménage, ces derniers temps:
- le pouvoir en Sarkozie n'apprécie guère les humoristes ... sauf peut-être Patrick Sébastien et Jean-Marie Bigard;
- Philippe Geluck, ce week-end, lors d'un débat, a vécu une vive altercation avec Eric van Rompuy, le frère du président de l'Europe;
- le ministre Paul Magnette se tape encore les doigts d'avoir osé proposer, dans une interview, un scénario absurde.
Tout ceci pour dire que, chez les politiques, on ne doit pas plaisanter!
Chez les politiques, on ne fait que du sérieux. Plus précisément, on se prend fort au sérieux.
Il en est ainsi aussi à l'Université parfois.
Le cas Geluck pose néanmoins question: dans un débat politique, faut-il donner une place parmi les politiques et les spécialistes de la science politique à un humoriste? Ou faut-il que l'humoriste se cantonne, comme Kroll, à un commentaire extérieur décalé?
L'humoriste a bien le droit de participer à un débat comme citoyen et il a bien le droit d'avoir des opinions de citoyen, voire même d'être un peu le porte-parole d'un certain nombre de citoyens. Il semblerait pourtant qu'il doive alors renoncer à sa vision d'humoriste. Car l'humour n'est pas sérieux bien sûr. Les politiques et les politologues le sont-ils?
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Il y a 11 mois
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