Voici comment certains parmi nous voient l'avenir ; parmi eux, d'estimés collègues et amis.
Je ne suis pas du tout hostile à un rattachement - à définir - de la Wallonie à la France, au cas où - c'est une possibilité - mais le drapeau reproduit ci-dessus est porteur de symboles contradictoires que n'ont peut-être pas aperçus ceux qui le diffusent.
Première contradiction : l'emblême national français est fait de trois bandes verticales - bleue, blanche et rouge - et, à ce jour, aucune composante de l'Etat français, même dans les DOM-TOM, n'a jamais imaginé de transformer le drapeau national en y ajoutant un symbole supplémentaire, en l'espèce, un coq hardi. La république française est une et indivisible. Il me paraît dès lors pour le moins maladroit de choisir comme signe de ralliement à la France une image à la limite du blasphème.
Deuxième contradiction : si l'on envisage, les blasons des différentes composantes du pays, tous font référence au lion ardent, sauf deux exceptions : la région wallonne qui a choisi, un beau jour, et malgré la tradition, le coq et la région bruxelloise, qui poétiquement a choisi l'iris (comme les rois de France avaient choisi le lys). A vrai dire, on trouve autant de lions dans les armoiries wallonnes que dans les armoiries flamandes. Voilà qui remet à sa juste place le Vlaams leeuw. Mais cela veut dire aussi que le coq hardi ne représente rien ; il a même l'air un peu ridicule au milieu de tous ces lions.
Iris bruxellois
Coq wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles
Les blasons font en effet la part belle au lion en Wallonie : dans l'ordre, province de Liège, province de Namur, province du Hainaut, province de Luxembourg, province du Brabant wallon. Où gît le coq ? Uniquement dans le Brabant wallon où le coq semble devoir partager l'espace avec un lion à la langue bien pendue.
Observons que le blason de la province de Liège s'inspire directement de celui de la principauté millénaire, et soyons un peu chauvin, il est le plus élaboré et le plus beau.
Le plus sympathique est le blason du Limbourg. On y aperçoit un cerf, des feuilles de chêne et un cygne (?). Le moins amène est celui de la Flandre orientale, c'est le moins qu'on puisse dire
Avez-vous observé que tous les blasons flamands font allégeance à une couronne, ce qui n'est pas le cas des blasons wallons, sauf dans la province du Luxembourg ?
La Flandre, en tout cas, ne s'identifie pas plus au lion que la Wallonie ne s'identifie au coq. Le lion est le lot commun mais, il faut l'avouer un coq, même hardi, ne fait pas vraiment le poids face à un aigle à deux têtes.
Pourquoi le coq wallon ? Il semblerait qu'on ait évoqué d'autres possibilités : perron liégeois, étoile, alouette, taureau, sanglier, écureuil ! De l'emblème liégeois, on a gardé le jaune et le rouge. Quant au coq, les décideurs wallons l'ont choisi, car ils auraient l'air ainsi plus gaulois que germains. Un raisonnement un peu court.
Il est intéressant de relever que le coq gaulois et le coq wallon présentent des différences. Le coq wallon a la patte droite levée, signe d'un coq combattant, et le bec fermé. Le coq gaulois a les deux pattes au sol, bombe le torse et fait entendre sa voix à tout qui veut l'entendre. Le coq wallon est hardi. Le coq gaulois est surtout fier et prétentieux.
Ces deux coqs-là sont-ils faits pour s'entendre ? L'iconographie ne le démontre pas.
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