Hier, c'était la fête de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Pourquoi avoir choisi la date du 27 septembre ? Ce jour-là, nous dit-on, les Hollandais ont été vaincus par les révolutionnaires belges. Il faut rappeler qu'après Waterloo, le découpage de l'Europe nous a unis, flamands et wallons, aux Pays-Bas du nord : une union contre nature tant pour les wallons qui se sont toujours sentis francophiles (surtout à Liège) que pour les flamands, incapables de comprendre la langue, pourtant néerlandaise, du nouveau pouvoir. La révolution contre les hollandais a uni flamands, bruxellois et wallons, qui n'existaient pas encore alors, loin de là, comme groupes autonomes et structurés. Je résume un peu ...
La Flandre, elle, a choisi comme référence, pour sa fête (ne l'appelons pas encore nationale), une autre date, le 11 juillet, date de la bataille des éperons d'or. Une bataille qui a opposé, en 1302, les flamands de chez nous aux troupes du roi de France, avec l'appui de milices venant de Zeelande, de Namur et de Liège. Les riches drapiers de Flandre déjà n'aimaient pas trop payer des taxes pour les autres ; on appelle cela aujourd'hui les "transferts Nord-Sud". Je résume toujours.
Et dire que l'on se déchire sur BHV et que les flamands font de l'homogénéité linguistique sur leur territoire l'objectif à atteindre. Aucune des deux dates symboliques ne fait état d'un front linguistiquement homogène pourtant. Folie flamande.
Je préfère de loin la bonhomie de mon quartier avec son unique république et sa seule commune.
Hier, c'était aussi le quarantième anniversaire de l'université de Louvain-la-Neuve.
Cela fait donc quarante ans que les flamands, soutenus par l'Eglise, ont décidé de faire de leur très ancienne université catholique ouverte au monde une université flamande fermée aux étudiants francophones priés d'émigrer ailleurs. "Wallen buiten". Les flamands de la KUL multiplient aujourd'hui les offres de cours en langues étrangères, vu que peu d'étudiants étrangers parlent le néerlandais et que la mode est à l'internationalisation des études. Elle s'ouvre même aux wallons. Quant à l'UCL, elle se porte bien merci.
Mais, hier, c'était aussi le soixante-dixième anniversaire de la statue dédiée à Tchantchès, rue Pont Saint Nicolas. Mon extraordinaire quartier était de nouveau en fête : fanfares, cramignon, tir de campes, drapeaux. J'en conviens, je n'ai pas rencontré de prix Nobel, ni de docteurs honoris causa, mais des gens simples, chaleureux, pas guindés pour un sou. J'aimerais pourtant rencontrer un jour un prix Nobel ou un docteur honoris causa, mais alors sans flonflon, sans toge ni épitoge, pour une conversation en tête-à-tête.
Mais qui suis-je pour désirer cela ?
Les gens de mon quartier (crédit photo : Samuel Parent)
Toges universitaires (étudiants puis professeurs)
Etudiants
Professeurs
Toges de confréries
Confrérie de la fricassée de Chêvremont
Au vu de ces photos, vous comprendrez aisément pourquoi je n'ai jamais accepté comme professeur de porter la toge et pourquoi je trouve inapproprié le souhait de ma faculté que dorénavant les étudiants en droit reçoivent leur diplôme en toge, comme aux States. Qu'en pense-t-on en psycho et chez les vété ?
La remise des diplômes ne se distinguerait plus en rien du cortège des confréries gastronomiques organisé pour les fêtes de Wallonie ! Car, contrairement à ce que d'aucuns pensent, l'habit fait bien le moine.
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