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jeudi 15 septembre 2011

Escapade chez nos proches voisins du Nord

Deux jours, une nuit, voici comment je conçois de plus en plus les vacances. De courtes escapades pour autant de ruptures tout au long de l'année.

Ces escapades ont toujours plus de sel, quand je suis accompagné. N. est un délicieux compagnon de voyage, cultivé, intéressant, compatissant, et bon co-pilote pour le conducteur que j'étais. Partir seul au volant en terre étrangère, avec mon itinéraire à côté de moi, m'angoisse un peu aujourd'hui. Je panique vite au moindre problème et, comme ma mère, j'ai tendance à anticiper les potentiels problèmes à venir, de telle sorte que je ne m'apaise vraiment jamais.

Ces deux jours avaient pour but de prendre un peu distance de mon environnement familial. Pourquoi, alors, vouloir, le soir du premier jour, téléphoner à chacun pour prendre des nouvelles ? Eviter de me sentir coupable sans doute pour défaut d'attention. N. m'en a fait la judicieuse remarque.

J'aurais aimé illustrer ces deux jours par quelques photos, j'en avais pris une bonne trentaine, mais les bidouillages de S. ont anéanti toutes mes photos au retour. Déception et colère.

Trois jolies étapes.

La première. Le parc de la Hoge Veluwe *** et le Museum Kröller-Müller ***. Il s'agit d'abord d'un domaine naturel d'exception fait de forêts de feuillus, de landes avec des bruyères et de déserts de sable. On peut le parcourir à pied, à vélo (des vélos gratuits sont à disposition à plusieurs endroits du parc et des pistes propres leur sont réservées), ou en voiture (des routes sinueuses où l'on roule lentement peuvent être suivies). Disposant de peu de temps, nous avons choisi la voiture comme mode de locomotion jusqu'au Museum Kröller-Müller (10 km au centre du parc). J'aurais pourtant aimé emmener mon ami N. dans un véhicule comme celui-ci, puisqu'il ne se sent pas à l'aise sur un vélo.




C'est sûr, je reviendrai dans ce parc naturel, un jour, en automne.

Le Museum Kröller-Müller est exceptionnel à plus d'un titre. Il comporte deux parties : des bâtiments et une collection privée de tableaux léguée à l'Etat néerlandais et un jardin de sculptures (beeldentuin).

Le plus exceptionnel est l'origine de cet ensemble impressionnant. Une femme hors norme, un mari très riche, un flair imparable pour repérer les artistes. On croise notamment ici Renoir, Manet, Picasso, Fernand Léger, Piet Mondriaan, James Ensor, Georges Seurat, Paul Gauguin, Brancusi, Giacometti ... et bien sûr Vincent Van Gogh (plus de vingt toiles). Des mécènes donc, riches et éclairés. Alors qu'on parle de plus en plus d'imposer les grandes fortunes, je m'interrogeais, dans un précédent post, sur l'utilité sociale de la richesse. En voici, un exemple.

De Piet Mondriaan, on voit des oeuvres comme celles-ci, qui sont une toute petite part de son oeuvre créatrice.







De Vincent Van Gogh.







Le jardin des sculptures est une autre expérience. Dans un environnement naturel exceptionnel, le visiteur croise au passage des oeuvres plus contemporaines, très réussies, même si l'on découvre aussi Rodin et  Maillol, plus classiques, au tournant. J'ai été particulièrement sensible à un pavillon (paviljoen, en néerlandais), le pavillon Rietfeld. Il est fait de briques ajourées. C'est un bâtiment ouvert aux vents destiné seulement à créer des perspectives, des jeux de lumière et à abriter des oeuvres épurées. J'aurais pu y rester des heures pour suivre le soleil et la lumière sur les oeuvres qui y étaient exposées.






Deuxième étape. Amersfoort, le lieu où nous avons passé la nuit. Une ville moderne - une ville ancienne.

Et toujours le souci, chez nos amis hollandais, de préserver leurs villes anciennes, d'y conserver une unité architecturale. De oude stad n'est pas très grande, mais a beaucoup de charme. Même, quand on croise un quartier fait de logements modestes, ceux-ci sont coquets, avec de la végétation, un jardinet ; mais il y a aussi beaucoup de très belles demeures anciennes dans la ville. L'attention portée aux fleurs, aux jardins, aux plantes grimpantes est, pour moi, un signe de civilisation. Là-bas, les gens mettent de gros pots avec des plantes devant chez eux, dans la rue, sur le trottoir ... et personne ne les vandalise ou ne les vole. Des places, grandes et petites, des terrasses, des canaux. Une question : pourquoi les hollandais ont-ils conservé leurs canaux, alors qu'à Liège on a comblé la Légia et tous les bras de la Meuse ? Il y a quelques siècles, Liège devait un peu ressembler à Amersfoort.








Le matin, dans notre logis, avant que N. ne soit prêt, j'ai aussi eu l'immense plaisir de lire dans un petit jardin de ville, sous un figuier, avec une tasse de café offerte par notre hôtesse, le ciel était bleu et le soleil tendre. Cela a été un grand bonheur.

Toutes les personnes que nous avons rencontrées ont été charmantes avec nous, même quand je butais un peu sur l'accent hollandais. Je me suis néanmoins dit que j'avais encore de beaux restes (en néerlandais seulement bien entendu). L'avantage ici est que, si vous vous présentez comme franstaliger, vous êtes bien perçu et que, si vous patinez un peu avec la langue néerlandaise, on vous propose gentiment de dialoguer en anglais ... ce qui n'est pas toujours le cas en Flandre.

Comme il n'existe pas vraiment de gastronomie hollandaise, nous avons opté, le soir, pour un resto mexicain, kitchissime et délicieux.

Troisième étape. Paleis Het Loo ***.

Il s'agit d'une résidence royale. Elle se situe dans un bel environnement et comporte de beaux jardins, seul attrait véritable de la visite.







Le guide vert Michelin nous parlait de baroque hollandais (?) ... En fait, il s'agit d'un bâtiment en briques assez austère. Les pièces sont sombres et leur décoration à l'avenant. Une austérité très protestante. Il y avait beaucoup de monde : surtout des pensionnés et des enfants d'écoles primaires. Suite à quoi, N. fit une subite crise d'allergie à cause des enfants ... J'ai trouvé, pour ma part, la visite de ce palais fort inintéressante. Le mobilier, les décors y ont un côté "petit bourgeois" assez affligeant. Je dois l'admettre, lors de ce genre de visite, il m'importe peu de savoir si le cabinet de gauche était celui du prince H. ou si la pièce suivante était la chambre à coucher de W. J'arrive, je repère un objet, un peu mieux que les autres (un coussin, un miroir, une théière, un vase, un lustre ...) en me disant qu'il trouverait mieux sa place chez moi que là-bas. Je dois avoir une âme d'antiquaire ou de décorateur d'intérieur. Trente cadres dorés dans la même pièce me donnent la nausée ; un seul sur un mur sombre (bleu marine, bordeaux ou noir joliment éclairé), avec en dessous un beau bouquet de fleurs jaunes ou blanches, me ravit. Il en va de même pour les coussins ...

Les jardins sont agréables et offrent de belles perspectives. Si vous vous y rendez, et que vous n'êtes pas hollandais,  faites-le pour les jardins. Si vous êtes hollandais, allez voir aussi l'exposition sur les ordres nationaux, les uniformes et les documents historiques.







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