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mercredi 13 octobre 2010

Et Dieu vit que cela était bon

Mon rapport à la religion est très particulier. Je ne puis pas croire à n'importe quoi. Mais j'ai aussi la conviction profonde que dans les textes sacrés se trouvent beaucoup de réponses. Les moines expérimentent tous les jours la Parole vivante. Ils la ruminent (on appelle cela la lectio divina).

Cela est difficile à faire comprendre de manière abstraite. Aussi vais-je prendre un exemple, le mien. Peut-être sera-t-il profitable à d'autres.

Je crois d'abord fermement que les textes sacrés ont pour but de nous libérer de nos entraves, de nous donner un surcroît de vie, même s'ils ont été, et sont encore malheureusement parfois, exploités à des fins contraires.

Ce message de libération, je le trouve particulièrement dans l'essence du message chrétien.

Existe-t-il un autre message religieux qui propose de passer de la mort à la vie, pas dans l'absolu, mais dans le concret, dans l'incarnation?

J'ai connu, dans ma vie, plusieurs mutations, des périodes de mue généralement très douloureuses.

Une d'entre elles a été plus importante que toutes les autres: l'acceptation sereine de mon homosexualité, dans un contexte qui disait et m'imposait le contraire.

Comment franchit-on une telle étape?

Parfois, à cause de quelques mots.

"Et Dieu vit que cela était bon". Ce sont ces mots qui m'ont conduit à considérer que je n'avais pas le droit de penser le contraire. Dieu me voulait comme cela, dans sa création, et il trouvait que cela était bon.

Je ne sais pas plus que d'autres si Dieu existe, mais cette parole, ce jour-là, m'a donné des ailes Je me suis senti libre. J'étais "remis debout". J'ai pleuré. J'ai pensé après au paralytique qui a pu remarcher, à l'aveugle à qui la vue était rendue, à Lazare sorti du tombeau de la mort. Tout cela devenait chose vivante, et non pas témoignage historique ou hagiographie.

Cela a été mon chemin. D'autres se posent moins de questions, ont besoin de moins de repères. Et il peut arriver, au cours d'une vie, que plusieurs "remises debout" soient nécessaires.

Mais je témoigne ici - avec force - que la religion peut ne pas être aliénante, mais libératrice.

On pourra me répondre que tout cela représente des détours bien inutiles: si je n'avais pas été élevé dans la religion, je ne me serais pas posé toutes ces questions, ni proposé toutes ces réponses. Aurais-je été plus heureux?

A tous les psys, je voudrais dire aussi combien il est essentiel de connaître cette part de l'humanité. Pas seulement, pour arriver à comprendre leurs patients marqués par la religion, mais parce que beaucoup (tout?) est dit, dans les textes. Ceux-ci représentent un extraordinaire outil pour une thérapie.

1 commentaire:

  1. Je découvre aujourd'hui que Sophia Loren aurait dit ceci: "Je ne sais pas pourquoi les homosexuels m'aiment ; peut-être simplement parce que je les aime. Dieu a fait les homosexuels, donc il doit les aimer. Je les aime aussi". Bravo Sophia!

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