Ce matin, frère Hubert célébrait la messe, mais l'homélie était confiée à frère Renaud qui, bien que prieur, n'est pas prêtre.
Inénarrable frère Hubert, quand il décide de se lâcher!
Voici plus ou moins les termes de son mot d'accueil:
"Frères et soeurs, vous aurez constaté que notre assemblée dominicale est particulièrement nombreuse ce matin. Elle est gonflée en effet par un fort contingent de petites soeurs qui sont venues passer quelques jours chez nous, en retraite. En retraite? Non. Elles devraient avoir les traits tirés suite aux privations et un sourire béat nourri par la contemplation. Or, elles sont guillerettes, pleines d'allant, d'enthousiasme, débordantes d'idées et de projets. Il en restera nécessairement quelque chose, vu que "ce que femme veut, Dieu le veut"!
L'évangile de ce jour nous confronte à une parole déconcertante. On vous a beaucoup parlé d'hébreu et de grec récemment (allusion aux homélies de frère Etienne); ce matin, il me semble que la liturgie nous invite à tout autre chose.
Mon joug est léger, dit Jésus. Cette parole est particulièrement interpellante pour un moine, qui vit le joug, le cilice, de la vie communautaire au quotidien et ... a en plus renoncé aux plaisirs de la chair!
Frères et soeurs, frère Renaud va devoir nous expliquer tout cela en détail!"
Bref, le début de la célébration était à la joie: les petites soeurs gloussaient, les habitués riaient, les moines aussi chacun selon son tempérament plus ou moins extraverti.
Renaud n'a pas relevé le défi du joug ... sans doute réserve-t-il sa réponse pour un prochain "chapître" (on préfère à Wavreumont parler de réunion communautaire ... cela a un avantage on ne s'y fait pas "chapîtrer").
Renaud a fait une belle homélie sur la juste place de l'étude et du savoir, d'une part, de l'ouverture à la rencontre, d'autre part. Toujours la même réalité: l'équilibre.
Parler "de" Dieu et parler "à" Dieu.
Je n'en dis pas plus, je retiens cette brève formule. Elle me parle beaucoup et me nourrira pendant plusieurs jours, j'en suis sûr.
Je pense aussi que la vie en communauté n'est pas une épreuve aussi longtemps que les membres de la communauté peuvent rire ensemble et d'eux-mêmes.
Ah oui, les petites soeurs étaient des "petites soeurs de Jésus de Charles de Foucauld", des contemplatives insérées dans le monde. Le moins qu'on puisse dire est que la pyramide des âges, chez les petites soeurs, donne la part belle aux jeunes, mais dans un bel équilibre. Il se dégage en tout cas de leur communauté une vitalité et une modernité qui m'impressionnent. On est loin, avec elles, des couvents sclérosés et des nouvelles communautés si chères à Jean-Paul II et à Monseigneur Léonard.
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Il y a 11 mois
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