Je n'arrête pas de méditer, depuis quelque temps,
sur ce blog, à propos de l'entre-temps : de la crucifixion à la résurrection,
de l'incrédulité à la lucidité, de la foi à l'incandescence.
Mes amis français qui viennent d'élire, à la
majorité, un président de gauche sont aussi maintenant dans un entre-temps,
celui qui sépare l'élection présidentielle des prochaines législatives.
Cette période n'est pas convaincante. Elle
sous-entend que ce que le peuple de France a dit, le 6 mai, pourrait être
contredit par le même peuple quelques semaines plus tard, lors des
législatives. C'est ce que croit évidemment l'UMP. Quel respect des français et
quel éloge à leur maturité politique ! Une nouvelle fois, les français vont
devoir choisir au scrutin majoritaire, à deux tours, entre des représentants
certes plus proches, mais qui n'ont pas moins d'ego que ceux du scrutin
précédent. Ces élus-là ressembleront, mais en plus pâle, et en moins abouti,
aux précédents candidats. Ils n'ont pas l'étoffe pour un destin national, ils
se contenteront de leur fief et feront allégeance à celui qui se trouve
au-dessus d'eux. La démocratie française serait-elle féodale ? Un monarque élu
et des barons tout aussi élus, constituant une caste, avec, concédons-le, une
place pour une possible opposition. Mais n'y avait-t-il pas déjà des barons
rebelles, sous l'Ancien régime ? Aujourd'hui, le monarque et ses barons, qui
n'ont rien à envier à leurs prédécesseurs, se rassurent en se disant qu'ils
tiennent leur légitimité du peuple (plutôt que de Dieu). La différence ne me
paraît pas si évidente ?
C'est donc cela la France, après la révolution
symbolique de 1789 ?
Dans ce contexte, et c'est ce que ce que croit et
espère l'UMP : il faut imposer à François Hollande une cohabitation. Ils ont
quelques semaines à peine pour lui faire ce « coup fourré ». Dans les
partis plus extrêmes, on cherche plutôt à peser de quelque influence sur le
pouvoir élu. Le nouveau président ne pourra alors que faire la synthèse. Le
destin de la France est donc, si je compte bien, aux mains de manoeuvriers.
Vu de l'extérieur, je trouve assez absurde que le
président ait pu (dû ?) former un gouvernement, avant même de savoir avec
quelle majorité parlementaire il pourra travailler. En effet, d'après l'UMP,
tout peut encore changer. D'autres plus éclairés que moi seront à même de m'en
expliquer les raisons, je n'en doute pas. Il est clair que les vaincus du 6 mai
cherchent par tous les moyens à imposer une "cohabitation" au nouveau
président. Quel beau défi ! Constructif surtout.
Depuis l'élection présidentielle, les ego
locaux sont en piste et, parmi eux certains sont "graves", comme
disent les jeunes. On assiste ainsi à des choses parfaitement extraordinaires
où des partisans de l'ancienne majorité présidentielle osent tout : d'un
recours demandant l'annulation de l'élection présidentielle à la mise en cause
de la nouvelle "première dame de France" qui en ferait trop, quand
elle s'interroge sur cette appellation même.
Parmi tous ces partisans de l'ancienne majorité,
qui vont pourtant solliciter les suffrages des citoyens, madame Maryse
Joissains-Massini, maire UMP d'Aix-en-Provence, est incontestablement un cas :
Je ne voudrais pas vous effrayer, mais vous allez
aussi retrouver les autres : Morano, Copé, Ciotti, Dati, Bertrand, Hortefeux,
Guéant, Guaino, Besson ... les habitués des procédés de bas étage. Ils sont
pires parfois qu'au Front national dans l'imbécillité de leurs réactions
primaires et intéressées.
Madame Taubira, nouvelle garde des sceaux, est déjà
leur tête de turc ! Ils ne lui passeront rien, c'est clair. D'ailleurs, elle
n'est pas blanche et vient de cette partie de la France qui se trouve
Outre-mer.
De quoi se mêle-t-elle quand, conformément au
programme de François Hollande, elle remet en cause les mesures
ultra-sécuritaires de Nicolas Sarkozy et veut rétablir une justice propre pour
les mineurs. Elle n'est bien sûr qu'une "bécasse angélique", selon le
langage toujours subtil et châtié que l'on pratique à l'UMP.
Ceci est triste à entendre pour deux raisons :
d'abord, pour le manque de respect témoigné à l'égard de la nouvelle ministre
par les membres de l'ancienne majorité ; ensuite, parce que des représentants
d'un parti qui risque bien de se retrouver dans l'opposition, on aimerait
d'autres arguments que ceux-là. J'ose espérer que le discours de l'UMP, dans
l'opposition, ne sera pas fait que de rancoeurs. Et que les motifs de leurs
incessantes réformes avaient un peu plus de coffre.
L'ennemi à abattre : n'est-ce pas ce qui résume un
scrutin majoritaire ?
Que défendent-ils ces « frères ennemis »
? Des idées ? Leur carrière ? Leur avenir ? L'intérêt des français ? Leur ego ?
Leurs mesquineries ?
Plus ils éructent (et dieu sait s'ils éructent à
l'UMP), plus il s'enfoncent dans l'incrédibilité. Ces serviles marquis et
courtisanes ne sont plus rien, leur monarque est déchu. Déjà, ils n'étaient pas
grand-chose et n'existaient que par la faveur du prince ; je comprends leur
désarroi, maintenant qu'ils ne sont plus rien. Ils font flèche de tout bois.
D'autant qu'il se dit que l'avenir de leur monarque
déchu se trouverait désormais dans un palace à Marrakech, à lui offert par un
émir pour la naissance de sa petite Giulia. Je ne sais si l'information est
exacte, mais on le dit. On comprend que Nadine Morano en ait la langue qui
pende. Elle va chercher à se faire inviter, c'est sûr, pour des vacances au
bord de la piscine du palais. Mais il n'est pas sûr que le monarque déchu lui
accordera ce droit : elle ne lui sert plus à rien. Et puis imagine-t-on Carla
et Nadine les meilleures amies du monde ?
En mon âme et conscience, je condamne :
- Nadine Morano à une retraite de cinq ans dans un
ermitage sans aucun lien avec l'extérieur, pour apprendre le silence ;
- Claude Guéant à des travaux d'intérêt général,
pendant cinq ans au moins, dans une prison ou un centre d'accueil pour
demandeurs d'asile au profit des détenus et des demandeurs d'asile qui s'y trouvent
;
- Jean-François Copé à un stage visant à
déconstruire l'ego, pour devenir soi ... il faudra bien cinq ans ;
- Henri Guaino à lire et à recopier la totalité des
oeuvres de La pléiade, ce qui prendra plus que cinq ans ;
- Xavier Bertrand à retourner à l'école primaire,
au premier rang, pour apprendre autre chose que ce qu'on lui a toujours dit de
dire, sur les bancs de l'UMP. Il faudra bien cinq ans aussi ... au moins
;
- François Fillon à méditer sur son avenir, cinq
ans sont pour le moins nécessaires ;
- Frédéric Miterrand à continuer à se foutre un peu
de tout, il est le moins dangereux, je lui accorde le sursis ;
- Rachida Dati à ne plus se la jouer bourgeoise et
à se faire limer les dents, cela prendra bien deux ans, ce qui ne veut pas dire
que tout sera réglé. Afin d'éviter les conflits, dans son parti, je lui
conseille de s'engager dans l'encadrement des jeunes enfants dans la crèche de
son quartier, plutôt qu'à la mairie;
- Brice Hortefeux à suivre un stage professionnel
pour devenir coiffeur, d'abord pour lui-même, ensuite pour les autres ; je lui
suggère la "section teinture" ... son cas requiert un certain temps
de formation, je ne puis le fixer, mais il devrait être suffisant pour qu'il ne
puisse plus nuire, cinq à dix ans ;
- NKM ... elle est plutôt sympa, vue comme ça, mais
a fait preuve de tellement d'allégeance qu'elle doit être condamnée aussi. Je
la condamne donc, pendant cinq ans, à installer des panneaux solaires sur les
toits de bâtiments publics ;
- Eric Besson ... lui, il a été tellement faux-cul
qu'il lui faut une sanction particulièrement adaptée : je le condamne à devenir
gogo-boy et à n'avoir plus rien d'autre à faire valoir que ... de manière à
découvrir sa juste place. Le temps de la peine pourrait être la perpétuité.
J’en oublie sans doute … Et pardonnez-moi la
licence de mes propos.
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