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dimanche 20 mai 2012

A quoi tient l'amitié ?

Je me suis beaucoup trompé en amitié, surtout à une époque, où, mon instabilité affective me poussait à confondre un peu trop vite l'amour et l'amitié. Je tombais amoureux pour devenir ami. Je ne trouvais pas d'autre moyen. Autant dire que je me suis planté quelque fois.

Avant, je n'avais jamais eu vraiment beaucoup d'amis, sauf ceux que ma mère me suggérait, et puis, à l'époque du collège/lycée et de la troupe scoute, quelques-uns avec qui j'ai partagé beaucoup de moments (4 ou 5, des amis, pas des moments). Quarante après, sauf dans un cas, nous sommes devenus tellement différents l'un de l'autre qu'il est bien difficile d'encore trouver quelque chose à se dire, sauf l'évocation nostalgique des vieux souvenirs, ce qui n'est pas ma tasse de thé.

C'était une époque, il y a quinze ans, ou un peu plus, où des jeunes gens et jeunes filles se sont un peu entichés de moi, moi, qui pouvais être leur père, ou à la place du père absent, ou le père tellement différent, un père ouvert à leurs désirs, à leurs délires, comme à leurs turpitudes. Ils ont beaucoup réglé de comptes à travers moi, avec eux-mêmes, avec leur propre père, avec leur destin, avec l'amour. Ils n'en étaient pas toujours conscients, je crois. Moi, non plus, j'étais sans doute un peu aveuglé par l'intérêt qu'ils me portaient. Je le sais aujourd'hui. Je ne suis pas sorti tout à fait indemne de cette période. Ils se cherchaient et moi aussi, bien que leur aîné de 20 ans. Je n'ai pas de regret de cette époque pourtant. Et je crois bien que, sans ces histoires d' "amitié/amour" avec ces jeunes gens, plutôt des garçons (moi image du masculin et du père !), je ne serais pas celui que je suis aujourd'hui. J'ai gardé d'excellents rapports avec plusieurs d'entre eux d'ailleurs. Avec d'autres moins. Cela tient sans doute autant à eux qu'à moi. Je suis prêt à affronter tous les orages, guère les affronts et certains ne m'ont pas été épargnés. Puis les distances géographiques font aussi que les liens se distendent et que d'autres choses sont vécues de part et d'autre. Plusieurs années après, malgré les souvenirs heureux, ou plus ou moins heureux, on peut encore se retrouver, mais on ne se retrouve plus les mêmes. Je n'ai pas la chance de connaître, dans ma vie, des amitiés indéfectibles de 40 ans, du genre "à la vie, à la mort". Je ne dois pas être doué pour cela.

Mais de nouvelles amitiés ou complicités se sont manifestées. Sans ambiguïté. Où le jeu de la séduction n'est plus vraiment au rendez-vous. Ai-je d'ailleurs jamais été un séducteur ? Si oui, je suis le premier à l'apprendre, tant je me suis toujours senti démuni de ce point de vue.

Je découvre que des personnes que j'avais croisées il y a des années, sans les connaître vraiment, souvent d'anciens étudiants, moins souvent d'anciens collègues, se trouvent aujourd'hui des affinités avec moi et sont capables d'écoute, de compréhension et de compassion. Et puis d'autres débarquent, inattendus.

J'ai pourtant toujours eu la conviction que je suis trop différent et trop solitaire pour susciter l'amitié. Il en reste des traces dans mon comportement d'aujourd'hui. Je tiens toujours à garder mes distances, à éviter l'emballement, les dérapages, à ce que la relation soit juste, à préserver ma solitude ? Est-ce une bonne chose ? Aurais-je mis fin à une certaine folie pour une vraie sagesse ? Les chemins vers la sagesse ne se ressemblent jamais.

A toutes ces amitiés anciennes et nouvelles, je veux pourtant donner une place. Dans une nouvelle partie de ma vie, où les priorités, les urgences, les modes d'expression seront différents, mais non moins empreints d'affection. A mes amis de me suivre.











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