En quittant la synagogue, Jésus entra chez Simon. Or, la belle-mère de Simon était oppressée par une forte fièvre, et on implora Jésus en sa faveur. Il se pencha sur elle, interpella vivement la fièvre, et celle-ci quitta la malade. À l'instant même, elle se leva, et elle les servait.
Au coucher du soleil, tous ceux qui avaient des infirmes atteints de diverses maladies les lui amenèrent. Et Jésus, imposant les mains à chacun d'eux, les guérissait. Des esprits mauvais sortaient de beaucoup d'entre eux en criant : « Tu es le Fils de Dieu ! » Mais Jésus les interpellait vivement et leur interdisait de parler parce qu'ils savaient, eux, qu'il était le Messie.
Quand il fit jour, il sortit et se retira dans un endroit désert. Les foules le cherchaient ; elles arrivèrent jusqu'à lui, et elles le retenaient pour l'empêcher de les quitter. Mais il leur dit : « Il faut que j'aille aussi dans les autres villes pour leur annoncer la Bonne Nouvelle du règne de Dieu, car c'est pour cela que j'ai été envoyé. » Et il se rendait dans les synagogues de Judée pour y proclamer la Bonne Nouvelle.
Jésus "interpelle" la fièvre de la belle-mère de Simon et c'est après avoir été interpelée par Jésus que celle-ci a quitté la malade, qui s'est empressée de se lever et de les servir. Voilà bien une étrange thérapie, qui parle au mal et peut-être même dialogue avec lui. Certaines fièvres ne se guérissent pourtant que comme cela et même que comme cela. Je connais bien des fièvres qu'aucun médicament ne guérit, mais qu'une parole peut guérir et a guéri.
Puis, vient la foule avec toutes ses misères, des petites et des grandes. Suffit-il alors à Jésus de les interpeler pour guérir ? Le texte ne dit pas ça. Jésus fait preuve pourtant de compassion envers elle. Son geste alors est d'imposer les mains. On n'est plus dans la parole, mais dans le toucher. Un autre geste de guérison. Tenir la main, prendre dans les bras, caresser.
Cette attitude, qui n'a rien de magique, mais est simplement humaine, ne guérit pas tout. Le texte le dit : " des esprits mauvais sortaient de beaucoup" (mais pas de tous).
Ce qui est frappant, c'est aussi la réponse donnée. Qu'a fait Jésus de si extraordinaire pour être appelé "Fils de Dieu" ? Ne s'est-il pas comporté comme tout être humain doit le faire ? User de sa parole et de ses gestes pour réconforter et parfois guérir.
Il n'est point question de miracle dans ce récit.
Jésus le sait et il entend se protéger de la tentation d'être un thaumaturge. Ce n'est pas sa mission. Il le sait et, à tout instant, il doit éviter que sur ses actes on le désigne comme le Messie. Ne dites rien, leur dit-il !
Il n'a le plus souvent d'autre choix que se retirer dans un endroit désert, où la foule le traque encore. Il leur dit : ma mission première n'est pas de guérir les corps et les âmes, mais de proclamer la bonne nouvelle. Et cette bonne nouvelle, je dois la porter partout où je puis aller. Elle n'est pas réservée à quelques-uns, mais au plus grand nombre. Ne me gardez pas pour vous. Laissez-moi aller plus loin.
Mais quelle est-elle cette bonne nouvelle ? Quelle est donc cette nouvelle alliance qui vient après la première ?
Ils ne parvenaient pas à comprendre. Nous non plus, le plus souvent.
Certains, dans l'histoire de l'Eglise, ont cherché à l'exprimer. Paul le premier, avant même les autres. Souvent avec maladresse, parfois avec quelques illuminations. Des illuminations et des maladresses.
Ma conviction profonde est que la nouvelle alliance ne peut être définie par quiconque, même par Paul, ni les Pères de l'Eglise, et encore moins par une institution, fût-elle romaine et vaticane. Toute définition ne peut plus être qu'un essai.
Pour moi, mais c'est juste mon avis, le premier testament (comme on dit aujourd'hui) était l'aventure de Dieu avec un (son) peuple. Il en était le lien, le ferment et l'identité.
Avec le nouveau testament (on ne dit pas encore le deuxième, ni le second), l'aventure est devenue personnelle. Certes, le message de Jésus s'adresse à tous, mais surtout à chacun en particulier. Tous les épisodes relatés dans les évangiles en témoignent. De la samaritaine à l'homme riche, des doutes de Pierre au fils prodigue. Le temps est révolu de se retrancher derrière une religion instituée, organisée, avec ce qu'il faut faire, dire et croire.
C'est au fond de notre coeur que se joue notre relation à Dieu, pas en dehors.
Cela ne nous dit pas encore en quoi consiste la bonne nouvelle.
Et pourtant, c'est tellement simple. Il s'agit de vie et de mort. De la vie qui l'emporte sur la mort.Toutes nos morts. Tout ce qui nous empêche d'être pleinement vivants. Faut-il mettre des mots ? Il peut s'agir d'angoisses, d'une désespérance, d'addictions, d'une souffrance mal vécue, de récriminations, de haine, d'envie, de colère, de jalousie, du sentiment d'en avoir fait trop (ou pas assez), de culpabilité, du sentiment de n'être pas aimé (ou pas assez). Bref, ce qui enferme.
Voilà le terrain où la bonne nouvelle peut s'exprimer. Le lieu où la porte du tombeau peut être renversée.
La bonne nouvelle est d'abord pour notre monde, bien avant de concerner l'au-delà (même si elle le concerne aussi). Et cette bonne nouvelle, qui choisit la vie plutôt que la mort, au point d'avoir le pouvoir de nous "ressusciter", elle dépend de nous pour nous-même et pour les autres.
Certains, dans l'histoire de l'Eglise, ont cherché à l'exprimer. Paul le premier, avant même les autres. Souvent avec maladresse, parfois avec quelques illuminations. Des illuminations et des maladresses.
Ma conviction profonde est que la nouvelle alliance ne peut être définie par quiconque, même par Paul, ni les Pères de l'Eglise, et encore moins par une institution, fût-elle romaine et vaticane. Toute définition ne peut plus être qu'un essai.
Pour moi, mais c'est juste mon avis, le premier testament (comme on dit aujourd'hui) était l'aventure de Dieu avec un (son) peuple. Il en était le lien, le ferment et l'identité.
Avec le nouveau testament (on ne dit pas encore le deuxième, ni le second), l'aventure est devenue personnelle. Certes, le message de Jésus s'adresse à tous, mais surtout à chacun en particulier. Tous les épisodes relatés dans les évangiles en témoignent. De la samaritaine à l'homme riche, des doutes de Pierre au fils prodigue. Le temps est révolu de se retrancher derrière une religion instituée, organisée, avec ce qu'il faut faire, dire et croire.
C'est au fond de notre coeur que se joue notre relation à Dieu, pas en dehors.
Cela ne nous dit pas encore en quoi consiste la bonne nouvelle.
Et pourtant, c'est tellement simple. Il s'agit de vie et de mort. De la vie qui l'emporte sur la mort.Toutes nos morts. Tout ce qui nous empêche d'être pleinement vivants. Faut-il mettre des mots ? Il peut s'agir d'angoisses, d'une désespérance, d'addictions, d'une souffrance mal vécue, de récriminations, de haine, d'envie, de colère, de jalousie, du sentiment d'en avoir fait trop (ou pas assez), de culpabilité, du sentiment de n'être pas aimé (ou pas assez). Bref, ce qui enferme.
Voilà le terrain où la bonne nouvelle peut s'exprimer. Le lieu où la porte du tombeau peut être renversée.
La bonne nouvelle est d'abord pour notre monde, bien avant de concerner l'au-delà (même si elle le concerne aussi). Et cette bonne nouvelle, qui choisit la vie plutôt que la mort, au point d'avoir le pouvoir de nous "ressusciter", elle dépend de nous pour nous-même et pour les autres.
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