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jeudi 20 septembre 2012

Un déjeuner réussi

Ce midi, j'ai déjeuné avec un ami de plusieurs années, un ancien étudiant. Nous avions eu quelques mots et depuis nous étions fâchés. Ce déjeuner a été l'occasion d'une réconciliation réussie et rien que pour cela je suis revenu chez moi avec un sentiment de légèreté. J'ai toujours eu beaucoup d'affection pour mon ami.

Nous avons parlé de nos vies, de nos amours, de nos projets, de nos expériences. C'était bien. C'était bien parce qu'il y avait une vraie écoute et une réelle compréhension.

Nous nous étions fixés rendez-vous au Veneto, rue de la Madeleine, une institution liégeoise. Un lieu ouvert en 1949, avant même que je sois né, où officie toujours aux fourneaux la même cuisinière, qui doit bien être octogénaire ! Peut-on parler d'un restaurant ? Il n'y a ni menu, ni carte des vins. A l'origine, il est vrai, il s'agissait d'une cantine offrant une cuisine familiale au moindre coût aux immigrés italiens venus travailler chez nous, pour nous. J'ai aussi connu des endroits comme celui-ci au Portugal et au Brésil. Le projet est resté le même au Veneto qu'à l'origine, seule la clientèle a changé. On y croise surtout des avocats, des magistrats, des professeurs d'université, actifs ou à la retraite. C'est dire que les conversations sont d'un certain niveau. Et pourtant les prix ont à peine évolué ! J'ai payé 14 euros pour un plat goûteux et copieux, plus une bière.

L'endroit ne paie pas de mine, mais on n'y vient pas pour le décor. La fille de la mamma est en salle et vous énonce, trop rapidement peut-être, une liste de ce que vous pouvez avoir - cela change tous les jours - à vous d'associer ceci avec cela. Bref, il vaut mieux être un peu initié et avoir une bonne ouïe pour faire sa commande. Mais, de toute évidence, les clients sont des habitués initiés depuis longtemps.

De tels endroits doivent être préservés, coûte que coûte !

J'ai partagé à mon ami mon projet personnel pour demain. Il l'a accueilli sans surprise, m'encourageant plutôt, estimant que j'avais tout à gagner et peu à perdre. Il a insisté pour que je le vive en totale liberté, sans aucune pression, ni culpabilité. Il est vrai, décider, à 56 ans, père de deux enfants, après une vie plus en ligne brisée qu'en ligne droite, d'un projet de vie au sein d'une communauté monastique n'est pas banal, mais peut-être essentiel pour moi. L'encouragement de mon ami m'a beaucoup touché.

Je lui ai un peu parlé de la communauté bénédictine que j'envisage rejoindre. Il a été impressionné par l'ouverture de celle-ci et par la souplesse qui peut définir les engagements concrets en lien avec la communauté.  Il m'a invité à témoigner de tout cela. Je le ferai assurément.






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