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mardi 28 décembre 2010

Appelons-le B., le multiple

Nous devions aller au restaurant, j'ai préféré l'inviter à venir manger chez moi quelques bons restes.

Délicieuse soirée avec un convive que j'ai envie de qualifier de "multiple".

Délicieuse soirée, parce qu'elle a été faite d'écoute réciproque, de partage, de projets. Un moment d'exception.

J'aurais pu être multiple, comme lui - mais ne l'ai-je pas été? Il m'a convaincu que je pouvais l'être encore.

Est-ce l'amour de la littérature, de la musique, des arts qui nous réunit? Sans doute, un peu, mais il en sait tellement plus que moi, qui resterai toujours en ces domaines un intuitif. Ce qui nous réunit, ce n'est en tout cas pas notre statut de juriste.

Un moment a particulièrement manifesté ce qui nous rapprochait.

Je lui expliquais mon dernier séjour à Wavreumont, et comment, pendant une semaine, j'ai vécu avec un petit texte. Je l'ai lu, relu, écrit, dit à haute voix, récité, chanté. Je me suis arrêté sur l'un ou l'autre mot. J'ai associé les mots entre eux. J'ai associé les mots du texte avec ceux d'autres textes. Je me suis attardé aux personnages du texte. J'ai réfléchi à leurs relations entre eux, à ce qu'ils disent, à ce qu'ils éprouvent, à ce qu'ils expriment. Après tout cela - il fallait bien une semaine - le texte me renvoyait à moi-même. B. alors m'a dit qu'il avait fait de même avec des poèmes de Baudelaire ou d'Apollinaire ou des fables de Lafontaine. Il me disait qu'à certains moments de sa vie ces textes resurgissaient, quand des zones profondes en lui se réveillaient ou criaient famine.

Il m'a quitté avec un projet auquel il voudrait m'associer.

Je ne m'y attendais pas, mais je lui ai dit que j'acceptais.

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