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lundi 27 décembre 2010

Entre "Famille, je vous hais" et Sainte Famille

Cela est étrange comme les messages peuvent être contradictoires. Certains vivent les réunions familiales à l'occasion de Noël dans le plus parfait bonheur et la plus parfaite harmonie et ils ne se privent pas de le dire ou le montrer; chez d'autres, cela finit toujours par un conflit et un grand clash et ils s'abstiennent de le dire; d'autres disent: "ces Noëls en famille, c'est vraiment ch..."; d'autres encore, que la famille laisse seul, en ces jours, disent:"Ne me souhaitez surtout pas Joyeux Noël". Et puis, il y a ceux qui n'ont plus de famille. J'ai tout entendu, ou vécu, autour de moi ces derniers jours.

J'ai entendu aussi un correspondant me dire ceci: "Jésus n'a pas demandé qu'on commémore sa naissance; d'ailleurs il n'est pas né le 25 décembre. La seule fois où il a dit de faire mémoire de lui, c'était, lors de la dernière cène, juste avant sa mort". Ce n'est pas faux.

J'ai eu beau expliquer à mon correspondant qu'il ne s'agissait pas de célébrer le jour de la naissance de Jésus pour ajouter, chaque année, une bougie à son gâteau d'anniversaire, mais de célébrer une révolution pour l'humanité, un basculement, une nouvelle alliance entre Dieu et l'homme, un avenir, un devenir, une espérance: il n'était pas convaincu. Il m'a dit prier tous les jours, plusieurs fois par jour même, mais il croit en Jésus pour ce qu'il a dit et fait. A sa naissance, il n'avait encore rien fait, m'a-t-il dit. Mon correspondant vit en France et aura bientôt 30 ans. Il a finalement rejoint sa soeur pour ne rien célébrer du tout, juste pour ne pas être seul.

Je suis, confronté à ces situations, souvent à court de mots.

Comment parler à celui qui est sceptique, à celui qui adhère au message dans les conditions que je viens de décrire?

Dimanche matin, j'ai rejoint, pour la messe, la communauté des bénédictines de la Paix-Notre-Dame, boulevard d'Avroy. La liturgie offrait à la réflexion et à la méditation l'exemple de la Sainte Famille. L'homélie entendue ne m'a été d'aucun secours. Ce fut un flot ininterrompu de paroles, sans respiration, sans accent, dont je n'ai rien retenu. Etais-je peu réceptif ou le prédicateur peu éloquent?

Il y avait pourtant tellement de choses à dire. Comment concilier l'exemple de la Sainte Famille avec le "famille, je vous hais" de Gide?

Dans ma micro-famille à moi, particulière, non biologique, les réunions de famille finissent souvent mal. Pourquoi? Chacun est prêt à y mettre du sien pourtant - ne fût-ce que pour offrir la fête à mes vieux parents - mais cela dérape. On sort de ces réunions de famille ébranlés, meurtris, tristes. Il m'est d'autant plus difficile de recevoir le message de ceux qui affichent, avec complaisance, leur réussite familiale, le bonheur des retrouvailles que rien n'entache. Où gît le mal?

Les bons conseils prodigués par Ben Sirac le Sage (3, 2-6, 12-14) et même Paul, dans sa lettre aux Colossiens (3, 12-31) y feront-ils quelque chose? La bonne volonté peut-elle suffire?

Reconnaissons à Paul, que je n'aime pas trop, de dire aux Colossiens quelques évidences, qui n'ont rien de spécifiquement chrétien (on doit trouver, dans d'autres livres de sagesse, des propos semblables). Extraits essentiels: "tendresse, bonté, humilité, douceur, patience ... supportez-vous ... pardonnez ... vous, les enfants écoutez vos parents ... vous les parents, n'exaspérez pas vos enfants; vous risqueriez de les décourager".

Mais comment faire, quand on a beau essayer, que cela ne marche pas, qu'on recommence à l'infini ... jusqu'à l'épuisement?











1 commentaire:

  1. Un ami m'a fait remarquer que la citation de Gide, dans la forme que j'ai présentée, est tronquée. Elle doit être suivie par ceci (explicitation de la famille dénoncée par Gide): "Foyers clos, portes refermées, possession jalouse du bonheur". Je l'en remercie. Les choses ont changé, la possession jalouse du bonheur guère.

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