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dimanche 26 décembre 2010

Connaissez-vous Catherine Seret?

J'ai passé une partie de mon enfance et de mon adolescence d'enfant unique dans une petite ferme de Hesbaye, à Borlez, plus précisément, un village rural aujourd'hui envahi de demeures formatées pour citadins en mal de verdure, mais qui comporte encore de très belles fermes hesbignonnes en carré, un petit château et deux vrais châteaux juste à côté, à Aineffe et à Les Waleffes.

Ci-dessous: une vue de la ferme et du château situés à Les Waleffes.





Le nom des familles qui vivaient là - Potesta de Waleffes ou d'Otreppe de Bouvette - me paraissaient très beaux. Plus beaux que le mien.

Il y a aussi, en cet endroit, beaucoup de chapelles, au détour d'un chemin, ou à un carrefour.



Ma mère avait conservé là des liens avec une famille qui avait accueilli ses deux soeurs pendant la guerre. On allait donc de temps en temps chez Georges et Alénie. On en revenait toujours avec des pommes, des prunes et des reines-claudes et des produits de la ferme. Quand Alénie nous accueillait, elle avait tué une poule (j'ai un jour assisté à l'épisode sanglant et à la poule qui courait sans tête dans la  cour de la ferme) et on mangeait ensuite de la poule - la poule que j'avais vue courir sans tête! - accomodée de toutes les façons.

C'est dans cette petite ferme que j'ai, lors de mes vacances, goûté, en toute insouciance, à un certain nombre de plaisirs de la vie ... notamment avec le fils d'Alénie, un peu plus âgé que moi, et qui s'appelait Lucius, comme son grand-père. Le grand-père Lucius restait toute la journée dans son fauteuil et il s'occupait avec des ficelles. Il faisait des noeuds et puis il défaisait les noeuds. Dans l'agitation de la ferme, il était le seul qui ne bougeait pas, mais il était là. "Ca va, monsieur Raikman?". Il ne répondait pas. Puis, nous partions à vélo, ou Lucius m'emmenait au jardin me faire manger des feuilles de menthe ou boire de la prunelle en cachette, dans la cave. Nous avions squatté un ancien grenier à blé qui était devenu notre QG. Il m'emmenait même voir, cachés dans un buisson, les filles du docteur qui bronzaient en bikini dans le jardin de leur père. Moi, j'aimais surtout le soir, quand Lucius et moi, nous retrouvions le lit que nous partagions. Et aussi le matin.

Dans le village, on parlait souvent d'un fermier qui, suite à un accident, avait eu la gangrène et qui avait été guéri par l'eau de Catherine Seret. Cela était pour moi fascinant. Qui était donc cette guérisseuse à laquelle on croyait dur comme fer? Même le curé semblait y croire.

Je suis un jour allé, avec mes parents, chez les descendants de cette dame, à Saint Georges-sur-Meuse. La famille, encore aujourd'hui, détient les secrets. A mon époque, c'était comme un rituel. On était accueilli dans la salle à manger et religieusement on apportait le remède: l'eau, l'onguent ou le bâton. Aujourd'hui, les descendants semblent commercialiser un peu la chose. Tout se perd. Mais rien ne dit que les remèdes de Catherine Seret soient inefficaces. Elle aurait, on ne sait en quelles circonstances, recueilli les confidences d'un médecin des troupes napoléoniennes ...

http://www.saint-georges-sur-meuse.be/commune/histoire/catherine_seret.htm





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