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jeudi 23 juin 2011

Les chokotoffs (II)

La décision de la multinationale américaine KRAFT de situer dorénavant dans des pays de l'est la production de quelques fleurons chocolatiers belges (Chokotoffs, "bouchées" et autre produits Côte d'or) fait plus de vagues qu'on ne veut bien le croire.

L'usine flamande, je souligne, qui assurait la fabrication de ces produits est en grève, les salariés s'opposant à cette décision unilatérale. Comme quoi, il n'y a pas qu'en Wallonie qu'on fait grève. Mon fils, qui travaillait jusqu'à hier, pour une entreprise wallonne spécialisée dans le stockage et le conditionnement de produits destinés à la grande distribution, vient de perdre son emploi. La décision des américains de KRAFT, et la grève à l'usine de Hal, ont pour conséquence qu'il n'y a plus de produits de cette marque à stocker et à conditionner dans l'entreprise où mon fils travaillait.

Est-il besoin de dire qu'il nourrit une grande amertume et une profonde rancoeur? Seul motif d'espoir, la chaîne de distribution Delhaize vient de décider de construire à Liège son troisième centre de distribution.

On vante beaucoup les atouts de Liège, comme noeud géographique et comme plate-forme logistique, c'est un fait; mais c'est aussi se rendre extrêmement dépendant, comme sous-traitant, de décisions qui seront toujours prises ailleurs et qu'on ne pourra jamais maîtriser.

J'en reviens toujours à la même question: que pouvons-nous faire comme citoyen pour être solidaire avec nos semblables. Que faire pour lutter contre ce que je ressens, moi, comme des dérives? Le boycott de certains produits et le choix pour d'autres? Ce n'est pas idiot, mais ne peut avoir d'effet qu'à une très large échelle.

On devrait pouvoir agir comme citoyen, lors des élections, et privilégier ou sanctionner les candidats en fonction de leurs choix quant à la politique économique. Avons-nous encore ce pouvoir? Nos élus ont-ils encore d'ailleurs un quelconque pouvoir? On parle parfois d'Europe sociale, ne nous voilons pas la face. L'Europe, avec des pouvoirs contraignants considérables, impose un modèle libéral à tous les Etats qui y adhèrent. Il est bien loin l'idéal du départ: la paix et la prospérité pour chacun. On n'y discute même plus des moyens: il va de soi que la liberté de circulation des biens, des capitaux, des personnes, des services est LA solution. Quand j'entends parler de plans d'austérité particulièrement sévères, en Grèce, au Portugal, etc., pour répondre aux critères financiers européens, quand j'entends parler de concurrence fiscale et de dumping social, je ne puis m'empêcher de me poser quelques questions:
-  la paix? Oui peut-être, mais je ne suis pas sûr que cela durera  (je veux dire, plus précisément, que tout est en place pour que cela ne dure pas: les inégalités sont profondes, et même de plus en plus profondes, entre les individus et entre les Etats, et les nationalismes sont partout de plus en plus florissants);
- la prospérité? Il est vrai que le niveau de vie a augmenté partout dans l'Union européenne, quoique ... On sait aussi que le choix libéral, voire ultra-libéral, a conduit au démantèlement progressif des services publics, à la libre concurrence entre prestataires, généralement sans baisse de prix pour les consommateurs (au contraire). Quel beau modèle! Un jour, cela ne sera plus acceptable.

L'Union européenne serait-elle une fausse bonne idée?

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