Rechercher dans ce blog

lundi 6 juin 2011

Retour aux hymnes (au masculin): l'étudiant et monsieur Grétry

Un ancien étudiant,  à l'esprit délicieux, qui use maintenant ses fonds de culottes sur les bancs des universités parisiennes, ce qui lui offre un environnement culturel qu'il ne pouvait trouver à Liège, me communique des propositions d'hymnes.

J'en conviens, j'avais oublié monsieur Grétry, dont les parents avaient cru bon de l'affubler entre autres du prénom Modeste. Parents, réfléchissez bien avant de prénommer vos enfants. Leur avenir peut en dépendre. Mon beau-père évoquait ainsi toujours, avec un petit sourire, une élève de l'école primaire que ses parents avaient appelée PrudenceJe ne sais si elle finit vieille fille ou si elle réussit à surmonter ce handicap "pré-nominal".

Monsieur Grétry (André-Modeste) ne fut modeste qu'un temps. A la cour de France, il sut trouver bonne oreille. Il divertit le roi de ses opéras-comiques et de ses mélodies légères, mais bien troussées. De mauvaises langues ont dit de ses opéras qu'ils étaient du même niveau que les comédies musicales de monsieur Le Berger, voire pire, de monsieur de Barbe-Livien, toutes proportions gardées heureusement.

Parmi les airs de monsieur Grétry, qui fut l'ami de Rousseau (Jean-Jacques et non Jean-Pierre), il en est un que les oreilles belges connaissent particulièrement: Où peut-on être mieux qu'au sein de sa famille?


Je dois l'avouer, cette connaissance fort répandue est liée à des épisodes peu glorieux. Elle exprimait, à une époque qui n'est heureusement plus la nôtre, la grogne des communicants qui préféraient, par protestation, se tenir cois. Ils nous donnaient alors à entendre quelques mesures de l'oeuvre de monsieur Grétry, sans cesse et à l'infini.

Monsieur Grétry n'a pas eu l'occasion de s'en offusquer; il était déjà au paradis quand ces coquins le récupérèrent ainsi.

Monsieur Grétry n'imaginait pas que son air si gentil, si convivial et si familial pût devenir un hymne. L'expérience m'a appris qu'il suffit souvent d'un rien.

L'excellent étudiant, dont je faisais précédemment allusion, m'a ainsi proposé une version martiale de la mélodie en question. Le support sonore est d'époque. Il crachote un peu de temps en temps, c'est  bien normal. Mais quel bel hymne!

http://www.youtube.com/watch?v=l67fAAaB6dg&feature=related

Mon oeil toujours aux aguêts ne se fit point faute de remarquer que, sur cet antique microsillon, un deuxième titre était proposé à nos oreilles attentives: Le chant des flamands. Je m'enquis donc de ce qu'il en était auprès de mon jeune correspondant bien informé.

Le résultat ne fut point à la mesure de mes espérances.

http://www.youtube.com/watch?v=eWy9BhumEVI&feature=youtu.be

Je ne trouvai point là l'arrogance, la superbe, la suffisance du Lion des flandres ... La mélodie est terne, le propos vaseux et confus. Cela sonne petit, sans grandeur d'âme. Quel est le traître, qu'on l'arrête, qui ose donner une telle image de la Flandre? La Flandre? Les flandres?

2 commentaires:

  1. Grêtry ???? J'eusse écrit Grétry ???

    RépondreSupprimer
  2. Cher Xavier, vous avez un autre commentateur anonyme. N'ayant pas lu ce billet avant ce soir, ce n'est pas moi qui ai relevé un Grêtry disparu du texte, et encore moins moi qui aurais écrit "J'eusse écrit", préciosité irritante. Je n'aurais pas davantage utilisé quatre points d'interrogation pour souligner une erreur de typo, et jamais fait suivre de trois points d'interrogation une proposition conditionnelle indépendante, affirmative par définition.

    Bien cordialement,

    Votre anonyme ;-)

    RépondreSupprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.