Dans les cénacles politiques, il n'est plus question que de cela : un parcours d'intégration pour tous les étrangers "primo-arrivants". Obligatoire ou pas ? Sous forme de contrat ou pas ? Avec quelles sanctions ? Il serait, quelles que soient les sensibilités politiques, constitué de trois volets : l'apprentissage de la langue locale (au choix NL/FR à Bruxelles ...), l'apprentissage des piliers et valeurs de notre société (égalité, tolérance, séparation des religions et de l'Etat, statut des femmes ...), aide à l'insertion sociale et professionnelle.
Cette agitation politique fait suite aux événements survenus à Molenbeek, après l'arrestation d'une jeune femme en niqab, convertie, les débordements que ses partisans ont créés et les supposés outrages que la police lui aurait fait subir.
La seule question qui se pose est la suivante : un tel parcours d'intégration a-t-il pour but d'être une assistance à l'intégration ou, au contraire, un processus de sélection ? Chez ceux qui le défendent, ce n'est pas toujours très clair.
Observons aussi que cette idée n'est en rien une réponse aux provocations de la jeune femme en niqab de Molenbeek, qui était une belge convertie à l'Islam, ni à celles de son mentor anversois, qui est peut-être issu de la deuxième génération.
La question posée n'est donc pas celle de l'intégration, mais celle de la lutte contre les associations de fait extrémistes. C'est un tout autre problème, bien plus délicat encore pour une démocratie. Que peuvent faire nos démocraties avec ceux qui refusent l'Etat de droit, sous prétexte de religion, par exemple, comme en l'espèce ?
Je suis d'accord pour aider les primo-arrivants de bonne volonté à trouver une place dans notre société, c'est même, à mon avis, un devoir pour nos sociétés d'aisance, mais on ne réglera pas de la sorte la question de l'extrémisme.
Bien entendu, il s'en trouvera toujours certains pour considérer que tout serait mieux, en nos contrées, sans tous ces étrangers.
Moi, je constate que mon quartier serait devenu un désert économique, sans les étrangers (maghrébins, asiatiques, africains) qui le font vivre aujourd'hui, en ouvrant des épiceries, des boucheries, des restaurants, une poissonnerie, une volaillerie, des salons de coiffure, un magasin d'outillage, ou en rénovant les immeubles du quartier. Avec moi, ils sont toujours accueillants. Ils sauvent, par leur présence, mon quartier. Tous les belges sont partis ou ne trouvent pas de successeur. Pourquoi ? Ces étrangers (avec ou sans papier) ont-ils suivi un parcours d'intégration obligatoire ? Evidemment pas. Je constate qu'ils sont parfaitement intégrés, puisqu'ils m'intègrent autant que moi je les intègre. Ils sont travailleurs, ne lésinent pas sur les horaires, et vendent moins cher que les autres.
Bref, l'intégration ne dépend certainement pas d'un parcours, d'une formation, sauf si on la conçoit comme une aide. Elle est surtout une volonté. Cela laisse évidemment ouverte la question de ce qu'il faut faire avec ceux qui refusent l'intégration, qui n'a rien à voir avec l'assimilation.
L'essentiel ne se situe-t-il pas dans notre aptitude à offrir un logement décent à tout un chacun, à ouvrir nos écoles, à encourager toute initiative qui crée de l'emploi. Quand je vois le dynamisme des immigrés, dans mon quartier, qui ne sont pas tous loin de là des assistés, je regrette que mes congénères des plus humbles aux plus puissants ne fassent pas toujours de même.
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