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jeudi 22 juillet 2010

Fêtes nationales et hymnes nationaux

A partir de quand un hymne devient-il national?

Il y a un fond commun à tous les hymnes nationaux: une musique martiale, des paroles glorifiant la bravoure, le sang du combat, la liberté, l'unité, le peuple, l'avenir meilleur, le souci de se démarquer "des autres".

L'hymne national britannique est peut-être le plus juste de tous: "God save the Queen (ou the King)". 

Bien évidemment, dans un pays laïque, comme la France, l'équivalent est impensable. L'hymne national français s'intitule donc "La Marseillaise". Pourquoi pas "La Lilloise" ou "La Rennaise"? Il s'agit d'un hymne de combat, écrit par Rouget de Lisle, en 1792, pour l'armée du Rhin, suite à la déclaration de guerre de la France à l'Autriche. Ses paroles consistent essentiellement en une exhortation au combat contre "les hordes ennemies". Pourquoi la "Marseillaise"? Les circonstances restent obscures et confuses. Le commandant en chef de l'armée du Rhin n'était pas français, mais bavarois; mais des fédérés marseillais l'ont choisi comme chant de ralliement.

La nation, ainsi chantée, ayant par définition le souci de se distinguer des "hordes ennemies", c'est-à-dire de tout ce qui est "l'autre", n'est-il pas piquant de voir des joueurs de football, faisant partie des "autres", chanter cet hymne la main sur le coeur et des supporteurs le huer en même temps?

En Belgique, on ne fait pas mieux. L'hymne national s'appelle "La Brabançonne". Mais les flamands, qui ont un sentiment national flamand fort, lui préfèrent le "Vlaams leeuw", un chant aux allures un peu nazi, en tout cas dans la bouche d'un certain nombre de ceux qui le chantent. Et les liégeois ont un hymne bien à eux: le "Valheureux liégeois". Il existe bien un "Chant des wallons", mais qui s'y reconnaît? L'identité wallonne n'existe pas.

Mais pourquoi l'hymne national belge s'appelle-t-il donc la "Brabançonne"? Pourquoi une référence sous-régionale pour un hymne national (fédéral)? Etrange histoire. Car, à l'origine, le texte qui devait s'appeler "La bruxelloise", titre déjà pris, était un texte "pro-orangiste", donc favorable au pouvoir occupant hollandais à l'époque de la révolution! Le texte a été remanié et on n'en chante plus que le quatrième couplet (dont à peu près personne en Belgique ne connaît les paroles, sauf "Le Roi, la loi, la liberté ... pied de cocher").

http://www.arquebusiers.be/brabanconne.htm

Bref, les identités nationales, si l'on en croit les hymnes, ont des bases plutôt bancales.

Je n'arrive pas à comprendre leur pouvoir fédérateur en des circonstances aussi ciblées que les fêtes nationales ou les compétitions sportives internationales.


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